Dans les cendres des indépendances en Afrique, la recherche d’une identité authentique devient la lutte commune de toute la communauté noire. Les mouvements d’émancipations des colonies en Afrique auront une influence pour le moins majeure sur la communauté noire vivant aux États-Unis d’Amérique.
La communauté des noires d’Amérique ou les Afro-américains chercheront à étudier leur propre histoire, à se redécouvrir non plus à travers les écrits des auteurs européens, mais à découvrir l’histoire de l’Afrique telle que racontée par les africains eux-mêmes. C’est ainsi que des mouvements afro-américains très influents, comme le Black Power de l’éminent révolutionnaire Luther King, et le Black Studies Mouvement se lèveront pour réclamer le Black Studies, c.-à-d. une étude noire ou plus explicitement, l’insertion de la littérature africaine dans les programmes universitaires.
Adrien HUANNOU, fervent observateur des flux de la littérature africaine et d’ailleurs, s’intéresse à la question de la littérature africaine et à son enseignement dans les Universités américaines depuis ses origines lointaines jusqu’à son émergence. Dans La critique et l’enseignement de la littérature africaine aux États-Unis d’Amérique, paru à L’Harmattan en 1993, le professeur de la littérature africaine dans les Universités du Bénin s’est donné plusieurs missions.
D’abord, HUANNOU a apporté de la lumière sur les différentes luttes ayant frayé le chemin pour l’insertion de la littérature africaine dans les programmes des Universités américaines et les grandes figures impliquées dans ces mouvements de revendication plus portés par la communauté noire. Ensuite, l’homme des lettres a dépouillé les grandes méthodes que les critiques américains emploient dans le cadre de l’étude d’une littérature africaine naissante, encore européenne et difficile à séparer de la littérature du colonisateur.
Enfin, l’auteur met à nu les grandes difficultés politiques, sociales et racistes auxquelles la littérature africaine sera confrontée dès son origine jusqu’à son insertion partielle et politique puis à son institutionnalisation comme une discipline à part entière.
Quelles sont les raisons majeures ayant provoqué l’étude de la littérature africaine dans les universités américaines ? Comment justifier l’intérêt soudain et presque surprenant des intellectuels américains à l’étude de la littérature africaine ? Quelle est la place réservée à la littérature africaine dans les programmes des Universités américaines ?
Malgré son institutionnalisation, pourquoi la littérature africaine reste une étude utile certes, mais pas indispensable dans les programmes des Universités américaines ? Pourquoi n’est-elle pas traitée en toute indépendance et sur le même pied d’égalité que la littérature française ou la littérature anglaise ?
Ce sont là quelques interrogations auxquelles Adrien HUANNOU a tenté d’apporter un élément de réponse objectif dans cette aventure littéraire qu’est La critique et l’enseignement de la littérature africaine aux États-Unis d’Amérique.
La critique et l’enseignement de la littérature africaine aux États-Unis d’Amérique est écrit rigoureusement sur 223 pages. Il est subdivisé en huit (VIII) différents chapitres. Adrien HUANNOU, comme on le lui connait, a opté pour une plume à un style clair et sans ambiguïtés avec une kyrielle de sources (480) annexées au livre pour permettre au lecteur de pousser les recherches entreprises.
C’est la preuve tangible que l’auteur ne réclame aucune exhaustivité et n’estime pas avoir puisé le sujet. La lecture de La critique et l’enseignement de la littérature africaine aux États-Unis d’Amérique permet de comprendre que la littérature africaine, si riche qu’elle soit, rencontre les mêmes difficultés que l’Africain et les avoirs africains dans les pays occidentaux ; intéressants, utiles, certes ; mais pas indispensables.
La critique et l’enseignement de la littérature africaine aux États-Unis d’Amérique du professeur Adrien HUANNOU est un livre à lire nécessairement. Un trésor s’y cache. Où précisément ? Découvrez-le en allant à la quête de ce chef-d’œuvre.
Edmond BATOSSI. Étudiant en Droit (FADESP) et en Philosophie (FASHS) à l’Université d’Abomey-Calavi.