«[…] Il faudra vraiment être endurant et passionné pour de vrai pour prétendre être écrivain»
Serge est un jeune écrivain béninois. Il ne se passe un jour où il ne publie rien sur ses comptes digitaux. Dans cette entrevue, il parle de sa passion à la chose littéraire et bien d’autres.
Nous allons nous entretenir avec vous sur votre penchant à la chose littérature. Dites-nous ce que la littérature est pour vous.
Pour moi, la littérature est art au moyen duquel l’on exprime un idéal de beauté, à travers des œuvres orales ou écrites, empreintes d’esthétique.
Vous vous intéressez beaucoup plus à l’écriture. Quels sont les thèmes que vous abordez ?
Mon écriture s’intéresse à plusieurs thématiques. J’aborde des thèmes tels que : l’enfance, la misère, la dépravation, la débauche, la superstition, la religion, l’homosexualité, la cybercriminalité et bien d’autres.
Combien d’œuvres avez-vous à votre actif ?
Pour le moment, je n’ai qu’une seule à titre individuel à mon actif. Mais avant, j’ai ci-écrit un recueil de poèmes intitulé BAISER D’UNE MÈRE, sur l’initiative du COLLECTIF DES JEUNES PLUMES.
Alors quel est le titre de votre œuvre à titre personnel ?
Mon ouvrage à titre personnel est intitulé « LE REGRET D’UN SILENCE ». C’est une œuvre de 110 page paru aux éditions Légende et comporte 08 Nouvelles à savoir : Un écho de l’ailleurs, Ombre d’un mauvais rêve, En attendant le soleil, Le regret d’un silence, Onze heures onze, Un choix périlleux, Collision amoureuse et Cantique d’un orphelin, à Noël. La première de couverture dominée par le rouge est illustrée par la photo d’une table d’invitation avec deux chaises toutes à l’effigie le symbole du VIH Sida. Comme toute œuvre, la quatrième de couverture donne au lecteur la synthèse du contenu de livre.
Et qu’est-ce qu’on peut comprendre par ce titre ?
C’est un titre qui en dit pas mal sur le contenu. C’est un titre qui avertit le lecteur sur que pourrait entraîner un silence que l’on garde face à certains faits ou sujets délicats.
Comment a été le parcours qui a conduit à la réalisation de cette œuvre ?
Un parcours tracassant, je l’avoue. D’abord, l’écriture et la relecture, sans oublier les corrections personnelles. Ensuite l’édition et tout ce qu’elle implique dans un Bénin où les maisons d’édition sont onéreuses. Enfin, la publication et tout le reste. C’était du travail mais une belle expérience au bout du compte, quand on se fie au résultat obtenu.
Un mot à l’endroit des aspirants de ce métier ?
Ce métier ne nourrit pas son homme à juste titre. Il faudra vraiment être endurant et passionné pour de vrai.
Quelle est la situation matrimoniale de Serge en ce jour ?
Je suis célibataire sans enfants. Quand le moment viendra de changer de situation matrimoniale, ce sera fait. Je garde en effet espoir.
Parlez-nous de vos difficultés.
Mes difficultés ? En littérature, je dirai que la plus grande difficulté pour un auteur, c’est comment se faire éditer. C’est un processus qui nécessite un accompagnement consistant. Malheureusement, il n’y a pas d’institutions chez nous pour aider l’auteur. Il y a quand même des maisons d’édition qui oeuvrent de leur mieux à mettre en valeur les auteurs, malgré tout. L’autre difficulté, c’est l’écoulement du livre quand il est édité. C’est très difficile de vendre un livre au Bénin, surtout quand vous êtes un jeune auteur, comme le disent certains.
Quelles sont les solutions que vous avez à l’endroit de ces difficultés ?
Pour ces difficultés, je pense que les institutions en charge de la Culture doivent œuvrer afin d’aider les auteurs à pouvoir s’afficher sur le podium de la littérature dans notre pays. Cela apportera un de plus à notre culture et enrichira nos valeurs.
Parlez-nous de vos prochains événements.
Mes prochains événements ou projets ? Je vais publier d’autres ouvrages dans les prochains mois ou dans les prochaines années. Des romans, des poèmes, des nouvelles encore. Et des essais aussi, pourquoi pas ?
Quel est l’écrivain béninois qui vous inspire le plus ?
L’écrivain béninois qui m’inspire le plus ? Ils sont nombreux. Martial KOGON, Théophile Sèwanou…
Peu d’étudiants en instance de soutenance en lettres modernes ont malheureusement une œuvre d’art à leur actif ? Comment trouvez-vous cela ?
Je crois que ce n’est pas une mauvaise chose. En réalité, ce n’est pas parce qu’on a fait les Lettres Modernes qu’on est tenu d’être écrivain. Le métier d’écrivain est beaucoup plus exigeant qu’on ne le croit. Il ne suffit donc pas de faire les Lettres pour prétendre être écrivain.
Avez-vous particulièrement des sources d’inspirations ?
Ma plus grande source d’inspiration, c’est mon parcours. C’est tout ce que j’ai pu voir ou entendre un jour, et que je n’ai pas pu changer ou empêcher d’arriver.
Un mot à l’endroit de ceux qui se méfient de la littérature.
À ceux qui se méfient de la littérature, je dirai tout simplement qu’elle est vie. Et il n’y a pas de mauvais livres, car, chaque livre cache un mystère.
Maintenant que le numérique est en train de prendre le dessus dans presque tous les domaines, comment faites-vous pour y faire face ?
Les avancées du numérique n’ont pas fait qu’impacter négativement les domaines (en littérature, le vol de textes d’autrui sur les réseaux sociaux est chose courante). Néanmoins, elle a également permis de révolutionner les choses. Aujourd’hui, un auteur peut se faire connaître grâce à internet, les presses en ligne, etc.
Quelle carrière professionnelle envisagez-vous ? Écrivain ou Enseignant ou carrément autre chose ?
Ma carrière envisagée ? Déjà, j’exerce le métier d’écrivain. Mais en matière de carrière professionnelle, le journalisme a toujours été mon métier de cœur.
Un mot pour clôturer cet entretien.
Je vous remercie pour la considération et également pour votre travail.
Propos recueillis par Mahussé Barnabé AÏSSI (Coll.)
Super.Mais du courage à toi
Mais ce qui est étonnant , c’est toutes les difficultés qu’on rencontre
En tout cas il y a de l’espoir
Merci pour l’honneur , fiston. Je t’apprécie beaucoup ; et tu le sais bien. Puisse Dieu t’élever encore plus.
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