«[..] la poésie est une arme par laquelle l’on doit envisager le changement. »
Stéphane Eric NTOLO ZO’OBO est l’auteur du livre ‘’La Destinée d’un Baobab-lion’’ publié aux éditions Muse. Il est anthropologue et littéraire, des domaines dans lesquels il poursuit encore ses études à l’université de Yaoundé 1 au Cameroun. Stéphane Eric NTOLO ZO’OBO est également théoricien en herbe. Il fait dans la musique aussi «chrétienne» que «profane».
Nous avons le plaisir de le recevoir aujourd’hui pour parler de son engagement dans le domaine littéraire et de ses œuvres.
Bonjour Mr Eric Stéphane, nous sommes heureux de vous accueillir sur notre plateforme livresque L’ivre Du Livre pour échanger avec vous autour de votre passion pour les lettres.
LDL :Pouvez-vous vous présenter davantage à nos lecteurs ?
SEN : Bonjour à vous le plaisir est partagé. Et c’est moi qui vous remercie pour l’intérêt que vous m’accordez. Je suis l’écrivain poète androiditiste Stéphane Eric NTOLO ZO’OBO, natif de la forêt équatoriale précisément au Sud-Cameroun, je suis bulu. Je suis anthropologue et littéraire, domaines où je poursuis jusqu’ici mes études à l’université de Yaoundé 1 Cameroun. Je suis tout aussi un théoricien en herbe où mon essai de théorisation est encore en cours Essai d’une théorie littéraire : Le Végétativisme Androiditiste. Membre du comité de lecture et de correction des Éditions du Printemps au Cameroun. Je suis chrétien précisément protestant et choriste. Je fais également dans la musique profane. Je suis en relation de concubinage avec une jeune fille.
Parlez-nous de vos réalisations dans le domaine littéraire et dites-nous la conception que vous faites de la littérature?
SEN : J’ai à mon actif deux œuvres; une anthologie Anthologie de la Plume féconde et La Destinée d’un baobab-lion. Qu’à cela ne tienne j’ai dans mon tiroir 03 poésies achevées et un essai de théorisation. Nombreux poètes contemporains ont pris la poésie comme un langage des dieux. Pour ma part la poésie est une arme par laquelle l’on doit envisager le changement. De ce fait, j’essaie donc en tant que Androiditiste de rendre la poésie en particulier et l’écriture en générale claire, simple et économiste faisant avec ce que nous androiditistes appelons «Le Contextualisme Androiditiste». La poésie pour moi est donc un langage visant à exprimer les idées et sentiments arrimés à la conscience aussi morale que littéraire. C’est aussi un langage qui doit environner l’évolution sociale, culturelle, spirituelle, existentielle et naturelle.
Votre livre La Destinée d’un Baobab-lion parle de l’homme dans sa réalisation naturelle, spirituelle et existentielle. Pourquoi cette orientation à votre première production littéraire ?
SEN : Je suis androiditiste et nous androiditistes faisons avec «Le Contextualisme Androiditiste» donc nous écrivons en fonction de notre contexte existentiel. Et ce recueil de poèmes est dans une certaine mesure le prototype de moi où je montre que l’homme a besoin de passer par certaines étapes pour voir son évolution et celle de sa société tous azimuts.
Pensez-vous que tous les hommes sont capables d’atteindre leur réalisation naturelle, spirituelle et existentielle ?
SEN : Descartes disait : «l’homme doit être maître et possesseur de la nature» cela voudrait dire que tout homme est capable de dompter la nature. Et dans la déclaration universelle des droits de l’homme tous les humains sont égaux et l’on verra plus loin que chaque homme a un don inné et acquis également. Ce qui peut différencier ici c’est le domaine dans lequel le don est orienté.
Quelle démarche proposez-vous à travers votre livre, La Destinée d’un Baobab-lion, pour permettre aux hommes d’atteindre leur réalisation naturelle, spirituelle et existentielle ?
SEN : Je propose dans ce recueil de poèmes La Destinée d’un baobab-lion certaines pistes de réalisations naturelles, spirituelles et existentielles. C’est le cas de l’apprentissage du poème « Apprends et réussi ». La vie n’est qu’apprentissage et ré-apprentissage. Plus loin je montre aussi certains comportements à éviter pour se réaliser comme l’hypocrisie dans le poème « Sournoise Amitié« , la corruption dans « Stop à la corruption« . Je n’oublie pas l’aspect responsabilité de l’homme dans le poème « Le choix« . Tout homme est capable d’éclore spirituellement, existentiellement et ce d’une manière naturelle.
En quoi est-il intéressant pour un lecteur ordinaire de lire ce livre ? Quel changement cela peut apporter en lui ?
SEN : Lecteur, qu’il soit ordinaire ou extraordinaire, il est d’abord un homme et c’est à lui de développer et si lui-même n’est pas d’abord développer comment développera-t-il en retour sa société ? Alors ce recueil ne laisse en reste aucun humain, lecteurs comme écrivains.
Lire pour vous, c’est quoi ? Et quel est l’effet que la lecture a sur vous dans votre vie personnelle et professionnelle ?
SEN : Pour ma part lire c’est apprendre, s’instruire, prendre conscience de certaines réalités, s’éduquer. La lecture lave et purifie l’âme. Disais T. Edison après avoir lu toute une bibliothèque avant son invention de l’ampoule. La lecture a fait de moi un écrivain, un penseur, un instruit et elle fera de moi un théoricien. La lecture peut aussi permettre à l’humain d’inventer, de découvrir son talent inné et acquis. Je suis fier de m’être attaché à la lecture.
Vous êtes membre du comité éditorial des éditions du printemps au Cameroun. Comment êtes-vous arrivé à intégrer ce cercle ?
SEN : Il faut plutôt noter que je suis arrivé à ce niveau grâce à ce caractère très sérieux et laborieux. La qualité de mes écrits, ma vision de bien faire toujours ce que je sais faire le mieux m’a permis d’occuper cette place. Il faut aussi noter que c’est une question de confiance; le Directeur Général des Éditions du Printemps au Cameroun, l’auteur écrivain androiditiste Stélane Daniel MBALA ELA par ma rigueur m’a accordé cette confiance.
Etes-vous satisfait de la politique éditoriale de votre pays le Cameroun ? Pourquoi ?
SEN : Je ne pourrais pas répondre par l’affirmative. J’ai toujours voulu m’engager avec les maisons d’éditions locales mais celles-ci la plupart du temps mettent plus l’accent sur le financement et l’intérêt que le mérite et la souciance de l’instruction de la société.
Qu’avez-vous déjà gagné en matière de distinction dans le domaine littéraire ?
SEN : J’avoue d’abord jusqu’ici n’avoir jamais rien eu en matière de distinction dans le domaine littéraire ceci du fait que je ne participe pas aux concours de poésie organisés. Le seul que j’ai voulu postuler était muni d’une pluralité de contraintes, choses que je déplore «la dictature poétique» un écrivain doit être régulé par tout esprit de liberté artistique littéraire et de créativité. Ces contraintes normatives, thématiques et formelles font que je ne participe point à ces concours. Sinon j’ai bien une plume solide et méritée.
Selon certaines opinions, l’inspiration à pour source le vécu quotidien. Diriez-vous le contraire ? D’ailleurs parlez-nous de vos sources d’inspirations.
SEN : Effectivement le quotidien est l’une des meilleures sources d’inspirations. Mais pour que cela soit fait, il faut avoir une certaine capacité d’observation dans son vécu quotidien. Pour ce qui est de moi je m’inspire de tout; de la végétation, du quotidien, des lectures etc.
Avez-vous des antécédents avec les écrivains de votre génération et autres acteurs du livre ? Si oui, que leur reprochez-vous ou que vous reproche-t-il ?
SEN : Les antécédents ne peuvent jamais manquer surtout lorsque tu fais bien. Pour ma part je les reproche d’un manque d’esprit de créativité et d’innovation. Pourquoi faut-il penser que faire une poésie rimée est l’idéal ? Pourquoi faut-il toujours faire comme Baudelaire, Hugo, Breton ? Pourquoi ne peut se lever et écrire à la façon de Stéphane, de Stélane, de Maury Damase NTAMACK et autres ? Et je connais beaucoup d’adversités qui émanent de mes innovations écrites.
Comment donc la littérature a conquis votre cœur ?
SEN : Nietzsche est cet auteur qui m’a beaucoup challengé et ses écrits ont réveillé en moi le talent qui sommeillait. Stélane Daniel, V. Hugo, J. Prévert, C. Beauvoir, P. Éluard, G. Apollinaire sont tous aussi des piliers qui ont fait que mon cœur soit conquis par l’écriture.
Quels sont les aînés que vous suivez ?
SEN : Bien je suis ahuri de la qualité de la plume dont regorge l’auteur écrivain androiditiste Stélane Daniel MBALA ELA, Ann Cillon Perri, Nadine KENGUE, Fleur de Lys Adèle BAHA, Sanassy M’bemba CAMBARA etc.
Êtes-vous autonome grâce à la littérature ?
SEN : D’une part oui parce que les entrées (droits d’auteur) me permettent de couvrir certains besoins quotidiens et même estudiantins sans parfois dégrader mon estime personnelle et ma dignité en courant après les gens.
Vous êtes également coauteur de plusieurs anthologies dont Anthologie de la plume féconde. De quoi elles traitent de façon générale et quelle est votre perception des anthologies ?
SEN : L’anthologie de la Plume féconde est pluri-thématique, elle est initiée par la FAEGLA*. Elle traite du thème du succès, de la décolonisation, du culturalisme etc. Les anthologies pour ma part permettent d’unifier les écrivains de différents horizons, ceci par le biais des écrits.
Avez-vous des œuvres en instance de parution ?
SEN : J’en ai 05 en ce moment; une déjà déposée dans une maison d’édition (Éditions Éclosions au Cameroun) au titre de Mystérieuse belle-de-nuit, De quelle vision ? et Ipséité sont dans le tiroir. L’essai de théorisation est en cours, Saturation de la brûlure verra le jour d’ici peu (une collaboration avec l’auteur écrivain androiditiste Stélane Daniel MBALA ELA).
Parlez-nous des difficultés que vous rencontrez au quotidien dans cet univers de l’art ?
SEN : Difficultés, elles sont plus statuées sur les critiques et les maisons d’édition, pour trouver celles qui répondent à nos attentes ce n’est pas facile.
Où et comment entrer en possession de vos œuvres ?
SEN : La Destinée d’un baobab-lion est disponible sur les sites de téléchargement Amazon, FNAC, Furet, Decitre. La version papier sera disponible d’ici peu au Cameroun. L’anthologie est commercialisée au Bénin.
Un mot pour clôturer cet entretien.
SEN : J’invite les uns et les autres à s’allier à la lecture, elle est la meilleure source d’apprentissage, de développement, d’instruction, de réalisations tous azimuts.
Merci pour la disponibilité !
SEN : C’est moi qui vous remercie pour l’intérêt que vous m’avez accordé.
Propos recueillis par Ruth AMOUSSOUGA