“PIÉGÉ PAR LA MAFIA” de Dieu-donné ABILE [chapitre 1]
“PIÉGÉ PAR LA MAFIA” de Dieu-donné ABILE [chapitre 1]

“PIÉGÉ PAR LA MAFIA” de Dieu-donné ABILE [chapitre 1]

La ville s’ouvrait sur un brouhaha, ce soir-là, l’air était frais, les passants, revenus du boulot, se précipitaient pour entrer. Assis au volant, musique à fond, Raymond, un jeune avocat de la trentaine, un homme stylé, dansait au rythme de la musique qu’il jouait. À chaque fois qu’il voulait prendre une nouvelle direction, il s’arrêtait, vérifiait les allers et retours avant de continuer. Soudain, la voiture des policiers clignota derrière lui. Ignorant complètement la raison de leur présence, il serra un côté et s’arrêta. La voiture des policiers se gara à cinq mètres de sa voiture. Il diminua le volume de la musique et baissa la vitre.

– Bonsoir monsieur l’agent, fit-il poliment au premier policier. Un souci ? Je conduis comme la loi l’exige.

– Les papiers du véhicule, s’il vous plaît.

– Je peux ? demanda Raymond en essayant de prendre ses papiers.

– Non, ne faites pas un geste de plus, le stoppa le policier en braquant son arme sur lui.

– Je veux juste vous faire sortir mes papiers.

– Qu’est-ce qui se passe ? demanda un autre policier.

– Une fausse alerte, allez-y doucement.

Raymond mit les mains dans sa boîte et fit sortir ses papiers.

– Ne bougez pas, je vais rapidement vérifier quelque chose.

Raymond hocha la tête en guise de compréhension. Le policier se retira, discuta avec son collègue pendant quelques minutes avant de se retourner vers lui, cette fois-ci, son visage avait changé. C’était comme si quelque chose de pas net se tramait.

– Mettez les mains en l’air et sortez du véhicule, ordonna-t-il.

– Y’a-t-il une erreur sur mes papiers ? demanda Raymond, intrigué.

– Monsieur, faites exactement ce que je vous demande de faire.

– Je suis avocat et je connais mes droits.

– Nous avons reçu un appel stipulant que vous avez commis un meurtre.

– Un meurtre ? Non, je ne ferai jamais une telle chose. C’est détruire ma réputation.

– Pourtant, vos informations correspondent exactement à ce que nous avons reçu.

– C’est peut-être une erreur.

– Monsieur, je ne vais pas le répéter pour une seconde fois. Mettez les mains en évidence et sortez du véhicule.

– Très bien, je vais sortir.

Obéissant aux ordres, Raymond mit ses deux mains en l’air et sortit du véhicule. Le policier le fouilla, puis entra dans la voiture. Il enfila ses gants et commença par fouiller avec soin. Il vérifia d’abord les coins, ouvrit les coffres. En fouillant les bas du siège arrière, sa main heurta quelque chose. Il se positionna correctement, une fois l’objet atteint, il le retira tout doucement et ressortit du véhicule.

– Ceci vous appartient ? demanda-t-il à Raymond en lui montrant ce qu’il avait trouvé. C’était une arme.

– Je n’ai jamais gardé une arme de toute ma vie.

– Ouvrez le coffre de la voiture.

Raymond, les mains toujours en évidence, s’approcha du coffre et l’ouvrit. Lentement, le coffre s’ouvrit sur une scène mystérieuse : le corps était là, yeux clos, bouche bandée avec un scotch, les deux pieds ligotés, se vidant complètement de son sang. Le policier s’approcha du corps et mit la main sur son cou.

– Il est mort.

Raymond resta bouche bée. Cet homme, c’était son collègue de travail. Le temps de comprendre ce qui se passait, l’un des policiers s’approcha de lui avec les menottes.

– Vous êtes en état d’arrestation, vous avez le droit de garder le silence. Tout ce que vous direz sera retenu contre vous. Vous avez le droit à un avocat. Si vous n’en avez pas, l’État vous en donnera un.

Menotté, Raymond fut déposé dans la voiture de la police.

– Ici Isco, nous avons arrêté un suspect à la troisième rue, veuillez envoyer les patrouilles pour s’occuper de sa voiture.

– Ici central, bien reçu. Ils seront là dans quelques minutes.

Tête baissée, Raymond essayait toujours de comprendre ce qui se passait.

Quelques minutes plus tôt, il était en joie, il dansait au rythme de sa musique et le voilà maintenant assis là, menottes à la main comme un tueur. Un meurtre dont il ignorait complètement l’existence. D’ailleurs, il ne ferait jamais mal à son collègue. Comment cela pouvait-il être possible ? Qui pourrait l’en vouloir jusqu’au point de lui faire une telle chose ? Lui, un avocat réputé. Il était là, perdu dans ses pensées lorsque deux autres voitures s’arrêtèrent devant eux. Quatre hommes, vêtus en blancs, sortirent.

– Sergent, de quoi s’agit-il ?

– Il s’agit d’un meurtre qui nous a été signalé. Le corps se trouve dans le coffre de la voiture. J’ai également trouvé ce pistolet dans sa voiture.

– Mes hommes et moi allons prendre le relais. Permettez à quelques hommes de prélever les empreintes du suspect ?

– Oui, allez-y.

Un jeune monsieur s’approcha de Raymond avec quelques outils à main.

– Monsieur l’Avocat ?

– Vous me connaissez ?

– Oui, vous êtes l’une des personnes que j’admire beaucoup.

– Je ne pense pas que cela continuera.

– Veuillez tendre vos mains s’il vous plaît.

Raymond tendit ses mains et ses empreintes furent relevées.

– C’est bon, vous pouvez l’emmener.

Les deux policiers s’installèrent. Le moteur de la voiture retentit pendant quelques minutes avant de s’élancer vers le poste de police. Derrière, Raymond vit sa vie voler en éclats. Plus rien ne sera comme avant.

Pendant ce temps, la police scientifique avait encerclé la voiture, prélevant chaque empreinte ainsi que les photos de la scène. Une fois terminée, la voiture fut envoyée en fourrière pour le reste des enquêtes et le corps, transporté au labo.

Le lendemain, alors que Raymond faisait les allers et retours dans sa cellule où il avait passé la nuit sans pourtant fermer l’œil, un policier fit son entrée et ouvrit la cellule. Croyant que quelqu’un était venu à son secours, il bondit vers celui-ci.

– Quelqu’un a payé ma caution ? demanda-t-il.

Ce dernier ne broncha pas, il mit la main dans sa poche et sortit ses menottes.

– Vos mains s’il vous plaît.

Raymond tendit ses deux mains et les menottes lui furent placées.

– Passez devant moi, ordonna le policier.

Raymond sortit de la cellule et se mit devant lui, guidé par la voix autoritaire de ce dernier. Il fut envoyé dans une grande salle. Cette salle, il l’avait reconnue : c’était la salle d’interrogatoire. Avant, il venait ici pour libérer ses clients, pour prendre leur défense, mais aujourd’hui, c’était lui la personne qui avait besoin d’aide, c’était lui l’accusé. L’accusé d’un crime dont il ignorait complètement les magouilles.

– Vous pouvez vous asseoir, ordonna le policier.

Une fois installé, la menotte du bras gauche fut reliée à un petit fer de la table. Le policier, après avoir accompli sa mission, le laissa et sortit.

– Qui pouvait bien me faire ce coup-là ? se demanda-t-il.

À suivre…

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