Civilités chers amoureux (e) des lettres et des arts. Aujourd’hui, nous allons à la rencontre d’une grande femme, une juriste, romancière mais également poète dans l’âme. Il s’agit de l’écrivaine camerounaise Nadine NKENGUE.
LDL : Pourriez-vous me raconter comment vous avez commencé à écrire ?
NN : J’ai toujours gribouillé des petites choses, déjà très jeune *en fait, la lecture aura été ma passion depuis ma tendre enfance * Je lisais tout ce qui me tombait sous la main Je découvrais la MAGIE des mots. Et la fascination suscitée par les histoires Et l’émerveillement de réaliser que ces histoires sortaient de l’imagination pure des individus, auteurs des écrits.
LDL : C’est formidable ! Qu’est-ce qui vous a donc donné envie d’écrire ?
NN : Tout d’abord, l’envie de procurer aux autres le même émerveillement que le mien en ‘franchissant le seuil d’ un livre’. Deuxièmement, pouvoir confier à un cahier, à des feuilles de papier(et donc, des interlocuteurs discrets..) des choses qu’il m’était assez difficile d’exprimer autrement.
LDL : Impressionnant, l’écriture vous permet donc d’exprimer ce que vous ne pouvez exprimer par la parole. Mais également de procurer de la joie aux autres. Sur quoi donc avez-vous commencé par écrire et pourquoi ce thème ?
NN : Ooh, ça c’est pas difficile d’ y répondre😊. l’amour, comme toutes les jeunes filles de mon âge ou presque, c’était les histoires d’amour (ou plutôt, amourETTES), qui titillaient mon imagination. Par contre, le premier ouvrage que j’ai publié est un recueil de poèmes. Dont les titres, évidemment, parlent de l’amour sous ses formes plurielles.
LDL : C’est beau tout cela. Le monde a besoin d’amour. Avez-vous déjà eu un journal intime, des carnets dans lequel vous relevez des citations, pensées etc..?
NN : Absolument. Plus jeune, le journal intime était mon compagnon le plus fidèle. Aujourd’hui encore j’en ai un, quoique avec les technologies de la modernité, il est un peu relégué à l’arrière-plan. Oui, il y a des carnets, des blocs notes, qui prennent en vrac, les inspirations de la muse, quand elle veut bien se présenter à ses heures capricieuses. Le téléphone bien sûr, est également mis à contribution pour..
LDL : Tout à fait. De nos jours, il y a des carnets de notes et des journaux plus modernes. Faisiez-vous lire ce que vous écrivez ? Si oui, à qui ? Quels étaient les avis que vous récoltiez? Avez-vous été encouragée ? Si oui, par qui ?
NN : Les copines, au lycée, étaient mes premières critiques littéraires😊 Puis, mes enseignants (professeur de français au lycée, professeur d’université…), avec des critiques CONSTRUCTIVES. Oui, j’ai eu la chance d’être encouragée, un peu de tous ceux qui connaissaient ma passion, surtout ceux qui prenaient la peine de lire les écrits en question.
LDL : C’est formidable ! Écrivez-vous des choses que vous ne montrez à personne ? ☺️
NN : Bien sûr.., parfois lorsque vous n’êtes pas vous mêmes satisfaits, vous ne montrez pas aux autres. Surtout, il y a des choses tellement intimes à vous QUE, instinctivement, vous vous interdisez de les partager.
LDL : Absolument ! Que lisiez-vous quand vous étiez enfant et adolescente ? (journaux, Coran, littérature, littérature jeunesse, bandes dessinées, etc.) Quels sont les auteurs que vous aimiez ? Et maintenant (évolution possible des goûts) ?
NN : Enfant, j’ai lu tout ce qui était à ma portée (le club des 5, fantomette, les bandes dessinées, Tarzan, Zembla, Lucky Luke, Zagora, Astérix, Tintin etc.) En grandissant, j’ai lu Gérard de Villiers (SAS, l’exécuteur,), les ‘nous-deux’, la COLLECTION Harlequin, Bref, vraiment, Tout ce qui était disponible à l’époque (les ouvrages scolaires), du Mongo Beti, Ferdinand Oyono, Sembène Ousmane, etc. Puis, de nos auteurs locaux, celui qui m’a touchée le plus : Séverin cecil Abega Et hors de nos frontières : Exbrayat… Vraiment, je ne puis citer intégralement.
LDL : Waouh c’est vraiment grand. Vous avez lu une bibliothèque ☺️
NN : D’où les yeux MALADES, aujourd’hui 😔😊
LDL : Oui c’est normal. À force de passer des heures devant des pages, l’œil en prend un coup. ☺️ Avant la publication de votre premier livre, est-ce que l’un de vos textes a été publié ? Sur quel support (journal, revue littéraire, etc.) ? En gardez-vous de bons souvenirs ?
NN : Un de mes textes (poèmes), dans un ouvrage scolaire. Très surprise et très fière. Quoique n’ayant rien reçu pour 😔😔😜
LDL : C’est très bien. Quand avez-vous commencé à écrire des poèmes ?
NN : En 2000..
LDL : C’est très bien. Avant la publication de votre livre, connaissiez-vous d’autres écrivains, des journalistes, des éditeurs ?
NN : Pas personnellement.
LDL : D’accord. Comment vous est venue l’idée de publier ?
NN : L’annonce d’un éditeur. Puis, je suis allée le rencontrer. Tout est parti de là.
LDL : Excellent. Combien de temps s’est-il écoulé entre le moment où vous avez eu un manuscrit prêt et le moment où vous avez décidé de faire des démarches pour le publier ? Est-ce que quand vous l’écriviez, vous aviez déjà en tête l’idée de le publier ? Qu’est-ce qui vous a poussé à publier ? Est-ce que vous trouvez que c’est une étape importante ? Nécessaire ? Ou pas ?
NN : Beaucoup de temps s’est écoulé. Non, non, je ne savais pas que je publierai. C’est l’opportunité de l’annonce de l’éditeur. Bien sûr, publier, c’est le souhait de tout auteur.
LDL : Publier, c’est le souhait de tout auteur. Absolument ! Quand avez-vous proposé votre manuscrit à un éditeur pour la première fois ? Vers quels genres d’éditeurs vous êtes-vous tournée ? Aviez-vous une idée précise du type d’éditeur chez qui vous souhaitiez publier ?
NN : 2004. J’ai répondu à l’annonce de l’éditeur. Je n’avais aucune idée du genre d’éditeurs, juste répondu à l’annonce.
LDL : D’accord. Pour la publication, avez-vous bénéficié du soutien d’une institution, d’un club ? Votre ouvrage a-t-il été subventionné (ministère de la Culture, association d’écrivains) ?
NN : Rien. Payé intégralement à compte d’auteur.
LDL : Que pensez-vous de l’industrie du livre en Afrique ?
NN : Pas encore satisfaisante, puisque très peu d’auteurs arrivent à vivre de leurs livres.
LDL : Au moment où sortait votre premier livre, avez-vous eu l’occasion d’en parler publiquement ? Combien de fois et où cela s’est-il passé ?
NN : Du bouche à oreille d’abord, puis dédicaces, tables rondes, lieux différents.
LDL : Excellent. Comment votre livre a-t-il été commenté au moment de sa sortie et ensuite ? Avez-vous été étonnée de cette réception ? Contente ou déçue ?
NN : Contente. Les avis étaient favorables.
LDL : L’écriture est-elle une activité pénible ? Comment parvenez-vous à régler les problèmes tels que : le syndrome de la page blanche et autres ?
NN : La muse est capricieuse. Donc, il faut être ‘patient’ et “vigilant”.
LDL : Merci à vous madame NKENGUE pour votre disponibilité et le temps accordé à cette interview. Ce fut un plaisir pour moi d’avoir partagé ce moment avec vous.
NN: C’est moi qui vous remercie.
Voilà, chers amoureux des lettres et des arts, nous sommes à la fin de notre interview et je vous remercie pour la peine que vous avez prise de nous lire. Je suis Régis Mahougnon HANTAN poète-slameur, écrivain, musicien et chroniqueur à L’ivre du livre, je suis également philosophe de formation à l’Université d’Abomey- Calavi du Bénin. D’ici-là, portez-vous bien ! Toute l’équipe du L’ivre du Livre.