Ce mardi 4 novembre, le prestigieux Prix Goncourt 2025 a été attribué à Laurent Mauvignier pour son roman La maison vide, paru aux Éditions de Minuit. Comme le veut la tradition, le jury s’est réuni au restaurant Drouant, à Paris, pour désigner le lauréat de l’année.
Déjà couronné du prix littéraire Le Monde, du prix Landerneau des lecteurs et du prix des libraires de Nancy, La maison vide s’est écoulé à près de 82 000 exemplaires, confirmant le succès critique et public de l’écrivain tourangeau.
Une fresque familiale puissante et intimiste
Sur plus de 750 pages, La maison vide déploie la mémoire d’une lignée de femmes aux prises avec les blessures du temps et les silences de l’histoire. Trois générations traversent guerres, secrets et transmissions dans une demeure où chaque objet semble chargé de souvenirs : un piano, une commode au marbre ébréché, une Légion d’honneur, des photos mutilées.
Ce roman ample et poignant convoque les figures féminines qui ont façonné la vie de l’auteur – Marguerite, sa grand-mère, Marie-Ernestine, son arrière-grand-mère, et d’autres encore – dans un récit où la grande Histoire s’entrelace à la mémoire familiale.
Un écrivain fidèle à l’introspection
Né en 1967 à Tours dans une famille ouvrière, Laurent Mauvignier s’est d’abord formé aux Beaux-Arts, avant de se tourner vers l’écriture. Son premier roman, Loin d’eux (1999), déjà publié chez Minuit, lui avait valu le prix Fénéon. Depuis, il a bâti une œuvre exigeante, marquée par la pudeur, la tension émotionnelle et la fragilité des êtres.
Avec La maison vide, Mauvignier poursuit cette exploration intime, dans la lignée de son précédent roman Histoires de la nuit, en puisant dans les ombres de son enfance et dans le souvenir d’un père disparu trop tôt.
Une édition Goncourt relevée
L’auteur l’a emporté face à trois finalistes de renom :
- Emmanuel Carrère – Kolkhoze (P.O.L)
- Caroline Lamarche – Le Bel Obscur (Seuil)
- Nathacha Appanah – La nuit au cœur (Gallimard), récompensée la veille du prix Femina 2025.
Laurent Mauvignier succède ainsi à Kamel Daoud, lauréat 2024 pour Houris.
« J’ai tenté de ramener à la lumière ceux qui ont marqué la maison et qui ont été progressivement effacés », confie Mauvignier dans la note de résumé de son roman.
En redonnant voix aux disparus, La maison vide s’impose comme une œuvre magistrale sur la mémoire, l’héritage et la résilience — et offre à son auteur la consécration suprême de la littérature française.
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