Le mandat précédé de Vehi Ciosane est un roman de Ousmane Sembène publié pour la première fois en français en 1966. Il est constitué de deux écrits dont l’un, vehi ciosane fait objet de cette présente chronique. Celui-ci raconte une histoire à la fois pathétique et comique. Cette histoire s’est produite dans un village très lointain du Sénégal appelé Niaye.
Résumé du livre Véhi Ciosane
L’histoire de VEHI CIOSANE se déroule dans un village du Sénégal, Niaye. Dans ce village, Khar madiagua Diob une fille issue d’une lignée noble s’est faite enceinter par son propre père Guibril Guedj Diob. Un acte honteux et ignominieux qui a jeté l’opprobre sur toute la famille toute entière.
La mère de Khar madiagua Diob, Ngoné War Thiandum n’a pu supporter cette honte qui met à mal son honneur et celui de sa propre mère. Cet acte, l’inceste orchestré par son mari et sa propre fille, l’a rendu désormais insignifiante aux yeux des autres villageois qu’elle prenait alors pour des familles inférieures. Elle préféra donc se suicider avant que sa fille n’accouche.
Après un service militaire de huit ans en Indochine, leur fils aîné Tanor Ngoné Diob est revenu totalement instable. Informé de la situation et de l’absence de sa mère et sa sœur commit le parricide avant d’être ligoté. Les anciens et sages du village se réunirent et décidèrent de répudier khar, la fille-mère.
Devenue orpheline et refusée de tous, elle devra se débrouiller seule avec son enfant. A celui-ci, le nom de VEHI ciosane a été donné. Ce qui signifie en wolof Blanche-genèse. Ce nom vient de l’idée de la renaissance d’une noblesse. Cette dernière n’étant pas donnée par la naissance mais plutôt par la conduite.
Analyse et avis sur le récit de Véhi Ciosane
Cet ouvrage écrit dans un contexte africain par le cinéaste et romancier sénégalais Sembène Ousmane montre toute la richesse dont regorge le continent noir. Cette richesse commence par l’interdiction de certaines dérives et dépravations qui vont à l’encontre des us et coutumes.
Ainsi, l’inceste dont a été le cas ici, dans cet ouvrage, montre une société africaine très conservatrice des moeurs. Une société très exigeante sur la punition à infliger par rapport à un acte qui sape les précieuses valeurs. Aussi, il a été question d’une société africaine qui non seulement tient à ses valeurs, mais accorde une très grande importance au rang social dans la société.
Pour cette société, le respect et l’honneur sont rendus à des gens qui viennent des familles qui ont forgé ce qu’ils sont tout au long de l’histoire de part leur bravoure. Mieux, l’auteur met l’accent sur une société africaine dirigée par des gens qui se prennent pour des sages en imposant aux autres le respect des mœurs quand eux-mêmes les violent et n’aiment pas qu’on en parle.
Cet ouvrage est écrit dans un style clair et limpide et favorise la compréhension. Aussi, il est destiné à un public plus large. Il est aussi un mélange de ton pathétique et comique. Cependant, il y a une forte présence de description qui peut rendre la lecture ennuyeuse et l’usage des noms difficile à prononcer et à garder.
Quelques citations du récit Vehi Ciosane
Il naît parfois dans les plus simples familles, des plus humbles communautés, un enfant qui, en grandissant, élève son nom, le nom de son père, de sa mère, de toute sa famille, de sa communauté, de sa tribu; plus encore par ses travaux, il ennoblit l’HOMME.
Plus fréquemment vient au monde, dans les communautés de castes dites supérieures, de passé glorieux, un enfant qui, par sa conduite, ternit tout l’héritage de son passé, blesse l’honnête HOMME de passage, éclabousse même la dignité de l’individu diambur-diambur.
Plutôt mourir mille fois de mille manières plus affreuses l’une que l’autre, que de supporter un jour un affront.
Toute vérité qui divise, qui jette la discorde entre les gens d’une même famille est un mensonge. Le mensonge qui tisse, unit, soude les êtres est une vérité.
A suivre avec le mandat
Hounye Thierry
Super
C’est une belle analyse.
Courage