Conte : LE DESTIN
Conte : LE DESTIN

Conte : LE DESTIN

Il était une fois, dans un village moins peuplé situé au milieu des collines, vivait une jeune fille appelée IWOGBE avec son père et sa mère. Elle est devenue très tôt orpheline de mère, car cette dernière rendit son dernier soupir après une courte maladie.

conte le destin de Paul AKAKPO
conte le destin de Paul AKAKPO

Après la mort de sa mère, son père se remaria. Avec la complicité de la marâtre de la jeune fille, elle fut vendue comme esclave chez un roi qui vivait dans un village environnant. Selon l’intention de son père et de son marâtre, la fille constituait en quelque sorte un élément perturbateur pour le bon fonctionnement de leur relation. Il fallait donc qu’ils s’en débarrassent pour mener leur vie normale.

Une fois chez le roi, étant esclave, la fille exerçait avec affection toutes les tâches qui lui étaient attribuées au quotidien et aucune tâche ne lui était jamais difficile.

Mais il régna un malheur au Palais du roi. Le roi avait deux femmes, et aucune des femmes n’avait réussi à concevoir un garçon, un prince qui succéderait au trône du roi après sa mort. Le roi se souciait à longueur de journée des dispositions à prendre pour que son existence ne soit pas pareille à un serpent qui a traversé le rocher sans laisser aucune trace.

Un jour, le roi invite IWOGBE dans sa chambre. Une fois dans la chambre avec le tout-puissant du royaume, celui-ci saisit l’opportunité de passer un bon moment avec la fille, car ses deux autres femmes avaient refusé de répondre à ses besoins lascifs à cause d’un malentendu. Le roi a eut un rapport sexuel avec la jeune fille sans que personne ne le sache.

Des jours passèrent, la fille tomba enceinte. Malgré l’état de sa grossesse, elle exécutait sans aucune difficulté ses tâches quotidiennes jusqu’au jour de son accouchement. Elle mit au monde un beau garçon dans des conditions peu favorables.

Un jour, le roi a voulu connaître le père de son enfant. Il appelle la fille devant l’Assemblée en présence de ses conseillers et lui pose la question. Après maintes réflexions, elle avoua sans aucune hésitation que c’était le roi le père. Toute l’assemblée fut surprise par cette réponse si étonnante. Personne ne voulait y croire… 

conte le destin de Paul AKAKPO
conte le destin de Paul AKAKPO

Comment un roi, le tout-puissant d’un royaume, ayant à ses côtés deux belles femmes, pouvait-il encore avoir un rapport sexuel avec son esclave ? Ce n’était pas possible ! Affirmaient tous les conseillers. Le roi ne voulait pas se sentir coupable, surtout aux yeux de ses conseillers et de ses femmes. Il refusait d’avoir entretenu des relations sexuelles avec son esclave. 

Même les deux autres femmes du roi contestaient, et jugeaient faux les propos de la fille . Mais autour des discussions, un des conseillers du roi recommandait au roi de solliciter les forces occultes pour vérifier la véracité de cette déclaration. 

Sans plus tarder, le roi envoya ses gardes appeler le babalawo du village, le grand charlatan du village. Très redoutable, expert dans son domaine et très reconnu. Aucune situation n’a jamais débordé ses compétences. 

L’homme arriva au Palais, habillé en blanc immaculé, ayant une allure modérée, s’assit devant l’assemblée, et s’enquiert  de la situation. Fadjimi, est son nom. Il fit sortir ses instruments : un pagne blanc, des grains de cauris et quelques autres instruments divinatoires. L’homme descendit son chapeau vétuste, murmure quelques propos magiques, fait appel aux quatre éléments qui composent la nature et lança les cauris en l’air, ceux-ci tombaient instantanément sur le pagne blanc. 

La position de chaque cauris est significative, l’homme étonna une chanson ésotérique avant de traduire sa vision à l’assemblée. Et cette traduction n’est rien d’autre que la confirmation de la réponse préalable donnée par la fille. Fadjimi explicita des circonstances dans lesquelles cette action a eu lieu. 

Tout le monde fut d’accord et d’avis que l’enfant de IWOGBE l’esclave, appartient  au Roi.  C’est justement un bonheur imprévu dans la mesure où celui-ci était récemment plongé dans un fatras de soucis imaginant le miracle par lequel son successeur viendra. Gloire à dame nature. 

L’esclave est devenu enfant, une reine, une dame prometteuse, vertueuse que tout le monde respecte dans le village. Toute la population se prosternait dorénavant pour elle à son passage dans n’importe quel endroit. À partir de ce moment, tout régnait bien dans l’harmonie, dans la concorde, dans la sérénité, dans la solidarité autour du village, aucune difficulté ou problème n’a jamais perturbé cette quiétude. 

Un jour, un homme, sa femme et sa fille, ayant quitté un autre village, se sont rendus au Palais du roi avec sa famille disant qu’ils cherchaient de travail. Cher Roi, on manquait de quoi manger depuis un bon moment du village d’à côté, il ne pleuvait plus, toutes les semences se fanaient et mouraient subitement. Je suis sans issue, je sollicite votre bienveillance de bien vouloir me sauver moi et ma famille, peu importe la tâche que vous avez à nous confier, nous en sommes capables cher majesté, déclara l’homme. 

Le roi, eut pitié de leur situation, mais avant toute décision, il devra consulter l’avis de sa dernière épouse qui l’a donné d’enfant. Fait appel à sa dernière reine, la fille sortit, et vint vers le Roi. Le roi lui dit, regarde ces genres, ils ont besoin de notre aide, car ils manquent de quoi mettre sous la dent. Que pouvons-nous faire, ma reine ? Demanda affectueusement le Roi à sa Reine. 

La fille regarda fixement l’homme et s’étonna, en disant, c’est mon père ? Cher Majesté, c’était ce père qui m’avait vendu en esclavage, car j’étais vue comme étant  un obstacle pour sa nouvelle relation… Affirma la fille d’une voix triste. Le roi s’étonna, le père s’étonna, tout le monde s’étonna. Après quelques minutes de silence, stupéfiant, le roi demanda à sa Reine sa décision au sujet de ses parents. La fille pardonna son père, le père présenta ses excuses à sa fille, et le Roi prit la décision de leur mettre dans une situation très confortable, car désormais, ils représentent le gendre Roi. 

Moralité : le destin est irremplaçable, peu importe la situation dans laquelle chaque individu se retrouve dans la vie courante, quotidienne, c’est le destin. Chacun aura forcément ce qu’il mérite, ce qui t’est destiné te reviendra forcément peu importe la durée du temps. Rien  n’arrive à personne au hasard. La vie reste toujours la vie, et une vie sans difficulté n’existe pas. 

Paul AKAKPO
Paul AKAKPO

Paul AKAKPO, étudiant en Sciences du Langage et de la Communication.  

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