Certains cœurs lâchent trois fois rien de Gilles Paris : Le récit d’un écrivain qui survécu à huit consécutives dépressions.
Certains cœurs lâchent trois fois rien de Gilles Paris : Le récit d’un écrivain qui survécu à huit consécutives dépressions.

Certains cœurs lâchent trois fois rien de Gilles Paris : Le récit d’un écrivain qui survécu à huit consécutives dépressions.


Nul ne sait quand elle surgira. Elle, la dépression. Elle est le fruit de souffrances, de douleurs, de maux accumulés depuis trop longtemps qui finit par mûrir et tomber de l’arbre. On ne sait jamais quand c’est le moment, quand c’est son moment. L’écriture permet à l’homme de poser des mots sur ses douleurs, ses souffrances, et plus encore, d’essayer de se comprendre. De mieux se voir à travers les pages blanches noircies par un stylo ou un crayon. De se voir à travers le regard des autres, de se voir à travers ses propres yeux mais surtout de partager les brins de son existence avec les lecteurs, ceux-là qui comprendront ou peut-être pas, ceux-là qui se reconnaitront dans les mots de l’écrivain ou peut-être pas. D’une façon ou d’une autre, dès que l’écrivain se livre aux yeux du lecteur à travers le récit de sa vie, ou encore celui de ses personnages dont la somme des petites brisures de vies, correspondraient ou peut-être pas à son existence réelle, il se libère. Se libère de tout, et surtout de lui-même, de ses pensées longtemps enfouies dans les tréfonds de son être, de son corps, dans chaque recoin de son existence tout simplement. Gilles Paris, attaché de presse et écrivain français, livre sur 222 pages, son processus de vie. Il raconte comment il s’est relevé après huit dépressions, huit dépressions qui selon ses propres mots  « ne se ressemblent guères ».

I- De l’absence et de la violence du père.

Être parent, c’est être une fenêtre, un miroir à travers lequel l’enfant se reconnait, reconnait le monde qui l’entoure, et murit. Choisir d’être parent, c’est choisir de s’assumer, d’être soi, de montrer à ceux qu’on a créés ce qu’est la vie, mais surtout comment vivre. Que ce soit le père ou la mère, chacun des deux éléments qui constituent la famille à un rôle à jouer dans la croissance de l’enfant. L’enfant comme le disait Locke, a besoin de figures solides qui favoriseront son éclosion. L’éducation de son origine latine « educare » qui signifie grandir avec, prendre soin de, est loin d’être une tâche aisée, une tâche qu’on peut accomplir sans prendre véritablement conscience de ce que c’est. En un mot, l’enfant est un tableau qui révèle les réalités de sa famille mais surtout de la société. Gilles Paris dans Certains cœurs lâchent trois fois rien, parle de sa vie oui, mais surtout de ce que les psychologues appelleront le point de rupture. Il s’agit de ce point d’où sont nés les différents bouleversements qui ont jonchés la terrasse de son existence. Le père, voilà le point de rupture de Gilles Paris. Le père absent qui exprime sa présence à travers la violence qu’il inflige à son fils et ce, pendant de longues années. Gilles Paris exprime l’absence de son père à travers son chapitre intitulé Lettre au père. Dans ce chapitre et d’ailleurs dans tout le livre, il montre comment les mots des parents peuvent constituer de véritables ralentisseurs de croissance mais aussi de purs et simples saboteurs de l’identité de l’enfant. À travers chaque mot écrit dans ce livre, Gilles Paris exprime la profondeur du vide qu’a créé en lui son père. Vide qui s’est davantage creusé par l’absence mais surtout la violence. Il écrit à la page 13 : «  Je ne commencerai pas cette lettre par « Cher papa », rien de toi ne m’es cher. Ces deux syllabes pa-pa, se répètent comme un refus. Si au moins j’avais pu, pas à pas, me rapprocher de toi. ». Plus loin il continue : «  Je ne connais rien de tes étés à toi, juste une chaise longue sur un carré pelouse verte où tu lis l’un de mes livres qui ne t’est pas dédicacé, et ne le sera jamais. ». On pourrait se demander après la lecture de telles phrases, ce qu’a fait le père au fils ou encore la qualité de la relation que l’auteur entretenait avec son père. Dans cette première partie de l’ouvrage dans lequel l’auteur semble planter le décor de son histoire, on voit qu’il y va avec des punchlines, il ne se retient guère, il se libère des poids qu’il a longtemps portés au fond de son être. À travers ce chapitre, l’auteur livre ce qu’il a traversé, ce qu’il a vécu avec son père. Mieux sa rage, son brûlant désir de déverser sur ces pages blanches, les brûlants mots qu’il a envie de cracher à la figure de son père. Il écrit à la page 15 : « On ne m’a pas appris à te rendre la pareille. Ni toi, ni personne. C’est peut-être ce que je suis en train de faire avec cette lettre. J’aurais dû réagir avant, t’en coller une. Je t’ai laissé me faire mal. L’extérieur ce n’est rien, la peau cicatrise. Mais en dedans, rien ne me réparera. ». Ces mots sont d’une intense profondeur, une profondeur qui exprime toute la souffrance de l’auteur.

 Gilles Paris ne dévoile pas encore dans ce chapitre, ce qu’a véritablement été sa vie aux côtés de son père. Il donne au lecteur à travers cette lettre adressée à son père, une avant-première de ce que sera ses quarante années. Cette lettre qu’il adresse à son père, est un pas qu’il fait vers sa propre guérison. Une lettre dans laquelle il crie haut et fort à travers l’encre de son stylo, ses douleurs. Une lettre dans laquelle le son du clavier de son ordinateur devient une réponse aux souffrances que lui a infligées son père. Souffrances qu’il décide de laisser paraitre, souffrances sur lesquelles il pose des mots. Car il écrit : «  Je ne crains plus rien toi. ». Il va plus loin en écrivant : «  Je ne suis pas obligé de t’aimer. Je l’ai compris depuis peu. Pas plus moi que toi, d’ailleurs. ». Gilles Paris décrit l’absence de son père et l’immense vide que cette absence a créé en lui. L’auteur à travers sa propre histoire, montre combien la présence d’un père est fondamentale dans la vie d’un enfant. Lorsqu’un enfant n’a pas une figure paternelle, il essaie de retrouver cette figure à l’extérieur à travers d’autres personnes. On peut voir cela comme une explication de l’homosexualité de l’auteur. L’auteur ayant longtemps vécu avec un père violent et toujours absent, a voulu chercher dans un autre homme, des qualités qu’il ne voyait pas dans son père, la protection qu’il n’a jamais eue de la part de son père. Et ceci depuis son enfance, l’auteur cherchait à travers ses amis garçons et quand il sera grand à travers les hommes, une figure semblable à celle du père. Une figure d’homme compréhensif, un autre homme qui pourrait combler en lui l’immense vide qu’a laissé son père. Il explique cela à travers ses propres phrases à la page 20 de son ouvrage : « Je t’ai longtemps cherché parmi des hommes de ton âge, avant d’y renoncer. Tu n’étais jamais là. J’avais envie d’une vie sans toi, ce que j’ai construit au fil des ans, avec Laurent. Nous sommes devenus toi et moi deux inconnus, séparés par des centaines de kilomètres et nos milliers de pensées éparses. ». Lorsque Gilles Paris a réussi à trouver une autre figure avec laquelle il a su remplacer l’absence de son père, il retrouve la quiétude, une tranquillité, un bonheur qui s’exprime par la joie de compter pour un autre homme, d’avoir de la valeur aux yeux d’un autre. Valeur que son père était incapable de voir en lui. Il écrit avec fierté toujours à la page 20 : « Je ne me sens plus obligé en rien en ce qui te concerne. Je suis délivré de toi et j’avance entre les mots et la ponctuation. ».

II- Du pouvoir des mots : les mots du père comme point de départ des huit dépressions de Gilles Paris.

Les mots, les mots ont un pouvoir que d’aucuns ignorent. En effet, les mots sont capables de tuer comme de délivrer. Ils peuvent contribuer à la croissance comme à la régression. Dans le processus de croissance d’un enfant, les mots qu’il entend sont parties intégrantes de son devenir. En d’autres termes, les mots prononcés par ses parents ou ses proches, ont un important pouvoir sur lui. Gilles Paris dans son récit, montre combien les insultes du père ont laissé en lui de profondes blessures. Des blessures qui selon ses dires, sont plus profondes et plus douloureuses que les blessures physiques. Il exprime cela à la page 15 de l’ouvrage lorsqu’il écrit : « L’extérieur n’est rien, la peau cicatrise. Mais en dedans, rien ne me réparera. ». Ces mots de l’auteur constituent non pas uniquement des cris plaintifs, mais aussi et surtout une révélation. Une révélation aux parents qui doivent comprendre que les mots qu’ils emploient pour soit désigner leurs enfants ou leur vocabulaire lorsqu’ils réprimandent ceux-ci ont un pouvoir dont ils n’ont pas véritablement conscience. Gilles Paris explique comment les mots de son père résonnent en lui-même après des années à chaque fois qu’il se retrouve dans une situation difficile. Il dit à la page 24 : « Quand je tombe, chaque fois, j’entends la voix du père. Ses mots. Tu es une merde. » Les enfants à force d’écouter à chaque fois leurs parents ou leurs proches leur répéter en boucle combien ils sont incompétents, incapables d’accomplir tel ou tel acte, finissent par accepter cela. Ils finissent par prendre les insultes, les mauvais propos comme une réalité, leur propre réalité. Comme exemple, un enfant qu’un parent ou un proche a longtemps traité comme un idiot, passera toute sa vie à se voir comme un idiot. Cet état de chose peut avoir des conséquences néfastes sur la vie professionnelle ou sociale de l’enfant lorsqu’il sera adulte. Gilles Paris dit dans son ouvrage que lorsqu’il se souvient à chaque fois des propos négatifs de son père, il s’y retrouve, il sabote inconsciemment sa propre conscience parce que cela a été ancré en lui. Son père lui a pendant des années répétés à quel point il ne fera rien de sa vie. Ce que oublie souvent les parents, c’est le fait qu’en dépréciant de jour en jour leurs enfants, ils condamnent leur propre sang au malheur sans vraiment le savoir. Puisqu’il faut le dire, si les parents avaient vraiment conscience de la force des mots, il y a certains mots qu’ils n’oseront jamais, à grand jamais prononcés sur leurs enfants. L’auteur écrit à la page 25 : « Je me déprécie. ». C’est cette incessante dépréciation qui a conduit l’auteur à sa première dépression, dépression à laquelle va suivre sept autres. Toutes ces dépressions ont une seule et unique cause : les mots du père. Gilles Paris essayera de guérir en s’investissant dans le sport, la consommation d’antidépresseurs et d’autres produits qui ne feront que creuser plus profondément l’abime dans lequel il s’enfonce de jour en jour. C’est dans ses moments de dépressions que Gilles Paris prend conscience du caractère instable de l’existence, de la vie, de l’univers entier. Il reconnait que le découragement et les désespérances ne servent à rien, et qu’il faut plutôt s’accrocher à l’espoir peu importe les épreuves. Lorsqu’il se trouvait encore dans une clinique de Montpellier pendant sa première dépression, il écrit à la page 36 : «  Je n’aurais jamais envisagé que la roue de la chance puisse être celle de l’infortune. Tout et son contraire : on apprend dans les épreuves qu’on ne peut jamais être sûr de rien. Et que l’espoir est le seul moteur qui permet d’avancer. Même les fous espèrent. ».
Les mots de son père ont longtemps été les destructeurs de son propre estime. Il ne se voyait qu’à travers les insultes, les propos négatifs de son père. Gilles Paris montre dans cet ouvrage le pouvoir, la puissance du verbe.

Les mots que nous utilisons ont une énergie, un pouvoir qui peut construire ou détruire. Quand durant toute son enfance on est habitué à ne essuyer que des insultes, des propos discourtois, des propos dévalorisants, il est difficile de se faire confiance, de croire véritablement en soi. Ces mots et propos négatifs contribuent à l’auto sabotage de l’enfant, l’adulte en devenir. Ils sont difficiles à supprimer, à abandonner, à oublier puisqu’ils créent dans l’esprit de l’enfant un puissant paradigme qui gouverne toute sa vie. Gilles Paris écrit à la page 38 : «  Toute ma vie, j’ai douté de moi. J’ai intégré ces mots à mon insu, Tu es une merde, tu ne feras rien de ta vie. Le moindre échec me ramène à eux, à Lui. Pourtant, je le sais, je n’ai qu’à regarder en arrière, j’ai fait quelque chose de ma vie. ». L’auteur révèle dans son œuvre qu’il se méfie de plus en plus depuis ses dépressions, de la sensation de la réussite, de l’odeur de l’accomplissement. Car tout ceci contribue à lui rappeler l’éphémère, l’éphémère qui lui pousse à croire que la prochaine chute est pour bientôt, que son succès ne sera pas éternel. Gilles Paris a quand-même réussi à trouver une solution à ces différentes sensations, ces angoisses. Il s’agit de l’écriture. Il fait une révélation à la même page : «  Je ne suis véritablement heureux que lorsque j’écris, fais du sport, et dans mon quotidien avec Laurent. ». Les différentes dépressions n’ont en rien réduit sa verve d’écrire. Gilles Paris est auteur de plusieurs romans. Ses romans sont mêmes reconnus et primés lors des grands prix, certains ont été adaptés au cinéma. Selon les médecins, l’écriture est ce qui le plonge dans la dépression. Celle-ci survient surtout après la rédaction d’un livre. Gilles Paris n’est nullement de ce point de vue, ni avec les psychiatres, ni avec son conjoint Laurent. Pour lui, « Autant mourir. » que de cesser d’écrire. Il explique sa passion pour l’écriture, sa boulimie pour la plume et son extrême désir de perfectionner ses écrits à la page 61 en ces termes : « Si je relis un de mes livres, je m’en veux d’avoir laissé échapper une expression ou de ne pas avoir assez développé un paragraphe. Oui écrire me rend fou. ».

III- Le divorce de ses parents et l’attitude de son père, la goutte d’eau qui déborda le vase et le conduira dans la débauche et à plusieurs reprises dans des centres psychiatriques.

Tout enfant a besoin d’une famille, une véritable famille dans laquelle il doit se sentir aimé et entouré. Ceci dit, une famille brisée ou une famille reconstruite, une famille dans laquelle règnent des tensions incessantes, ne peut favoriser le plein épanouissement de l’enfant. Et même si des familles dans lesquelles les parents sont divorcés ont souvent réussi à produire des enfants stables émotionnellement et psychologiquement, cela ne doit pas être vu comme une norme. La famille est le cadre propice qu’il faut à l’enfant. Du divorce ou de la séparation des parents, découlent plusieurs conséquences parmi lesquelles l’homosexualité comme nous avons eu à le démontrer plus haut. L’enfant a besoin d’un visage paternel et maternel. L’enfant qui n’a pas toujours eue la chance de vivre dans une famille où les deux visages sont présents, peut-être amené à chercher à travers d’autres personnes, à l’extérieur, ce qui lui manque. Quand surviennent des tensions entre père et mère, les enfants sont en grande partie ceux qui paient le prix le plus fort. Gilles Paris dans le chapitre intitulé Le moment où tout bascule, raconte comment l’infidélité de son père à contribuer à la destruction de sa mère, mais plus encore à la rupture de tout lien familial véritable. Ayant commencé à tromper son épouse avec une jeune femme de trente ans, le père de Gilles Paris est de plus en plus absent, absence qui est insupportable pour sa mère. Cette dernière est de jour en jour délaissée, reléguée au second rang par son époux. L’auteur raconte comment sa mère tenta à plusieurs reprises de se suicider. Gilles Paris alors âgé de dix-huit ans s’est mis à son tour à s’adonner à une vie de fêtards. Il est rarement à la maison, sa sœur y compris laissant ainsi leur mère dans le désarroi et au fond de pensées suicidaires. Il écrit à la page 77 : « Plusieurs fois, maman tentera cette fenêtre au troisième étage et chaque fois en ma présence. ». À quoi ressemblerait l’avenir des enfants dans une telle famille ? Gilles Paris exprime toujours à la même page, sa totale indifférence face aux agissements de son père. Une indifférence qui le ronge ainsi que sa mère. Puisque s’il ne se soucie pas de ce que fait son père, il est cependant inquiet pour sa mère qui pourrait à tout moment se jeter par la fenêtre. Il s’évade les soirs à travers des sorties avec des copains, sorties desquelles il ne revient que très tard. C’est dans ses sorties qu’il découvrit son amour pour les hommes, des hommes qui parfois ont l’âge de son père. Parlant de la maitresse de son père, il affirme à la page 77 :  « Depuis qu’elle est entrée dans nos vies,  c’est un vrai bordel. ». Il continue à la page 78 où il parle de sa fatigue, son envie de finir avec toute cette situation qu’il traverse, son désir de laisser faire les choses. Il raconte : « un soir où je trouve à nouveau maman près de la fenêtre, sur le point de l’enjamber. J’en ai assez. Qu’elle saute et s’écrase trois étages plus bas. Je l’encourage même. Mais elle revient vers son lit en pleurant, le visage déformé par la douleur. ». Malheureusement ce renoncement au suicide ne s’est pas totalement dissipé puisque sa mère a essayé encore une dernière fois de se suicider. Cette fois-ci s’était avec des comprimés. Elle fut heureusement conduite à l’hôpital à temps et fut sauvée.

Gilles Paris écrit que sa toute première dépression l’a profondément marqué. Elle était la plus courte et sans hospitalisation. Cette dépression l’a marqué dans le sens où elle a complètement modifiée l’allure de son travail d’attaché de presse et de critique au sein d’une maison d’édition. Le processus pour reconquérir le cœur de son patron et de ses collaborateurs, fut extrêmement long. Il réussit à se reprendre. Cependant quelques mois plus tard, il rechuta mais continuait à cacher sa souffrance aux autres lors des rencontres littéraires et ses différentes sorties. C’est ainsi qu’il rencontra Laurent, celui avec qui il passera le restant de ses jours. Gilles Paris devint au cours de cette période, plus actif dans son travail d’attaché de presse. Il affirme plus tard à la page 139 : « Ce n’est pas ce métier qui a contribué à mes dépressions, ce sont mes excès. ».

IV- La renaissance et l’écriture : la vie de Gilles Paris après huit dépressions.

Gilles Paris est un survivant, un forcené qui ne s’est pas laissé abattre. Survivre après huit dépressions, ce n’est pas le résultat de simples décisions, mais plutôt le désir, le vouloir d’un cœur et d’une âme déterminés. De son ultime dépression à la maladie de sa mère qui mourut du Covid-19, de la maladie de sa sœur Geneviève à la maladie de son père, Gilles Paris n’a à aucun moment jeter l’éponge. Il a su après chaque dépression, se relever et continuer son chemin avec son éternel compagnon Laurent. Les différentes dépressions auxquelles il a survécu, lui ont permis de s’éprouver, de voir sa capacité de résilience. Toutes ces qualités qui lui ont permis de devenir ce qu’il est aujourd’hui. Il n’oublie pas surtout ses parents qui ont joué un important rôle dans le processus de son existence. Il déclare à la page 212 : « Je n’ai pas honte du père ni de la mère que j’ai eus. J’ai grandi à travers eux, malgré eux. J’ai trébuché plus d’une fois, mais je leur rends grâce de m’avoir fait naitre et élevé à leur manière. ». À travers cette affirmation, Gilles Paris montre que la famille, qu’elle soit divisée ou unie, contribue toujours à notre devenir. Les parents sont de véritables piliers dans le processus de croissance des enfants. Il est important qu’ils reconnaissent la valeur de leur rôle mais surtout qu’ils prennent conscience du pouvoir de leurs paroles sur les enfants.

Cette œuvre autobiographique qui retrace le parcours de Gilles Paris, illustre combien les parents ont une grande part de responsabilité dans le devenir de leurs enfants. Il s’agit aussi d’une révélation, d’un exemple qui montre que la dépression peut être dépassée si on fait ce qu’il faut et qu’il est important de toujours faire preuve de résilience. Car le bout du tunnel n’est jamais loin, car il n’est jamais tard pour un nouveau départ et que nous sommes le produit de nos actes et décisions.

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