S’il m’était donné de rebaptiser Gervais Dassi,
Je l’appellerai sans coup férir,
« Le poète de l’espoir »
Et s’il me demandait de renommer son œuvre, Les fruits de l’esprit,
Je l’appellerai sans languir,
« Les fruits de l’espoir ».
Espoir et foi, sont au-delà de toute espérance,
Les mots qui riment et qui façonnent en toute aisance,
Cette œuvre de l’esprit.
Bienvenu à tous dans le monde de Gervais Dassi,
Ici, les mots chagrin, désespoir, misère et toute leur suite,
N’ont qu’une courte vie.
Ici, sont égaux, sont reine et roi, l’espoir et la foi.
Et comme l’a si bien dit le patriarche Victor Hugo,
« Le poète, en des jours impies, Vient préparer des jours meilleurs »
En la matière, le poète Gervais n’aucunement failli dans ses vers.
Mais avant de continuer, prenons une pause de rose
Et allons au commencement de toute chose,
Au commencement de cette œuvre était un jeune élève,
Qui pour se distraire en classe n’écrivait que pour les autres élèves.
Il rêvait certes devenir un écrivain, un romancier, nouvelliste, dramaturge, mais pas un poète.
Et pourtant, comme un feu qu’on allume et qu’on néglige,
La flamme de la poésie en lui a brulée et l’a su bien consumé.
Nous sommes en 2011, à Kabolé, un village de la commune de Glazoué,
C’est dans cet espace des plus isolés,
‘’Cet espace aux tôles presque usées et rouillées,
Au sol poussiéreux et parfois mouillé’’
Que prend la flamme de la poésie dans le cœur de Gervais Dassi
Au fil du temps et des différentes péripéties,
La flamme s’agrandira et doucement s’épanouira.
Puis comme une mère met au monde son premier bébé,
Le poète fait paraitre Les premiers fruits de son esprit en 2019 après tant de difficultés.
Les fruits de l’esprit est un recueil de 82 poèmes
Répartis en deux grandes parties avec grand charme
La première est intitulée : L’esprit patriotique d’un jeune béninois
Et comporte 29 poèmes qui en vous ravivent le feu de l’espoir
La deuxième partie est nommée : Les délires d’un jeune poète
Et comporte 53 délices de poèmes bohèmes.
Dans la première partie de son recueil, le poète a laissé sa plume exprimer le ras-le-bol,
De toute la jeunesse africaine, face aux multiples actions mesquines,
De la classe dirigeante qui ne pense réellement qu’à se remplir la panse.
Entre son Afrique qui tarde à amorcer un véritable développement,
Ses frères valides, étudiants soient-ils, laissés pour compte dans la misère et le mécontentement,
Entre une école perdue sur le sentier de la mission qui est la sienne,
Et une formation estudiantine qui davantage serre l’Africain dans sa chaine,
Le poète croit et garde espoir,
Que le nouveau monde est pour le noir.
Et comme tout prophète qui a un devoir,
Gervais Dassi condamne, réprime, incrimine et écume,
Il accuse, il récuse, il dénonce mais aussi annonce,
Comme tout bon prophète la fin de la faim,
La fin de la misère, la fin de la galère,
Si seulement si tous les enfants
De l’Afrique, travaillaient pour leur continent.
Ainsi, dans la première partie de son recueil,
Le poète aborde-t-il les maux qui minent le Bénin et l’Afrique en général :
On parle de mauvaise gestion des biens de l’Etat,
On parle de la corruption, des gens reclus de la diaspora,
On parle d’une école défectueuse, d’une université qui forme des chômeurs
On parle d’une jeunesse malheureuse et qui ne pense pas devenir entrepreneuse,
Mais à travers tous ces poèmes qui meublent l’univers de ce recueil,
Sont parsemés déci et delà les graines d’un avenir meilleur
Et le poète y croit et invite tous ses frères,
Au travail, à l’union, à la fraternité afin de sortir l’Afrique de l’ornière.
Et il n’y de plus beaux vers et que les deux premier de son recueil
Pour exprimer la profondeur de son espoir :
« Le nouveau monde est pour le Noir,
En cela, je crois et j’ai foi ».
Le poète ancre donc sa plume dans son esprit patriotique,
Pour crier à qui veut l’entendre, la fin de la misère de l’Afrique.
Pause !
Il y a-t-il seulement un poète au monde qui ne connait pas l’amour ?
Il y en a-t-il seulement un demi qui peut accoucher sur le papier doux
Toute l’inspiration d’Aziza, sans délirer, une, deux, trois secondes ?
Sans s’emporter subtilement dans l’univers du toi et du moi, hors de notre monde ?
Il y a-t-il un poète qui peut figer dans les lignes de son papier,
L’univers entier sans faire une place d’honneur à sa tendre mère ?
A son enfance, à son village, à ses rues et son bon air ?
Je ne crois pas !
Il y a-t-il seulement un fils d’Homère, d’Aimer Césaire, de Baudelaire ou encore de Léopold Sedar Senghor
Qui peut tracer des lettres de poésie, sans parler :
De la vie et de ses désillusions
De la mort et de ses appréhensions,
De l’argent, du pouvoir, de la gloire et de l’avidité qu’ils causent,
De l’échec, de la réussite et de la peur qu’il cause ?
Je ne crois pas !
En cela seulement, la deuxième partie de ce recueil de vers,
Mérite qu’on lui décerne un tableau d’honneur et qu’on lui étale un tapis vert.
L’auteur ne se donne aucune limite et n’imite personne.
Il laisse en liesse son esprit et lui permet de divaguer à son aise.
En parcourant donc chaque ligne de cette deuxième partie de l’œuvre,
Vous rencontrez votre quotidien, vous vous rencontrez comme dans tout autre livre.
Les fruits de l’esprit de Gervais Dassi n’est pas seulement un recueil de poèmes ordinaires,
A lire ces textes de près, de très près, on se voit transporter dans un autre univers.
Celui du slam, celui de la musique que mettent en adoration l’âmes des poètes
Il est certes de coutumes que les textes poétiques soient enclins à ce genre de pratique,
Mais jamais tous les textes d’un recueil ne mettent autant le lecteur devant une telle réalité pratique
Chaque lettre dessinée, chaque mot formé, chaque vers façonné, chaque poème écrit de ce recueil est du slam,
Chaque mal dénoncé, chaque douleur exprimée, chaque vice révélé, chaque crime dévoilé de ce recueil l’est avec grand charme.
Mais ce qui est étonnant, je n’ai connu Gervais que poète,
Et le slam et lui n’ont jamais fait bon ménage.
Cependant, pour ceux qui ne connaissent pas Gervais Dassi,
Le poète n’est pas que grand lecteur de Hugo, de Baudelaire ou de Vigny,
Il est aussi un amoureux du slam, et particulièrement des rimes de Grand Corps malade,
Des raps de Youssoufa et de ses milliers de vers qui à chaque album, pleuvent en cascade.
Voilà a priori l’origine de la double face des poèmes de ce recueil
Que nous tend comme un pain béni le poète en ces heures où la poésie béninoise du nord encore sommeille.
Parlons du nord et de sa poésie, du nord et de ses centaines de poètes qui écrivent encore dans l’ombre, loin du feu des projecteurs,
Ce recueil de poèmes devrait sonner un glas, celui de la fin du silence et de la prise de la route vers la lumière.
Gervais Dassi est le premier coup de fusil,
Et nous attendant qu’à sa suite,
Des milliers d’autres coups retentissent,
Pour qu’en fin la poésie du nord fasse son envole
Et honore les muses du mont Parnasse.
S’il m’était donné de rebaptiser Gervais Dassi,
Je l’appellerai sans coup férir,
« Le poète de l’espoir »
Et s’il me demandait de renommer son œuvre, Les fruits de l’esprit,
Je l’appellerai sans languir,
« Les fruits de l’espoir ».
Espoir et foi, sont au-delà de toute espérance,
Les mots qui riment et qui façonnent en toute aisance,
Cette œuvre de l’esprit.
Bienvenu à tous dans le monde de Gervais Dassi,
Ici, les mots chagrin, désespoir, misère et toute leur suite,
N’ont qu’une courte vie.
Ici, sont égaux, sont reine et roi, l’espoir et la foi.
Et comme l’a si bien dit le patriarche Victor Hugo,
« Le poète, en des jours impies, Vient préparer des jours meilleurs »
En la matière, le poète Gervais n’aucunement failli dans ses vers.
Chronique littéraire de Sessi Roméo DEKA
Œuvre : Les fruits de l’esprit
Auteur : Gervais Dassi
Maison et année d’édition : Solara Editions 2019
Excellente présentation de ce chef d’œuvre. Bravo à Monsieur Gervais Dassi