L’évolution du couvert végétal à l’intérieur et autour des deux grandes aires protégées du Nord Bénin depuis 1985 jusqu’à l’année prévisionnelle 2030 a intéressé des chercheurs majoritairement Béninois que sont Osseni, Dossou-Yovo, Hegbe, Khan et Sinsin. En effet, ils en ont fait une publication scientifique de très bonne facture à travers la Revue Internationale de Géomatique indexée dans les meilleures bases scientifiques et ayant un comité éditorial composé d’experts internationaux de plusieurs nationalités.

Les auteurs ont su publier un article dont le contenu retrace les tendances évolutives du couvert végétal et les modes d’occupation de l’espace autour du Parc National du W et celui de la Pendjari. Les données ont été corrélées avec les variables climatiques pour en déduire l’impact des variations climatiques sur l’évolution du couvert végétal à l’ère des changements climatiques. Il ressort des nombreuses investigations que dix classes d’occupation du sol sont identifiées. Il s’agit des agglomérations, les mosaïques de champs et de jachères, les plans d’eau, les forêts denses, les forêts galeries, les forêts claires et les savanes arborées, les forêts marécageuses et les savanes arborées arbustives, les savanes saxicoles et les sols nus. La végétation naturelle a diminué de 90,85 % en 1985 à 83,54 % en 2000 puis à 79,56 % en 2015, soit un déclin de 11,39 % sur une période d’étude de 30 ans. L’analyse des courbes climatiques a révélé la présence d’une rupture, signifiant des fréquences de sécheresse. La modélisation prédictive a montré que les unités d’occupation du sol projetées jusqu’en 2030 sont cohérentes avec les tendances passées, mais une expansion continue des champs et des jachères (2 %) au lieu de la végétation naturelle a été constatée. Cette étude fournit non seulement des informations très utiles à la gestion durable des réserves de biosphère, mais motivera également de nombreuses autres recherches sur ces écosystèmes.
Les autorités Béninoises en charge de la gestion des aires protégées, les ONGs et décideurs à divers niveaux gagneraient à s’inspirer des résultats de cette étude pour une meilleure gestion des Réserves de Biosphère du W et de la Pendjari.