“LE PETIT TERRORISTE’’ OMAR YOUSSEF SOULEIMANE
“LE PETIT TERRORISTE’’ OMAR YOUSSEF SOULEIMANE

“LE PETIT TERRORISTE’’ OMAR YOUSSEF SOULEIMANE

Le Petit Terroriste est le premier roman du poète et journaliste syrien Omar Youssef Souleimane. Il est publié aux Éditions J’ai lu et compte 184 pages. Omar Youssef Souleimane, nous raconte dans son livre son enfance partagée entre deux pays, deux civilisations, deux langues (La Syrie et la France). 

“LE PETIT TERRORISTE’’ OMAR YOUSSEF SOULEIMANE

PRÉSENTATION DES PAGES DE COUVERTURE DE L’OUVRAGE

Le roman Le Petit Terroriste, se présente sur un fond bleu nuit et blanc. La première de couverture nous présente le titre de l’œuvre situé en haut dans l’angle gauche suivi du nom de l’auteur. L’image de cette première couverture est celle d’une face du visage d’un petit garçon. 

À la quatrième de couverture, on voit encore une fois le nom du livre et le nom de l’auteur. En verticale dans l’angle gauche, le résumé de l’œuvre, une brève biographie de l’auteur puis quelques brefs commentaires fait sur l’ouvrage. À partir de la couverture, on peut s’attendre à une histoire époustouflante fondée sur le silence puis plus loin sur le détachement.

RÉSUMÉ DU ROMAN LE PETIT TERRORISTE DE OMAR Y. SOULEIMANE

Omar est un petit syrien élevé dans une famille de musulmans fervents. Ils furent obligés de fuir la guerre en Syrie, pour se réfugier en France. Tournant ainsi dos à la langue arabe puis à petit feu à son éducation. 

L’arrivée du jeune Omar en France 

Son voyage vers la France fut un grand périple. Une fois en France, il engagea le processus pour l’obtention de sa carte d’identité. Il fut inscrit à l’école pour suivre des cours de Français, l’écoute des chansons françaises aidant. Omar rêvait d’être djihadiste. Charmé par la France, il passait ses journées à découvrir Paris. 

Son enfance en Arabie Saoudite avec son frère Sayid et sa famille n’a pas du tout été facile. Ses parents étaient dentistes, après plusieurs divorces ils finirent enfin par être ensemble. Quand il fut inscrit à l’école coranique, ses camarades se moquaient de lui et le traitaient de “syrien”. 

Il essuya plusieurs insultes jusqu’au point où il cessa d’aller en cours pendant deux mois. Il rentrait après les cours au dispensaire. Ils y vivaient avec leurs parents dans des logements situés à l’intérieur du dispensaire. Son frère Sayid est âgé de quinze ans. Comme il le raconte lui-même, c’est son frère qui lui apprit la masturbation. Chose interdite dans la religion. 

Omar en France entre l’école, la prière et les versets coraniques 

Il fut également séduit par Mouna une jeune femme qui travaillait avec sa mère. Son quotidien était l’école, la prière et l’écoute des versets coraniques que diffusaient à longueurs de journée le magnétophone de son père. Omar s’entendait bien avec son père qui lui parlait souvent des comportements de sa mère.

À l’école on les exhortait au djihad, à tuer au nom de Allah. Son père emmena son frère et lui à la Mecque où il ne cessait de penser aux choses interdites par la religion (la science, les filles…) Avant son départ pour la Mecque, sa mère lui demanda de prier pour grande-mère car elle était souffrante. 

Durant le pèlerinage, son père, Sayid et lui, ne faisait que les rituels recommandés par la tradition musulmane. Il raconta  également les événements qui bouleversèrent sa vie, tels que les guerres entre les Juifs soutenus par les Américains et les Palestiniens. Ce qui a pour conséquence le boycott des produits alimentaires américains en Arabie Saoudite.

La naissance de Salama ramena le calme dans la famille d’omar 

Ahmed l’un de ses camarades, le seul qui discutait avec lui, rêvait d’aller en Afghanistan faire le djihad au nom de Allah. Avec la naissance de Salam son frère, l’atmosphère de la maison redevint calme. Il était triste quand Mouna partit pour les États-Unis voir son frère parce qu’il était inquiet à cause de la guerre. 

Après son brillant succès au premier cycle, son père lui offrit un ordinateur. Il y lisait des poèmes d’Éluard, des œuvres de Khalil Gilbran, pourtant celles-ci qui étaient proscrites. Elles sont déclarées contraire à l’esprit de la religion. 

Au fil du temps naissait en lui une forme de révolte contre Allah et son prophète Mahomet et l’envie de pêcher. Il pense que le temps des écrits était révolu et qu’il faut vivre en relation avec notre temps.

ANALYSE DU ROMAN LE PETIT TERRORISTE DE OMAR Y. SOULEIMANE

Le roman Le Petit Terroriste de Omar Youssef Souleimane, est une œuvre autobiographique réaliste et époustouflante.  Comme on peut le lire sur la PAGE des libraires, c’est : <<un récit autobiographique humble et stupéfiant.>> À travers son œuvre, l’auteur nous fait voyager entre deux pays, deux civilisations, deux langues et deux réalités : la France et la Syrie. 

Une oeuvre pour faire le parcours de la vie d’un jeune syrien devenir athée

Omar Youssef Souleimane, amène à faire avec lui le parcours de sa vie, notamment son passage d’une croyance radicale et profonde à l’athéisme. L’auteur au fil de sa vie s’est mis à douter de tout. Pourtant, il est issu d’une famille musulmane fervente, et nourrit dès le bas âge au Coran. 

Comme l’illustre ses propos à son professeur de monothéisme à la page 160 : 

<<De mauvaises pensées me viennent et j’en souffre, lui ai-je dit. Je doute de l’existence du paradis et de l’enfer, de la véracité du Coran. J’imagine Allah dans le ciel et je ne ressens pas sa présence dans ma vie. >> 

L’auteur dans sa narration, montre le doute qui s’empare parfois du croyant et le conduit au désespoir. Comme ce qu’il ressentit après la mort de sa grande-mère et qu’il exprime toujours à la page 160 en ces mots : 

<<Allah n’a jamais répondu à mes prières. >>

Omar montre le véritable combat du croyant  

L’auteur à travers son œuvre tente de montrer le combat auquel doit ressembler la vie du croyant. Un combat au long duquel une petite situation peut le conduire à s’éloigner du créateur. Il faut aussi dire que Omar Youssef Souleimane, nous apprend davantage à travers son ouvrage sur le djihad. 

On peut lire cela à travers les propos de Mansour, le professeur d’histoire à la page 78 : 

<< Après avoir conquis Jérusalem, Saladin a brisé les croix et rénové les mosquées. Il était le héros de notre histoire et aujourd’hui nous avons besoin d’hommes comme lui pour rendre aux musulmans leur dignité.>> 

À travers sa narration, l’auteur nous montre que peu importe les valeurs inculquées aux enfants, ils finiront par choisir ce qui leur convient. Et cela qu’importe le chemin tracé que les parents aimeraient les voir prendre. Car au fil du temps, l’esprit grandit et ils comprennent de plus en plus les choses. 

Le rôle des commandements religieux exposé par Omar Souleimane 

Aussi retrouve t-on à travers la narration de l’auteur, le rôle que joue les commandements religieux. Ils permettent aux hommes de bien se conduire mais les conduisent  au regret et à la culpabilité. Il illustre cela à la page 55 lorsque, après s’être masturbé il se souvient du commandement qui l’interdit : 

<< Immédiatement un profond regret m’a saisi. La masturbation est interdite dans l’islam.>>. 

Plus loin, ce regret  l’abandonna quand au pèlerinage il entendit de la bouche d’un cheik que : 

<< Peu importe ce que le pèlerin a fait avant avant le hadj, Allah efface tous ses péchés.>> p.139 

CRITIQUE DU LIVRE LE PETIT TERRORISTE  

La vitesse de narration de l’auteur fait intervenir le sommaire et l’ellipse. Cela ne donne pas au lecteur le temps de suivre l’histoire dans le temps. Soit elle est réduite ou souvent incomplète (Cas des premiers chapitres de la première partie). On note également, la citation des versets coraniques, parfois trop longs qui peuvent troubler ou même ennuyer le lecteur non-muslman. 

Il faut aussi souligner le fait que l’auteur narre un autre récit dans l’histoire initiale. Celui-ci est susceptible de conduire le lecteur à perdre le fil de sa lecture. On peut retenir de cette lecture que les événements qui bouleversent le cours de notre vie, ne laissent pas indemne nos convictions. Ils contribuent plutôt à notre construction et à notre croissance psychique. 

“LE PETIT TERRORISTE’’ OMAR YOUSSEF SOULEIMANE quatrième de couverture

ÉLÉMENTS CONSTITUTIFS DE L’OUVRAGE 

L’ouvrage est composé d’une brève bibliographie de l’auteur et de cinq parties. Celles-ci abordent chacune les différents moments de l’histoire de l’auteur. Une page des remerciements est située à la fin du livre. La lecture de l’œuvre est animée et pleine d’images. Il est écrit dans un style souple et accessible. 

On note également la présence de quelques vers au niveau de chaque partie, ce qui illustre l’identité de poète de l’auteur. Grâce à la narration ultérieure, l’auteur permet au lecteur de remonter le temps et de vivre le livre. L’auteur à travers son autobiographie permet au lecteur de mieux le connaître. De le découvrir dans toutes ses dimensions mais aussi d’apprendre de sa vie. 

L’usage des pronoms personnels tels que le << je >> qui est transversal dans l’œuvre place le lecteur au rang d’interlocuteur. Il l’amène à taire ses pensées pour écouter et suivre l’auteur. Cela établit également une promiscuité entre l’auteur et le lecteur. La description que l’auteur fait de ses différents états rapproche encore plus le lecteur. 

BREF APERÇU SUR L’AUTEUR 

Omar Youssef Souleimane est un journaliste et poète syrien. Il passe son adolescence en Arabie Saoudite, où il suit une éducation coranique. Il se nourrit de la poésie d’Éluard et d’Aragon. Clandestin, il est exfiltré à Paris où il vit aujourd’hui. 


Régis Mahougnon HANTAN est poète, écrivain, slameur, musicien et chroniqueur à L’ivre Du Livre. Il est philosophe de formation à l’UAC (Université d’Abomey-Calavi).

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