Entretien avec l’écrivain béninois Destin AKPO
Entretien avec l’écrivain béninois Destin AKPO

Entretien avec l’écrivain béninois Destin AKPO

«[..] on n’écrit que ce qu’on est, on s’écrit, et à partir de soi, pour le monde, étant entendu qu’on porte en soi le monde et on l’entend mugir et bourdonner au plus profond de soi.»

Destin AKPO est auteur de trois livres (un recueil de nouvelles :« A toi qui t’en vas » (2021) et deux romans : Colorant Félix (2021) et Dieu n’est pas con (2022),  tous publiés aux éditions Savanes du Continent). Prêtre et membre fondateur du blog Biscottes littéraires et de PromoLitt, une initiative de vulgarisation de la lecture des œuvres littéraires auprès des jeunes apprenants à travers les différentes communes du Bénin, il se livre aux questions de L’ivre du livre.

Photo-Pere-Destin-Akpo-avec son livre Dieu n'est pas con

LDL : Bonjour Destin AKPO, nous sommes heureux de vous accueillir sur notre plateforme livresque L’ivre Du Livre. Pouvez-vous vous présenter davantage à nos lecteurs ?

DA : Je vous dis infiniment merci pour cet honneur que vous me faites de me recevoir sur votre plateforme. Pour compléter votre présentation que je trouve assez exhaustive, j’ajouterai simplement que je me définis avant tout comme un « apprenti lecteur ».

LDL : Votre livre, « A toi qui t’en vas », provoque chez le lecteur de vives admirations en lui faisant toucher du doigt les réalités actuelles comme les intrigues familiales, les régimes matrimoniaux typiquement africains, les revers du carriérisme, l’immigration clandestine… tout cela avec des notes d’humour. Comment parvient-on à écrire de cette façon ?

DA : Je ne sais vraiment quoi ni comment répondre à votre question. On écrit fondamentalement à partir du ventre même si on ne peut pas dire avec l’exactitude d’un astrophysicien qui dissèque la matière pourquoi on écrit. Je suis content que mon livre vous ait plu, mais j’aurai du mal à vous dire comment je suis parvenu à écrire ce que j’ai écrit, puisque, je le crois fermement, on n’écrit que ce qu’on est, on s’écrit, et à partir de soi, pour le monde, étant entendu qu’on porte en soi le monde et on l’entend mugir et bourdonner au plus profond de soi. Je dirai qu’on est enceint du monde et, comme une mère au fruit qu’elle porte dans ses entrailles chante ses peurs et ses certitudes d’espérance, ses angoisses et sa foi en l’avenir, celui qui écrit parle au monde qu’il rejoint dans ses fibres les plus intimes et c’est là, dans ce contact presque invisible que l’auteur et son œuvre vibrent aux soubresauts du monde.

Colorant Félix de Destin AKPO

LDL : Colorant Félix plonge le lecteur dans un univers campagnard, et pendant que vous relatez à la face du monde la sagesse ancestrale, la philosophie des sages et l’esprit communautariste de l’Afrique, vous parlez aussi du Soɖabi. Que répondriez-vous à des lecteurs qui estimeraient que vous faites l’éloge de l’éthylisme?

DA : Il y a un danger à voir dans un roman un précis de règles pour moralisation de la vie publique. Ce danger confère au lecteur des œillets ou des moules tout préparés à accueillir l’œuvre littéraire qu’il a sous la main. Il réduit le livre à un corpus de thématiques ou de prescriptions morales. Comme on le sait, le romancier travaille sur un matériau brut qu’il puise dans le réel comme dans son imagination qu’il n’est pas juste de réduire à une réalité totalement fictive, il vampirise entièrement son environnement et tous les imaginaires qu’il habite -et qui l’habitent aussi. Ce limon brut, il le pétrit et lui insuffle le souffle de la fiction et aussi celui de la réalité. Le propre du romancier est de voltiger entre le rocambolesque et le funambulesque, de côtoyer le vraisemblable et l’invraisemblable qu’il explore et exploite à l’aide des codes. Toute œuvre littéraire est nécessairement bâtie à partir et sur des codes que le lecteur déverrouille pour accéder à l’esprit du texte qui n’est pas toujours une donnée livrée par l’auteur. Trouver la clé de voûte d’une œuvre et y entrer, voilà en réalité percer le secret de l’auteur. Cela dit, je puis vous assurer que personne ne m’a interpellé, parce que ceux qui ont lu le livre avec un certain recul et cette hauteur d’esprit requis quand on aborde toute œuvre d’art, ont détecté le danger de se limiter à ce qui, au premier contact, s’offre directement à leurs yeux. Beaucoup de lecteurs, à juste titre, ont vu dans le Soɖabi un prétexte, un procédé littéraire pour appâter le lecteur. Le travail de l’auteur n’est pas de se justifier ou de justifier ce qu’il a écrit. Il disparaît une fois que le livre est écrit et ce qui compte, ce n’est plus sa personne à lui ni ses justifications, mais ce qu’il a écrit. Ce qui importe, c’est le chemin que le livre se trace dans l’histoire, car c’est au livre qu’il faut laisser toute la place, et non à l’auteur ; si le livre est bon, il traversera le temps, dans le cas contraire, il mourra de sa propre mort, quel que soit le battage médiatique mené par l’auteur ; peut-être ressuscitera-t-il un jour pour se donner une nouvelle vie. De toute évidence, seul le livre et son contenu comptent. Pas l’avis de l’auteur sur ce qu’il a écrit ou voulu dire. Tout est dans le livre. Et si un livre dérange, la meilleure manière de le questionner, ce sera encore d’écrire un autre livre qui fasse le procès du livre « assigné en justice ».

LDL : Dans la plupart de vos œuvres, vous accordez une place singulière à la vie au village. Est-ce un choix délibéré ou une imposition ?

DA : Imposition ? Écrire, c’est avant tout affirmer sa liberté, s’affranchir de certaines pesanteurs. Dès lors que l’auteur écrit par contrainte, il cesse d’être artiste et créateur et renonce de facto à son costume de poète au sens étymologique du terme. Chaque acte de création est poésie par nature et par définition. Écrit-on ceci ou cela parce qu’on choisit délibérément de l’écrire ? Un auteur est toujours habité par une multitude d’univers fragmentés mais aimantés les uns par les autres. Ces univers sont nourris à une et même source que Théo Ananissoh appelle, la « Géographie de l’écrivain »[1]. Cette géographie de l’écrivain, une géographie essentiellement intérieure, sert de boussole à l’auteur pour transcender toutes ces vagues de tempêtes émotionnelles et sensationnelles qui l’envahissent et tentent de le noyer ; elle lui sert de paravent contre tous ces ouragans de rage, de rébellion, de sédition qui s’emparent de lui. Cette géographie de l’écrivain lui sert de stabilisateur intérieur face à la complexité et la muabilité de la matière à ouvrager dans le cadre de sa construction ou création artistique. Derrière chaque mot, chaque ligne d’un livre, s’égaie une partie de l’âme de son auteur, une partie qui chante la sarabande des oiseaux qui ont échappé à l’oiseleur. Derrière chaque phrase d’un livre, se dressent des pans entiers de la plus secrète vie de son auteur. Et derrière chaque livre, se retrouve l’auteur qui disparaît aussitôt pour laisser la place à un « étranger » ; celui-ci est à la fois l’auteur et un personnage distinct et différent de l’auteur. Ces deux personnages se confondent l’un à l’autre en même temps qu’il s’éloignent l’un de l’autre. Et ce qui est heureux, c’est de voir cet « étranger » qui est, tantôt l’auteur, tantôt une autre personne, faire finalement entrer l’auteur dans l’univers de curiosité du lecteur. Et c’est au nom de cette curiosité du lecteur que l’auteur, en puisant dans sa géographie intérieure, fond dans la mare d’émotions et de ressentis que crée son œuvre, et attend le lecteur sur l’autre bord.

Podcast avec Destin AKPO

LDL : Comment faire pour créer des personnages aussi originaux et raconter l’histoire avec autant d’humour comme vous le faites ?

DA : Si vous me le permettez, je vous répondrai volontiers avec une boutade de Habib Dakpogan : « Bouge-toi, écrivain, sois fou ! (…) Si en prenant la plume tu as l’intention d’écrire les mêmes idylles douceâtres où la fille finit toujours par retrouver son gars à la plage le soir, laisse tomber, tu n’es pas Novelas. Si c’est pour nous envoyer ces histoires de destins où le lecteur sait exactement que l’enfant maltraité sera riche et s’occupera de toute la famille… vraiment, oublie la plume. Le lecteur n’est pas ton voisin de quartier. Le lecteur est un être bipolaire qui recherche l’ombre dans l’éclat et la guerre en temps de paix. Dérange-le, empêche-le de dormir. Il faut qu’il soit indisposé par l’inattendu, l’impertinent qui brûle en toi… »[2] Il faut être honnête, je n’ai aucun mérite à mettre à mon actif. Nous existons parce que nous sommes juchés sur les épaules de ceux qui nous ont précédés et qui nous ont balisé le chemin au tranchant de leur audace et de leur détermination. Si le lectorat, aujourd’hui, aime ce que nous produisons, disons-lui humblement merci et continuons de creuser davantage en nous pour mieux faire à l’avenir. Car, en définitive, c’est lui le juge implacable. C’est lui qui décide d’aimer un livre ou de ne pas l’aimer. Le travail de l’auteur finit dès que le livre est publié. Il cède la scène au lecteur qui apprécie et délibère.

LDL : Vous abordez des thématiques aux enjeux sociétaux et des questions sensibles au cœur de l’actualité. Quel effet recherchez-vous sur vos lecteurs ?

DA : Écrire, c’est tenir ensemble, dans une même main, le feu et l’essence et les manipuler de telle sorte que jamais n’advienne d’incendie (on peut aussi décider de créer l’incendie, volontairement en jouant au pyromane conscient de ce qu’il fait ; le plus important étant d’assumer ce qu’on écrit). Écrire, c’est aussi jouer à l’équilibriste, surfer sur le grand abîme du réel et de ses impondérables, surfer sur le grand abîme de l’humain dans les fragilités et les vulnérabilités dont il a fait son socle et son point d’appui. C’est un jeu dangereux que d’écrire. Le danger est toujours là, aussi bien pour le lecteur que pour l’auteur. L’auteur sait d’avance qu’il peut être objet de mépris et de méprise. Le lecteur, au-delà du fait de s’intéresser à ce qu’est la littérature dont l’œuvre qu’il tient en main lui expose une de ses milliers de facettes, y voit malheureusement un dogme, un fétiche. Un livre est comme une toile. Tous ceux qui y posent leur regard s’en font chacun une image. Et c’est de la multiplicité de choix d’images qu’offre une œuvre d’art que s’enrichit le débat autour des supposés ou présupposés, des imaginaires et univers à partir desquels l’artiste peint sa toile. Et réduire la littérature à un plaidoyer ou à la dénonciation de ceci ou de cela est, à mon sens, réducteur. La littérature est beaucoup plus vaste qu’un ensemble de faits sociaux qu’un livre aborde à sa manière. Elle est infiniment plus vaste que les opinions sensées ou non de l’auteur et des lecteurs. Ce qui importe, c’est le livre et la littérature. Dans un univers comme celui du livre ou de la littérature, il  ne s’agit pas de recherche d’effets à produire sur le lecteur. La littérature s’étiole et se flétrit si elle s’amuse à impressionner le lecteur. C’est un jeu très dangereux que de chercher à produire des effets sur le lecteur. On n’écrit pas pour impressionner le lecteur. On écrit parce qu’on a quelque chose dans le ventre. Point. On le fait avec un style donné et une certaine élégance, pour l’amour de la littérature, par respect pour le livre, pour le plaisir de la lecture, et jamais pour impressionner le lecteur.

LDL : Dans la nouvelle « Elle s’appelait Isabelle » du recueil de nouvelles A toi qui t’en vas, vous parlez d’une fille surdouée, Isabelle, qui a, en classe, arraché la première place à Houélété, qui se demandait comment une fille pouvait lui faire cela. Pensez-vous, dans un contexte de féminisme, que les hommes peuvent se laisser facilement dominer par les femmes ?

DA : Il ne s’agit pour les hommes de se laisser dominer par les femmes, ni inversément. Personne n’aime que l’autre le domine. En témoigne d’ailleurs la dialectique hégélienne du maître et de l’esclave. Dans la nouvelle que vous citez, l’une des clés pour faire naître une génération davantage consciente de l’immensité des talents qui sommeillent en elle, c’est la saine émulation. Tant que nous n’allons pas nous battre pour donner le meilleur de nous-mêmes, non pas dans un esprit de compétition ou concurrence mortifère mais en vue de la construction de notre être et de notre présence au monde, nous accepterons tacitement cette domination de l’inanité, de paresse et de la vaine gloire qui nous font croire que nous existons parce que nous pouvons nous mesurer aux autres. Être, c’est refuser la domination de ce qui, en nous, ne nous fait pas, n’est pas nous et ne nous conduit pas à nous. Exister, c’est nous tirer de ce qui nous retient pour ensuite griffer l’écorce de la vie du nom originel dont nous sommes revêtus dès notre conception : « Gbɛtɔ, intendant et père de la vie ». Lutter pour s’affranchir de ses pesanteurs n’a rien à voir avec les féministes ou le contexte féministe qui est le nôtre aujourd’hui avec tout ce qu’il renferme. Si nous voyons dans le féminisme une lutte entre l’homme et la femme, je crois que nous passons royalement à côté de l’essentiel. Le féminisme ne doit pas, selon moi, se définir en des termes de domination, de compétition ou d’annihilation de l’autre sexe. J’y vois plutôt le respect en l’homme de l’humain que même Dieu ne peut s’amuser à oblitérer ni bafouer. 

A toi qui t'en vas de Destin AKPO

LDL : Vous mettez un accent sur l’excellence en milieu scolaire, le châtiment corporel, la polygamie, l’infidélité et la vie politique. Pourquoi ces thèmes retiennent-ils votre attention dans vos productions littéraires ?

DA : Il faut semer pour l’à-venir et s’éloigner du risque toujours plus grand de vouloir plier un livre à des thématiques. Ce qui importe, en effet, c’est moins le thème et/ou les thématiques abordés par l’écrivain que l’odyssée à laquelle il convie le lecteur. Le plus important, c’est ce voyage intérieur que propose l’écrivain, cette descente aux enfers, cette plongée dans « la chair » de l’être. Tout acte d’écriture est avant tout une esthétique de l’être, une poétique du « je » au cœur de l’histoire de l’humanité, une fenêtre ouverte sur l’âme du monde. S’il arrive que dans son déploiement et dans ses flamboiements il embrase ou charrie des thématiques, il faut toujours revenir au foyer originel d’ignition où l’âme de l’auteur s’unit à celle du monde et ressent dans ses entrailles toutes les douleurs et tous les gémissements de la race humaine, ses hideurs et ses étincellements, ses bassesses et ses grandeurs. Mais avant tout, il faut considérer le lieu où s’origine la plume de l’écrivain : la faiblesse et la vulnérabilité de l’être, ses blessures et puanteurs. C’est de ce lieu de pourriture et de puanteur que l’écrivain écrit : la fange humaine. Il écrit pour que se produise en lui et au cœur du monde ce séisme qui précède toute floraison, toute renaissance. Sony Labou Tansi n’a-t-il pas dit : « J’écris pour qu’il fasse peur en moi » ? C’est donc tuer la littérature que d’en faire le porte-étendard d’une idéologie ou d’une thématique. Ce qu’il est beaucoup plus bénéfique de garder à l’esprit, c’est de ne jamais oublier de considérer la littérature pour ce qu’elle est intrinsèquement, c’est-à-dire, un espace de questionnements et de bouillonnements et non une escarcelle de réponses et de résolution des conflits internes qui mettent à mal l’âme du lecteur. Elle est peut-être (aussi) l’aiguillon, l’écharde que plante l’auteur dans la chair de ses lecteurs en les empêchant de retrouver la paix et le repos.

LDL : S’il vous est demandé de citer les 5 auteurs dont vous admirez la plume au Bénin, qui citeriez-vous ?

DA : Permettez que je ne réponde pas à votre question mais que je rende hommage à un livre qui, pour moi, est un livre culte, un livre grandiose, immense, un grand livre, pour faire simple. Mais ce livre est malheureusement peu connu parce qu’il n’a pas bénéficié de toute la promotion qu’il mérite : « Le colonel Zibotey » de Houénou Kowanou. C’est un livre dérangeant et bouleversant, riche et décapant, déstabilisant et très sympathique. C’est le genre de livre qui torture l’esprit, fait tomber les illusions et fait descendre le lecteur de l’escabeau de ses prétentions pour le plonger dans une réalité infiniment plus enrichissante. « Le colonel Zibotey » est pour moi un roman complet et complexe qui nourrit l’esprit. Tous les romans ne nourrissent pas l’esprit. Mais « Le colonel Zibotey » le fait avec élégance et doigté, tact et délicatesse. C’est un livre à lire absolument.

LDL : Le marché du livre au Bénin connaît une flopée d’éditeurs et de jeunes auteurs. Quelle lecture faites-vous de cette situation ? Doit-on se réjouir ou craindre l’avenir du livre ?

DA : Laissons l’avenir s’occuper de lui-même.

LDL : S’il vous est demandé de donner un conseil aux jeunes auteurs béninois. Que diriez-vous ?

DA : Je suis jeune, moi aussi ; et j’ai besoin de conseils.

Dieu n'est pas con de Destin AKPO

LDL : Dans votre livre “Dieu n’est pas con”, vous parlez du travail et de la prière comme l’a fait Cheick Hamidou Kane dans son ouvrage philosophique “L’aventure ambiguë”, mais avec beaucoup d’humour comme à vos habitudes. (A-t-on nécessairement besoin de travailler si on croit en Dieu ?) Est-il toujours important de travailler si on croit en Dieu ?

DA : « Ora et Labora« , disent les Latins, « Prie et travaille« . Les deux activités sont importantes. Au commencement était le travail, car la première chose que Dieu a faite, c’est de travailler. 

LDL : Pour votre expérience dans l’univers de l’édition au Bénin, que pensez-vous de la politique adoptée par ces acteurs du livre ?

DA : Je commence par dire que je ne suis pas éditeur. Quant au groupe de mots “acteurs du livres”, j’aimerais bien qu’on y revienne. Qui appelons-nous concrètement « acteurs du livre »? Si c’est le monde des éditeurs, alors, nous avons tout faux. Mais si, par « acteurs du livres », nous évoquons tous ceux qui interviennent dans la chaîne du livre, alors nous pouvons nous demander ce que nous apportons au secteur du livre dans notre pays. Le doigt accusateur n’est pas plus vertueux que celui qui se tourne vers la poitrine dans une attitude de remise en question personnelle et sincère. Chacun est responsable du secteur du livre. La somme des petits combats fera avancer notre pirogue sur les eaux agitées de tout ce qui semble ne pas nous plaire dans ledit secteur. Personnellement, j’ai juste une question : « L’herbe est-elle beaucoup plus verte ailleurs ? » J’estime, je peux me tromper et je l’assume, les acteurs du livre font ce qu’ils peuvent avec les moyens dont ils disposent. Encourageons-les et félicitons-les pour ce qu’ils arrivent à faire pour le bien de notre littérature. Effaçons leurs œuvres. Que restera-t-il ? Je préfère contempler le bien qu’ils font ; je préfère regarder le verre à moitié rempli. On ne tue le serpent qu’avec le bâton dont on dispose. Donnons-leur les moyens adéquats et exigeons d’eux des résultats conséquents. Dans le cas contraire, cessons de les comparer à ce qui se fait ailleurs. Ailleurs n’est pas toujours meilleur. Apprenons à apprécier à sa juste valeur ce qui se fait chez nous et pensons à comment l’améliorer. Je salue tous les acteurs de la chaîne du livre. C’est grâce à eux que nous avons des livres. Ils font d’énormes sacrifices. Certes, tout n’est pas bon dans ce qui est proposé. Mais avec le soutien nécessaire et consistant, ils feront mieux.

LDL : Un mot pour conclure !

DA : Je vous remercie pour tout ce que vous faites pour que rayonne la littérature ici et ailleurs. Je remercie tous mes lecteurs. Je leur renouvelle ma sympathie et mon affection, mon admiration et toute ma proximité spirituelle. Sans eux, je n’existerai pas comme auteur. Je leur dis merci du fond du cœur pour leur intérêt à mes diverses productions. Je salue tous celles et ceux qui m’accompagnent dans cette aventure palpitante, celles et ceux qui acceptent volontiers de relire et de corriger mes manuscrits. Je dis un vibrant merci à messieurs Simeon Idowu OLAYIWOLA, Maître de Conférences, The Nigeria French Language Village, Badagry (Lagos), et Zull-Kifuly MOUMOUNI, Graduate Assistant Master of Applied Second Language Acquisition, les deux mains magiques derrière la version anglaise de Colorant Félix qui paraît très prochainement. Je salue toute l’équipe des Éditions Savanes du Continent avec à sa tête Rodrigue Atchahoué pour le grand travail abattu au quotidien. D’autres surprises seront bientôt dévoilées. Soyons tous à l’écoute. Merci !

LES TROIS LIVRES DE DESTIN AKPO

Propos recueillis par Ruth AMOUSSOUGA


[1]https://m.facebook.com/story.php?story_fbid=pfbid0w3payHjz5XR5ueN6puHV5biApiXD2y3mbg8PXt6GuBjzs85V9PorpvNH3BFozwHGl&id=100002790868827&mibextid=Nif5oz 

[2]https://m.facebook.com/story.php?story_fbid=pfbid02pkHgbgRqUfr369VgzMNjzF6VJVMHSWaHB8P3Xt1sMHBhfRQQ28ooQAngyJYQ1Noml&id=1670211001&mibextid=Nif5oz

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2 commentaires

  1. Ngozi Iloh

    Intéressant à lire. Mais, je suis féministe, je ne vois aucune lutte entre l’homme et la femme! Ce n’est ni même une question de domination, de compétition ou d’annihilation de l’autre sexe. C’est plutôt un cas du rejet de la résignation, de l’oppression, de l’exploitation et un encouragement de l’expression et de l’épanouissement de la femme.

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