Le prestigieux Prix Guimet de littérature asiatique 2025 a été décerné ce 5 juin 2025 à Paris à l’écrivain sri-lankais Shehan Karunatilaka pour son roman Les Sept Lunes de Maali Almeida, traduit de l’anglais par Xavier Gros et publié en 2024 chez Calmann-Lévy. Une œuvre déjà couronnée du Booker Prize en 2022, saluée pour sa puissance narrative et son inventivité formelle.
Dans ce roman à la croisée du polar métaphysique et de la satire politique, Karunatilaka imagine un photographe de guerre assassiné en 1990, au cœur du conflit civil sri-lankais, qui revient parmi les vivants pour élucider les circonstances de son propre meurtre. Une plongée dans l’au-delà marquée par l’absurde, la violence et une critique acerbe des dérives politiques.
La présidente du musée Guimet, Yannick Lintz, organisateur du prix, a salué dans un communiqué une « invention littéraire de dimension universelle » ainsi que « la modernité et la radicalité de son écriture ».
Des regards asiatiques pluriels
Dans la catégorie bande dessinée, le Prix Émile Guimet a été attribué à Hana, une œuvre coréenne poignante signée Jeong Yi-yong (dessin) et Lee Dong-eun (scénario), publiée chez Éditions Çà et Là. Ce récit se déroule dans un collège de province en Corée du Sud et aborde avec force les violences conjugales et les désirs étouffés, entre silence social et éveil de conscience.
Quant au prix des étudiants de l’Inalco (Institut national des langues et civilisations orientales), il récompense cette année Taiyô Matsumoto pour sa série de mangas en trois tomes, Tokyo, ces jours-ci (Éditions Kana). L’auteur y met en scène Shiozawa, un éditeur de mangas quinquagénaire qui, après trois décennies de carrière, renoue avec ses anciens auteurs, dans une chronique douce-amère sur le temps, la mémoire et la création.
Un palmarès engagé et éclectique
À travers cette nouvelle édition, le Prix Guimet de littérature asiatique confirme son engagement à valoriser les œuvres d’Asie qui, par leur force littéraire, questionnent les sociétés contemporaines et leurs fragilités. Qu’il s’agisse de deuil, de résilience, de révolte ou de mémoire, les titres primés en 2025 explorent tous des trajectoires humaines fortes, portées par des auteurs qui placent la littérature au cœur du réel.
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