PIÉGÉ PAR LA MAFIA : Dieu-donné ABILE [Chapitre: 08]
PIÉGÉ PAR LA MAFIA : Dieu-donné ABILE [Chapitre: 08]

PIÉGÉ PAR LA MAFIA : Dieu-donné ABILE [Chapitre: 08]

Sergio était suspendu devant l’écran, impossible de digérer ce qui se trouvait devant lui, les images que ses yeux voyaient. Était-ce un rêve ? Une illusion ? Une réalité ? Pas les deux premiers en tout cas. C’était bien ce qu’il voyait, Raymond, son très cher ami, qui tirait sur son collègue, le jeta ensuite dans sa voiture avant de rebrousser chemin. 

À la fin de la vidéo, une nervosité se dessina soudainement sous ses yeux, remarquant cela, l’inspectrice intervint.

  • J’ai été aussi choquée de voir ces images, je connais vos ressentiments.
  • Avez-vous un analyste de vidéo ? demanda Sergio.

Cette question sonna dans les oreilles de l’inspectrice comme si elle venait de recevoir une balle, une analyste ? Se doutait-il de la crédibilité de cette vidéo ? Une vidéo qui montrait clairement son ami, pistolet en main, faisant des atrocités ? 

  • Un analyste ? s’étonna l’inspectrice en se levant de son siège. 
  • Oui, c’est bien cela que je demande. 
  • Que voulez-vous en faire ?
  • Qu’est-ce que je veux en faire ? demanda Sergio. Vous n’allez pas me dire que vous avez crû à ces images ? Qu’elles ne sont pas truquées ? 
  • Truquées, vous dites ? Vous voulez dire que quelqu’un aurait pris la peine de truquer des images ? Mais pourquoi ? Ce n’est juste pas logique. Je sais que vous êtes un avocat, mais quand même, ne serait-il pas mieux de chercher une issue pour défendre vos clients que de chercher un analyste ? C’est absurde.
  • À vous entendre, on aurait dit que vous n’êtes pas de la police. Comment pouvez-vous vous permettre de tenir un tel propos ? Sachant bien que je dois défendre mon client. Chercher une issue ? En quoi faisant ? En acceptant ces images ? En cherchant d’autres preuves ? Les issus ? C’est ça que je suis en train de chercher en vous demandant si vous avez un analyste. 
  • Je m’excuse si j’ai été un peu déconcertée.
  • Ce n’est rien, maintenant, qu’en dites-vous de ma question ?
  • Je vais essayer de voir si je vous trouverai un…
  • Non, ce n’est plus la peine, je le ferai moi-même. 

L’inspectrice qui s’apprêtait à s’accaparer de son téléphone portable resta figée, elle ne comprenait rien de ce qui se passait, de la vigilance et de la clairvoyance que ce jeune avocat dévoué montrait.

  • Pourquoi maître ? s’étonna-t-elle.
  • Vous m’avez dit tout à l’heure de chercher une issue, c’est ce que je ferai. Pouvez-vous m’envoyer la vidéo ? 
  • Un instant.

L’inspectrice prit son ordinateur, pianota les claviers et au bout de quelques minutes, Sergio reçut une notification. 

  • Merci ! Bonne journée à vous, inspectrice. 

Sans ajouter un mot de plus, sans laisser l’inspectrice articuler le moindre son, Sergio gagna la porte. Perplexe, Lola se dépêcha de prendre son téléphone, elle composa rapidement un numéro qu’il lança. Plus l’appel sonnait, plus elle devenait de plus en plus agitée. Soudain, une voix rauque retentit.

  • Allô ma chérie, je suis désolé si je ne t’ai pas répondu à temps, fit la voix au bout du fil.
  • Non, ce n’est rien. Sergio vient de partir, annonça-t-elle.
  • A-t-il soupçonné quelque chose ?
  • Oui, si vous avez un plan, faites-le maintenant avant qu’il ne soit trop tard.
  • Que veux-tu dire par là ? Ne me dis pas qu’il pense que la vidéo est…
  • Oui, c’est ça, il le pense vraiment. Pourtant, quand il regardait, il était furieux, énervé. Je pensais qu’il allait croire à ça, mais rien. 
  • Je m’en doutais, cet homme risque de nous faire des ravages que prévu. 
  • Dis-moi au moins que vous avez…
  • Si tu veux savoir si la vidéo qui se trouve dans la base de données a été modifiée, oui, ça a été fait. 
  • Maintenant, enlevez la menace avant qu’il ne soit trop tard.
  • Merci beaucoup Lola.

Pannn ! Son correspondant avait raccroché. Toujours perplexe, Lola sortit de son bureau, se précipita vers la cour dans le but de vérifier si cet homme était encore là.

  • Il est parti, conclut-elle. Il a été rapide, ce maudit avocat. 

Elle se retourna sur ses talons, claquant chaque pointe sur le sol. Si seulement le sol pouvait parler, il aurait crié. 

***

La voiture de Sergio s’arrêta soudainement dans le parking de son immeuble, elle descendit, referma la porte de voiture qui fit naître un bruit, un bruit sonore que même un sourd-muet pouvait entendre. Il se précipita vers l’ascenseur qui s’ouvrit devant lui, le monta et sélectionna le nombre d’étages qu’il voulait où il voulait atterrir. 

Lorsque l’ascenseur fut ouvert, il s’élança directement vers sa chambre, inséra sa clé, l’ouvrit et entra. 

Sur le canapé du séjour, se trouvait Raymond qui, dossier en main, le parcourait avec sécurité. Juste à côté du dossier se trouvait une tasse de café qu’il sirotait. Alerté par le bruit de la serrure, il se leva et essaya de voir la personne qui vint de rentrer. 

  • Ah ! Tu es déjà là ? demanda-t-il lorsqu’il remarqua que c’était Sergio.
  • Oui, répondit Sergio sèchement.
  • À te voir, on aurait compris que quelque chose ne va pas. 

Sergio alluma son téléphone portable et le tendit à Raymond.

  • C’est quoi ?
  • Tu le sauras dès que tu passeras tes yeux là-dessus. 

Intrigué, Raymond prit le portable et braquait les yeux sur ça. C’était à ce moment-là qu’il comprenait.

  • Sergio écoute je…
  • Rassure-moi, tu ne l’as pas fait, Raymond ?
  • Bien sûr que non, tu ne peux pas croire à ces images.
  • Regarde-moi droit dans les yeux et dis-moi la vérité, cria Sergio. Si tu l’as fait, je trouverai forcément un moyen nécessaire pour te sortir de ce pétrin. 
  • Sergio, je ne ferai jamais une telle chose, même pas à une mouche. Tu devrais me croire. 

La vapeur du café faisait ses tours autour des deux hommes, Raymond, perdu, prit sa tête dans ses deux mains. L’affaire devenait de plus en plus inquiétante, le piège se renfermait. 

  • Je crois en toi, cracha Sergio. 

Raymond ne réagit pas tout suite, il resta dans sa position, cherchant désespérément à comprendre.

  • Ces images ont été…
  • Montées, compléta Sergio. Écoute Raymond, je suis désolé si j’ai été grossier tout à l’heure. Je savais que tu ne ferais jamais une telle chose, mais je voulais en avoir la certitude. 
  • Non Sergio, c’est normal, fit Raymond la tête toujours baissée. Je ferai certainement pareil.
  • Tu sais, quand j’ai vu les images, j’ai directement su que c’était truqué, mais il me fallait avoir encore une certitude de ta part. Je ne doute pas de toi. 
  • Merci mon  cher ami, dit Raymond en soulevant la tête enfin. Alors, qu’allons-nous faire ?
  • T’inquiètes, je gère.
  • Comment ? Tu veux confier la vidéo à quelqu’un d’autre ?
  • Oui, un analyste. Je connais quelqu’un. Il s’y connaît très bien, il sait bien analyser les vidéos truquées. Ils veulent te faire porter le chapeau comme ils l’ont fait à cet homme dans Prison Break. 
  • Dis-moi, où as-tu vu la vidéo ?
  • Où est-ce que je l’ai eu ? Où est-ce que je l’ai eu ? Où est-ce que je l’ai eu ? murmura-t-il. Maintenant, quand j’y pense, c’est vraiment clair. Cette inspectrice est parmi ceux qui t’ont piégé. C’est elle qui m’a donné cette vidéo.
  • Pourquoi penses-tu qu’elle en fait partie ?
  • Elle m’a dit clairement que je devrais chercher une issue et non un analyste que c’est vraiment clair, tu es l’assassin. 
  • Comment allons-nous trouver les images originales ? 
  • Je ne pense pas que retourner dans ton lieu de travail serait une bonne idée.
  • Ils auront déjà à truquer la vidéo aussi.
  • Exactement, la seule chose que nous pouvons faire, c’est de confier à un analyste expert et ensuite, on verra la suite. Fais-moi confiance, nous allons gagner ce procès. 

Au même moment, la sonnerie de l’appartement retentit.

  • Ça devrait être l’analyste, dit Sergio en retournant vers la porte. 

Il s’arrêta d’abord devant le petit écran, visionna celui qui venait de sonner. Après avoir confirmé que c’était celui qu’il attendait, il ouvrit la porte. Comme des anciens camarades, les deux se serraient la main. 

  • Entre s’il te plaît mon cher ami. 

Le nouveau venu entra, une fois la porte fermée, Sergio se tourna enfin vers lui.

  • Merci d’avoir été aussi rapide.
  • Je ne peux pas te planter et tu le sais. 
  • Ça fait plaisir de l’entendre, suis-moi. 

Les deux s’approchèrent de Raymond.

  • Brayan, je te présente Raymond, un avocat talentueux. Raymond, je te présente Brayan, l’analyste vidéo le plus douée que je connaisse. 

Brayan était un homme silencieux, beau et élégant. Âgé de trente-cinq ans, il était le père d’une petite fille. Les vidéos truquées n’arrivaient même pas à résister à son professionnalisme, il était leur maître et comme on le dit toujours, il n’y a jamais eu deux maîtres dans le même bateau, le navire risque de se couler. En dehors de sa maîtrise en analyse de vidéo, il avait aussi un côté hacker. 

Les deux hommes se serrèrent leur cinq, se chuchota quelques mots. 

  • Alors, fit Brayan en se tournant vers Sergio, puis-je voir la vidéo ?
  • Oui. 

Sergio saisit son téléphone portable, le déverrouilla et alluma la vidéo à Brayan. Après l’avoir regardé plus de cinq fois, il demanda enfin à Sergio de la lui envoyer. 

  • Je viens de te l’envoyer. As-tu une idée en attendant d’être sûr ? demanda Sergio.
  • Oui, mais je dois me refaire à mes bases.
  • Quand aurais-je les résultats ? 
  • Demain soir. 
  • Peux-tu au moins nous dire si la vidéo a été truquée ? Ou quelle impression as-tu eue ?
  • À première vue, je dirai que ce n’est pas la vidéo originale. Celui qui l’a fait s’y connaît en truquage. C’est mon hypothèse, mais pour vraiment le confirmer, je me dois de faire recours à mes bases. 
  • Nous allons t’espérer, merci beaucoup. 

Remerciements sur remerciements, Brayan prit congé. Un homme qui le surveillait depuis qu’il avait franchi la porte de Sergio appela une autre personne pour confirmer.

Au moment qu’il quittait le parking, un autre homme s’était mis à le suivre. Brayan conduisit sa voiture sans même prêter attention. Arrivé devant une concession, il se gara et descendit. Un chien sortit de la maison et accourut vers lui. Il s’abaissa, le serra dans ses bras. Fier d’avoir vu son maître, ce dernier commença par remuer sa queue. Ensuite, une petite fille sortit en courant. 

  • Papa, cria-t-elle.

Brayan se leva et la prit dans ses bras. 

  • Ma petite fille, chérie, fit-il.

De l’autre côté de la rue, l’homme qui l’avait suivi le regardait. Après avoir passé quelques minutes dehors, Brayan rentra. L’homme sortit son téléphone portable et appela.

  • Oui patron, j’ai son adresse, confirma-t-il. Vous voulez que j’aille.
  • Non, ne fais rien, répondit une voix au bout du fil. 

Il raccrocha, mit le moteur en marche et disparut. À l’intérieur, Brayan s’amusait déjà avec sa fille, sa femme, ignorant complètement le danger qui les guettait…


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