Le livre La Civilisation chinoise est écrit par Marcel Granet en 1968. Ce chef-d’œuvre publié chez les Éditions Albin Michel est un ouvrage sinologique français. Il est classé parmi les plus célèbres du XXe siècle. En effet, dans cette production, Marcel Granet (1884-1940) a su s’imprégner de façon intime l’esprit des institutions ainsi que les mœurs privées de la Chine ancienne. Ce qui a rendu son livre accessible à plusieurs générations ».
La civilisation chinoise mérite mieux qu’un intérêt de curiosité. Elle peut paraître singulière, mais, c’est un fait, en elle se trouve enregistrée une grande somme d’expérience humaine. Nulle autre n’a, pendant autant d’années, servi de lien à autant d’hommes. Dès qu’on prétend au nom d’humaniste, on ne saurait ignorer une tradition de culture aussi riche d’attrait et de valeurs durables.
Cette tradition apparaît formée dès le début de l’ère chrétienne, vers l’époque où la terre chinoise, enfin réunie, forme un immense Empire. La civilisation qui s’est créée en Chine rayonne aussitôt dans tout l’Extrême Orient. Grâce à de nombreux contacts, elle s’enrichit. Les chinois, cependant, s’efforcent de réaliser un idéal traditionnel qu’ils définissent avec une rigueur croissante.
Les chinois sont attachés si passionnément à leur idéal traditionnel qu’ils le présentent volontiers comme le premier héritage de leur race. Plusieurs millénaires avant l’ère chrétienne, leurs aïeux furent initiés par des sages à la discipline de vie qui fit leur force.
La pure civilisation des premiers âges fut le principe d’une cohésion parfaite. La plus grande Chine date des temps les plus anciens. Son unité se brise ou se restaure selon que resplendit ou que défaille un ordre de civilisation qui est, en principe, immuable. Ces vues systématiques sur la Chine ont valeur de dogme et correspondent à une croyance active.
EBAGNE BEKEMEN SÉVERIN