La plus belle maman de Edgar Okiki Zinsou
La plus belle maman de Edgar Okiki Zinsou

La plus belle maman de Edgar Okiki Zinsou

Qu’est-ce que la beauté ? Qu’est-ce ce qu’une belle femme ? Qu’est-ce qu’une belle maman ? C’est à ces diverses interrogations que répond le roman La plus belle maman de Edgar Okiki Zinsou. Publié au Éditions Continents, cette production de l’esprit est le troisième roman de Edgar Okiki Zinsou. Sur 79 pages, l’auteur plonge dans une réflexion sur la beauté. Que nous réserve ce joujou ? Lisez ceci pour avoir un avant goût !

La plus belle maman de Edgar Okiki Zinsou

Résumé de l’œuvre la plus belle maman de edgar okiki zinsou

Coucou est un élève au cours moyen deuxième année qui après les cours, met sa mère au parfum d’un concours. Il s’agit du Concours de la plus belle maman. Connaissant sa mère et conscient des moqueries autour de sa laideur physique, Coucou insista pour que celle-ci participe au concours. Son père aidant, Coucou parvient à convaincre sa mère qui se résolut à prendre part au dit concours. 

Malgré les moqueries et insultes, Coucou avec un mental de gagnant n’hésitait pas à faire comprendre à ses amis que sa mère était une candidate idéale. Une femme laide peut-elle participer à un concours de beauté ? La laideur physique est-elle plus importante que celle du cœur et de la vertu ? Comment Baï, la mère de Coucou la femme la plus laide du village parvient-elle à gagner le concours de beauté ? 

Analyse et avis sur le roman la plus belle maman de Edgar Okiki Zinsou

Le roman La plus belle maman de Edgar Okiki Zinsou est une œuvre réaliste de haute dimension philosophique. À travers son roman, Edgar Okiki Zinsou amène à s’interroger sur la question de la beauté. Il met le lecteur face à un dilemme, face à une grave ambiguïté. La beauté, la beauté qu’est-ce vraiment ?

Le concept ou la notion de beauté est une notion qui ne cesse de faire couler à chaque fois d’encre. Mais Edgar Okiki Zinsou de part ce roman redéfinit cette notion de beauté et appelle à une transcendance de la sensibilité. L’auteur explique que la beauté avant d’être physique, est d’abord spirituelle. 

La beauté physique n’est qu’une apparence, elle ne dit pas tout sur l’être. Quand faut-il dire d’un être qu’il est beau ? Quels sont les critères de la beauté ? Edgar Okiki Zinsou ne prétend pas dans son présent ouvrage apporter une réponse définitive à ces interrogations. 

Mais à travers sa plume, il lève le voile sur une grande dimension de la beauté. Car il faut le dire, la notion ou le concept de beauté est problématique. Ainsi pour ce qui est des jugements esthétiques, chacun y va de sa sensibilité. Edgar Okiki Zinsou à travers ce roman ramène l’interrogation auquelle avait tenté de répondre autrefois le philosophe de l’Auflaräng Emmanuel KANT : 

Pouvons-nous établir une règle générale pour ce qui à trait aux jugements de goût ? 

À travers cette œuvre, l’auteur montre la détermination des enfants mais également leur témérité. Cocou le héros du livre de part sa résolution et son courage, a compris qu’avant d’accomplir de grandes choses, il faut continuer par de petites. 

C’est ce prouve ses paroles à la page 21 du livre. Cocou  résolut à faire participer sa mère au concours, trouve qu’il fallait se montrer plus convaincant et hausser encore plus sa confiance en lui. Ses paroles l’illustrent : << Papa, je n’ai plus peur. Je n’ai plus du tout peur, ni du serpent, ni du soleil, ni de la pluie, ni des ronces.>> 

Ce courage et cette détermination sont nées de son ardent désir de faire participer sa mère Baï au concours de la plus belle maman. Le jeune garçon toujours dans sa démarche argumentative ou mieux dans sa mission, comprit l’utilité d’amener son père à plus lui faire confiance. 

Ces propos à la page 25 en disent long : << Il y a des choses , Papa, que tu dois dire, mais que tu préfères garder pour toi-même.>> L’auteur a su bien faire de modeler son héros de l’ombre Cocou qui malgré son jeune âge, ne cesse de surprendre. Edgar Okiki Zinsou montre par là également le rôle de support que doivent jouer les enfants pour leur parent. 

Cocou après avoir inscrit sa mère au concours, essayait de la convaincre qu’elle était la plus belle malgré les moqueries. On retrouve cela à la page 15 de l’ouvrage : << Maman, c’est un défi que tous ensemble, nous devons relever.>> Plus loin, l’auteur prouve la force destructrice des préjugés. Ces derniers, montre l’auteur, sont au cœur du quotidien des sociétés africaines. 

Dans l’œuvre, le père de Cocou en est la preuve. Son père qui après avoir vu sa belle fille pour la première fois, à cause de sa laideur, la voyait déjà comme une mauvaise épouse. Il allait même jusqu’à s’opposer au mariage de son fils. Toujours à travers la démonstration de la force destructrice des préjugés, l’auteur montre à quel point la tradition peut être un faix pour l’africain. 

Les propos de l’oncle de Dansou ( père de Cocou ) l’illustrent à la page 33 du livre : << Dansou, tu nous as déçus ! >> Edgar Okiki Zinsou parlant de la beauté dans son livre, ne cesse d’apprendre à mieux voir et à mieux redéfinir la notion de beauté. 

À travers les propos de la femme la plus âgée du jury, l’on voit que la beauté n’est pas que physique : << Une beauté physique sans la vertu n’est pas une beauté. >> p68.

Toujours pour faire voir que la beauté n’est pas que physique, Edgar Okiki Zinsou à travers la voix du petit Cocou demande : << La plus belle maman, est-ce la femme qui a un joli visage, qui se maquille bien, qui porte les plus baux habits ? >> Toutes ses interrogations poussent à réfléchir sur ce qu’est réellement la beauté. 

Edgar Okiki Zinsou ne manque pas souligner dans son livre, l’occasionalisme qui est partie intégrante des réalités traditionnelles. Il montre cela à travers le père de Dansou qui autrefois s’était opposé au mariage de son fils avec Baï qu’il qualifiait de laid. Ce dernier après avoir appris que l’épouse de son fils fut désigné la plus belle maman déclara : << Je suis ton beau-père !… Tu nous as fait honneur. >> 

Cette œuvre d’Edgar Okiki Zinsou comporte une panoplie d’enseignement qu’il sera éreintant de vouloir les énumérer. 

Présentation de l’ouvrage et impressions

La plus belle maman, se présente sur un doux fond marron où apparaît l’image d’une femme tenant un trophée. La première de couverture donne une idée de l’auteur, son nom écrit en haut de pages en grand caractère suivi du titre de l’œuvre. 

L’image qui précède le titre est celle d’une femme tenant entre ses mains un trophée où transparaît sous son bras gauche, le genre de l’œuvre. Juste après l’image, la mention du prix littéraire que l’auteur a remporté  avec cette œuvre apparaît. Puis enfin au bas de page se lit sur un fond noir le nom de la maison ayant édité le livre La plus belle maman.

La quatrième de couverture offre quant à elle sur un doux fond marron, un portrait de l’écrivain puis d’une brève bibliographie. Après cette dernière, se lit un résumé de ce roman d’Edgar Okiki Zinsou.

À partir de la couverture du livre, de couleur très sobre, tout lecteur averti peut s’attendre à une histoire douce et instructive. Néanmoins, le titre du livre semble susciter plus l’appétit du lecteur qui a certainement hâte d’en savoir plus. 

Le roman La plus belle maman est composé de sept délicieux chapitres qui se suivent dans une chronologie bien soignée. L’auteur a su correctement parler du thème de la beauté. Mais il faut dire que le roman ne dit pas à lui tout seul ce qu’est la beauté. Il fait plutôt voir une dimension de la beauté que beaucoup ignorent. 

L’ouvrage est écrit dans un style agréable et compréhensible. La présentation des écrits ainsi que la police des textes favorisent une fluidité de lecture. Il faut également souligner que le roman est écrit dans un style et un registre de langue accessible à tous les niveaux. 

Études de quelques personnages de l’œuvre

Baï : Elle est la mère du jeune Cocou. C’est le personnage principal de l’ouvrage. Elle est une femme laide qui inspire aux villageois de la répugnance. Dans l’œuvre, elle symbolise la bravoure et la témérité féminine.

Dansou : Il est l’époux de Baï et le père de Cocou. Dansou est un paysan qui n’a pas de terrain mais qui loue le champ des autres pour la culture. Victime de la moquerie du village à l’endroit de son épouse, Dansou avait honte de se promener dans le village avec son épouse. Il symbolise l’homme portant le faix de la tradition.

Cossi :  Il est un jeune garçon de douze ans au cours moyen deuxième année. C’est le héros de l’ombre de l’ouvrage. Cossi est celui qui à travers ses mots et ses actes a prouvé que sa mère était digne d’être élevée au rang de la plus belle maman. Dans l’œuvre, Coucou est le symbole du leader, du combattant infatigable œuvrant pour le bonheur de ses proches.

Les jurys : Ils sont les maîtres du concours de la plus belle maman. À travers leur sagesse et éveil d’esprit, ils ont su faire comprendre au village que la beauté n’est pas que physique.

Quelques thématiques abordées dans l’ouvrage

Le roman La plus belle maman d’Edgar Okiki Zinsou aborde des thématiques variées. Au nombre de ces thématiques se trouvent :

* L’ éducation ;

* Le mépris ;

* La beauté intérieure ;

* Le leadership ; ….

La plus belle maman de Edgar Okiki Zinsou

Bref aperçu sur l’auteur

Edgar Okiki Zinsou est un professeur certifié d’histoire géographie de nationalité Béninoise né au Togo. Il est l’ancien président de l’Association des Écrivains et Gens de Lettre du Bénin ( AEGLB ). Il est également Chevalier de l’ordre national du Bénin.

Bibliographie :

– Le discours d’un affamé, Roman

– Les sanglots politique, Roman

– Le remaniement, Roman

– La gouvernance concertée, Théâtre 

– La femme du mari inconnu, Nouvelles 

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Régis M. HANTAN, est poète slameur, écrivain, flûtiste, rédacteur web et chroniqueur littéraire à L’ivre du livre. Il est également philosophe de formation à l’UAC ( Université d’Abomey Calavi )

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