Entretien CIDI Livres avec Gbétchédi Esckil Agbo autour de son livre L’alphabet du vodun 
Entretien CIDI Livres avec Gbétchédi Esckil Agbo autour de son livre L’alphabet du vodun 

Entretien CIDI Livres avec Gbétchédi Esckil Agbo autour de son livre L’alphabet du vodun 

Dans L’alphabet du vodun, Gbétchédi Esckil AGBO explore les tensions entre spiritualité et rationalité, tradition et modernité, ainsi que justice et préjugé. À travers une série de dialogues percutants, il interroge la perception du vodun face au christianisme et la manière dont ces croyances influencent la justice. Cette pièce soulève des questions profondes sur l’identité culturelle africaine, la place des traditions dans une société moderne, et le poids des institutions dans la reconnaissance ou le rejet des pratiques ancestrales. Nous en parlons ce soir.

Habib N’OUENI, Journaliste CIDI Livres : Bonsoir à tous

Gbétchédi Esckil AGBO (GEA) : Bonsoir à tous et à chacun. Bonsoir cher Habib

Ta pièce débute avec une situation tendue : un procès oppose un prêtre vodoun à une église chrétienne. L’avocat de cette dernière refuse de défendre le pasteur, arguant de l’absence de preuves solides. Le pasteur, cependant, reste déterminé, invoquant la puissance divine pour assurer sa victoire. De son côté, l’accusé, un vieil homme portant fièrement son statut de prêtre vodoun, se prépare à défendre son héritage culturel devant la cour.Face à un système judiciaire imprégné de préjugés, il tente de démontrer la profondeur et la dignité de sa foi vodoun, face à l’accusation de charlatanisme. Ce dialogue entre le prêtre vodoun et la justice interroge la légitimité des institutions modernes et leur manque de compréhension des cultures traditionnelles africaines.

Le pasteur semble très doué malgré les faiblesses du dossier. Que symbolise son insistance ? Est-elle plus liée à une croyance spirituelle ou à une dévotion aveugle ?

GEA : Une croyance spirituelle ! Pas vraiment. Son insistance s’appuie sur les liens du procureur (et même du président de la Cour) avec l’église.

L’accusé quant à lui, prêtre vodoun, offre une défense détaillée de sa culture et de sa foi. Quelles valeurs cherche-t-il à transmettre dans son discours ?

GEA : Il a utilisé le procès comme tribune, occasion pour décoloniser les mentalités de l’assistance sur le Vodun. C’est ce qui justifie d’ailleurs sa doléance : la retransmission du procès sur la radio nationale. Son but était donc d’exposer le Vodun selon la vérité, et non  selon les  clichés.

Le président de la cour et le procureur incarnent-ils des stéréotypes de figures du pouvoir ? En quoi leurs réactions envers l’accusé et le vodun traduisent-elles des préjugés sociaux ou culturels ?

GEA : Les premiers mots du président au début du procès, le ton qu’il a utilisé étalent déjà les préjugées sur le Vodun. Le procureur, tout son discours est rempli de préjugés. Quand l’accusé lui a demandé s’il lui est arrivé une seule fois de s’éloigner des clichés pour faire ses propres recherches sur le Vodun, vous avez vu la réponse qu’il a servi.

Justement, 20 ans d’emprisonnement ferme. Nous y reviendrons 😀

GEA : Parlant du Vodun tout est préjugés chez nos frères d’à côté. Ils n’ont pas la vraie information sur le Vodun, ils en fabriquent pour eux qu’ils popularisent chaque jour. Il faut lire le code pénal en vigueur au Bénin.

Les articles cités par le procureur dans la pièce sont les dispositions du code pénal en vigueur au Bénin. Ce n’est pas une invention de l’auteur. Le code pénal prévoit des sanctions contre la pratique de la sorcellerie.

Comment interprétez-vous alors la demande du procureur pour une peine de vingt ans ? Est-elle justifiée ou excessive ? Que cela révèle-t-il de la perception du vodun dans le système judiciaire ?

GEA : Les 20 ans, c’est exactement ce qui est écrit dans la loi. Maintenant cette disposition est dressée contre des pratiques de sorcellerie, de charlatanisme, de magie… Pas contre le Vodun.

Le procureur s’il en est venu à cette cette proposition de sanction, parce qu’il a en face un prêtre Vodun, c’est qu’il confond la sorcellerie, le charlatanisme au Vodun. Ce qui est bien grave pour un intellectuel de son rang

Justement, le débat sur le vodun et le christianisme est souvent chargé de préjugés dans de nombreuses sociétés africaines. Comment critiquez vous les perceptions occidentalisées ou les influences étrangères sur la culture vodun ?

GEA : Ces perceptions sont directement sorties du royaume de l’ignorance. Il y a également une politique de destruction des civilisations et cultures africaines qui est derrière ces perceptions.

Et en quoi le discours de l’accusé sur le vodun représente-t-il une défense de l’identité africaine ? Quels éléments de son dialogue vous paraissent les plus marquants pour illustrer la richesse de cette culture ?

GEA : Son discours met un accent sur les portées, les portées historiques, sociologiques, culturelles et spirituelles du Vodun. D’ailleurs il est parti des sens étymologiques du Vodun. La richesse part de là : elle est une richesse informationnelle. Celui qui a l’information ne périt pas.

Pour illustrer la richesse de la culture, c’est lorsqu’il dit ceci : le Vodun est d’abord et avant tout un comportement social et une spiritualité. Il est dans tout ce qui a une portée sociale, tout ce qui incarne une valeur. C’est cela richesse dont il est question.

Gbétchédi Esckil AGBO quel message vous semblez vouloir transmettre à travers votre pièce ? Est-ce une critique des institutions modernes ou une célébration de l’identité culturelle vodoun ?

GEA : Mon message en une phrase : Partager les messages de la bible ou du coran sans porter des injures sur le Vodun.

On n’a pas besoin d’insulter les  croyances africaines, la spiritualité africaine, la religion africaine avant d’évangéliser ou d’islamiser. Les gens le font parce qu’ils sont ignorants.

Comment la pièce pourrait-elle amener le public à reconsidérer ses perceptions du vodoun et des religions traditionnelles africaines ? Ce procès fictif devient-il un miroir des préjugés réels envers le vodoun dans certaines sociétés ? Pourquoi avez-vous choisi le thème d’un procès pour aborder la question du vodoun ? En quoi le cadre juridique et la quête de justice universelle ajoutent-ils de la profondeur à la problématique soulevée ?

GEA : Le cadre juridique parce que je pense c’est le cadre, le seul d’ailleurs où nous jugeons la vérité et rien que la vérité. Il y a  trop de mensonges, trop de non-dits  sur le Vodun. Le milieu idéal pour rétablir la vérité (aussi bien scientifique que sociologique), le milieu pour déconstiper les uns et les autres, c’est l’environnement judiciaire à mon avis.

Les préjugés sur le Vodun sont quotidiens. La pièce est le moyen pour moi pour dire ASSEZ. Pour moi, c’est le miroir pour un début de décolonisation de nos mentalités. Nos traditions africaines, le Vodun ont tout, comme toute tradition au monde ont aussi bien des aspects négatifs que positifs. 

Pourquoi quand il est question des cultures africaines, on ne parle que du volet négatif. L’alphabet du Vodun pour dire valorisons- nous nous même.

Vous affirmez qu’il est possible d’évangéliser ou d’islamiser sans insulter le vodun, mais ne pensez-vous pas que que le vodun a induit des dogmes qui rejettent d’autres croyances ? Aussi vous mentionnez que ceux qui insultent les croyances africaines le font par ignorance. Pensez-vous que cela est uniquement dû à un manque de connaissance, ou que d’autres facteurs – comme des influences culturelles, les mauvaises pratiques – jouent un rôle dans cette perception négative du vodun ?

GEA : J’ai déjà répondu au 2e volet de la question un peu plus haut. 

Il y a une politique de destruction des civilisations et cultures africaines. La bulle papale de 1454 et le Code noir sont entre autres les instruments utilisés pour atteindre ce but. J’ai dit qu’on n’a pas besoin d’insulter les croyances de souche africaine avant d’évangéliser ou d’islamiser.

Y a t-il un verset de la bible ou du coran qui dit la condition pour dire la bonne nouvelle (pour répéter leur expression) qu’il faut jeter des insanités sur la spiritualité africaine ?

Le Vodun a des dogmes qui rejettent d’autres croyances ? 

– Le Vodun est d’une tolérance légendaire. A Ouidah, avez-vous vu où est construite la basilique des catholiques ; en face du temple des pythons. 

– A Porto-Novo, la cathédrale Notre-Dame est érigée dans la forêt sacrée du Vodun Shango…

Si le christianisme et l’islam sont aujourd’hui en Afrique, c’est parce que les croyances africaines, les religions africaines sont tolérantes… Elles ne sont pas belliqueuses.

Pour soutenir leurs amis et proches chrétiens par exemple, les fidèles Vodun n’hésitent point avant d’aller à leur lieu de culte. Mais l’inverse est impossible.

Certains profs de français parce que chrétiens refusent d’étudier La naissance de Fa avec les élèves…

Où est la tolérance là ?

Vous avez évoqué la politique de destruction des cultures africaines, en citant notamment des textes comme la bulle papale et le Code noir. Cependant, ne pensez-vous pas que certaines des perceptions négatives actuelles envers le vodun pourraient aussi être dues aux mauvaises pratiques et aux abus au sein même de la religion vodun ? Ces déviances ne contribuent-elles pas à nourrir cette image de rejet ? Aussi vous affirmez que les croyances africaines sont tolérantes et non belliqueuses, ce qui aurait permis l’installation du christianisme et de l’islam en Afrique. Mais dans ce cas, comment expliquez-vous les tensions et parfois les conflits internes qui existent aussi au sein des religions africaines elles-mêmes, notamment les querelles de pratiques ou de légitimité entre différentes branches ou initiées du vodun ? Cette tolérance est-elle aussi harmonieuse en interne qu’elle l’est envers les autres religions ?

GEA : Là où il y a les hommes il y a toujours de querelles. 

– Le Président Talon n’a-t-il pas usé de tout son poids pour régler une affaire de tension, de querelles au sein de l’église protestante ! Aujourd’hui, nous avons une multitude d’églises évangéliques… Pourquoi cette floraison ? Les intérêts et les querelles internes…

Les chrétiens passent par Jésus pour aller à Dieu. Les musulmans par Mahomet. Les fidèles voduns passent par le Vodun. En quoi pour ces derniers, est un péché, est un crime ?

Vous décrivez votre pièce comme un plaidoyer pour le respect des croyances africaines, mais en vous adressant principalement à ceux qui prônent l’évangélisation ou l’islamisation. Pourquoi ne pas vous adresser également aux adeptes du vodun pour qu’ils assainissent un peu le milieu ? En quoi cela pourrait-il renforcer votre message ?

GEA : Lisez les pages 76 et 77 de la pièce. La réponse à cette question s’y trouve.

Tout le monde n’a pas lu le livre

GEA : Mais vous qui avez posé la question, l’avez lu. Votre question devrait tenir compte de cela à mon avis.

Les derniers échanges entre l’accusé et le pasteur sont une réponse à cette question.

Comment l’auteur utilise-t-il le silence et les pauses (par exemple, après que le pasteur invite ses fidèles à prier) ? Quelle fonction les didascalies sans verbe ont dans le texte ?

GEA : Deux fonctions :

– éviter des didascalies longues. Ce qui m’intéresse ici, ce n’est pas forcément les descriptions, les indications scéniques mais le message à transmettre. 

– les didascalies 100% phrases nominales pour donner plus de pouvoir au verbe (propos) qu’aux actions.

Pourquoi avez-vous choisi les abeilles comme élément d’accusation ? Est-ce que leur présence représente une force de la nature incontrôlable, ou bien un symbole du lien entre le monde spirituel et le monde physique ?

GEA : Un symbole entre les mondes spirituel et physique ? Je ne peux le dire.

Sauf que dans mon projet d’écriture, il fallait chercher un animal, un insecte qui est attiré par une feuille populaire appelée agnan man

Dans la pièce, l’accusé défend vigoureusement qu’il n’est pas responsable de l’envoi des abeilles dans l’église et explique les raisons de leur présence. Quelle symbolique vouliez-vous transmettre à travers cet argumentaire Esckil

GEA : Je reviens toujours sur le mot ignorance. 

  • Il y avait des éléments scientifiquement démontrables qui justifient la présence des abeilles. Ces éléments, le pasteur et sa suite, ne le savaient pas, l’ignoraient. 
  • Le seul élément qu’ils ont trouvé, c’est de s’empresser à porter la malheureuse visite des insectes au prêtre Vodun – ceci parce que trois jours plus tôt, celui-ci était allé leur demander de faire moins de bruit lors de leur culte.
  • Un ignorant est un danger pour la société.

Merci Cher Esckil AGBO

GEA : 🙏🏿🙏🏿🙏🏿

Habib N’OUENI, Journaliste CIDI Livres : A présent, nous passons la parole aux membres du forum pour leurs questions

INTERVENTION DES MEMBRES DU FORUM 

FASSINOU Edith Adélaïde : Félicitations à Eskil AGBO pour sa pièce… J’ai bien compris à travers ces échanges. Merci à Habib l’animateur. Et pourquoi certains profs qui se disent plus chrétiens que le Pape refuseraient d’enseigner la naissance du fà aux apprenants ?

Avez vous des preuves de vos propos ? C’est très grave ! C’est contre la discipline pédagogique car tout enseignant doit mettre en application la liste des œuvres au programme. Et qu’enseignent- ils à la place?

Esckil Agbo : Il y a en a qui refusent même de toucher au livre. Et au-delà des chrétiens, il y a les musulmans. J’ai enseigné pendant huit ans dans un milieu à plus de 90% constitué de musulmans. C’est le même refrain.

FASSINOU Edith Adélaïde : Huuunnn ! Et que fait la hiérarchie ? Il n’y a pas de rapport au ministère pour conduite à tenir? Nous, enseignants de français retraités, on n’en a jamais entendu parler.

Intervenant Abbé Cameroun : Bonsoir à toutes et à tous ! J’ai tardé à réagir parce qu’il ne m’a pas été facile de déterminer le document qui allait servir de partage, car il y a eu plusieurs publications aussi intéressantes les unes que les autres.

Je félicite l’auteur de la pièce de théâtre L’Alphabet du Vodun, si je ne m’abuse. Je me réjouis d’abord du choix du genre littéraire, car le théâtre, à mon avis, est aussi impactant que le cinéma. 

Merci à Habib qui, à travers ses questions, nous permet d’avoir une idée du sujet.

Esckil Agbo : Bonjour Abbé.

Habib N’OUENI, Journaliste CIDI Livres : Bonsoir mon père

Intervenant Abbé Cameroun : Je ne vais pas m’attarder sur ce que je considère comme une polémique inutile et désastreuse concernant les rapports entre le Christianisme (pour se limiter à ce que je connais un peu) et les Cultures Africaines.

Je dis « polémique inutile et désastreuse » parce que, à ma vue, le plus important aujourd’hui est celui du Salut de l’Africain, c’est-à-dire le Relèvement de l’Africain. Et tous les Africains doivent y concourir et mettre à contribution leurs expériences et leurs énergies intellectuelles et spirituelles, etc. pour atteindre ce but. Dans ma langue on dit : « mi ngéé mi lôñnaga ngom, ndi kel i pala ye » Lors du rite traditionnel, il convient que les mystes du Ngéé se relaient au maniement du tambour afin de tenir jusqu’au matin.

Concernant la thématique elle-même je comprends et partage l’indignation de l’Auteur (je cherche encore son nom 😊, pardon)…

Esckil Agbo : Gbétchédi Esckil AGBO

Intervenant Abbé Cameroun : … Pour plusieurs raisons :

  1. On ne peut pas juger ce qu’on ne connaît pas. Si les Missionnaires Occidentaux ont qualifié nos Cultures et donc nos Religions de sorcellerie c’était de l’ignorance, de l’orgueil et de l’infidélité à l’Évangile et au Christianisme. 
  1. Il n’y a pas de Culture sans Religion, car la Culture est une vision du monde, du multivers, sur la base des réponses qu’apporte la Religion ou des questions qui subsistent. Il ne peut donc y avoir une Culture supérieure à une autre ni une Religion supérieure à une autre.
  1. Dénigrer une Culture et sa Religion, pour un chrétien, en plus de l’ignorance (de sa foi et de celle de l’autre), est un manque de respect et de charité.

C’est pour ces quelques raisons évoquées rapidement que, au-delà de tout ce que rappelle mon frère Gbétchédi Esckil AGBO, sur la bulle et autres, je souligne d’abord que le Concile Vatican II (qui est plus récent que la bulle de 1646), appelle à l’ouverture de l’Eglise au monde et les différents Papes, depuis Paul VI et surtout Jean-Paul II ont invité à l’inculturation de la Parole de Dieu.

Mais pour cela il faut d’abord une déprogrammation et une reprogrammation : on parle aujourd’hui de Nouvel Évangélisation.

Je distingue une vraie recherche de soi-même et un mouvement de revendication qui pense trouver une ouverture dans le domaine religieux, mais pour quel but ? À un certain moment du cheminement du chrétien Africain, il arrive à un tournant où il doit répondre à la question : qui suis-je ? 

Quant à moi, le Seigneur Jésus me pose cette question, me renvoyant non seulement à la découverte de mon identité mais aussi et surtout à mon unité intérieure.

Esckil Agbo : C’est tout comme le pardon de l’église catholique pour son implication dans l’esclavage des peuples noirs. Il y a un réveil à la fois culturel et spirituel des peuples africains. Et face à cela, l’église cherche sans doute de réponse. J’espère bien dans le respect de nos différences culturelles, spirituelles.

Cher Abbé, je vous remercie de votre contribution.

FASSINOU Edith Adélaïde : Que pense l’Abbé de cette résurrection du culte vodoun chez nous ? Est-ce que ce retour aux religions endogènes a un impact sur le taux de fréquentation de nos lieux de cultes des religions dites importées, en l’occurrence le christianisme ? Merci Abbé pour vos réponses.

Intervenant Abbé Cameroun : Ces retours ont le même impact que le manque d’enracinement de l’Évangile dans la Culture : on aura toujours un pied à l’église et un pied au village. Tant que l’Église ne présente l’Évangile comme une puissance de transformation, de résurrection et donc de Développement

Intervenant Abbé Cameroun : Merci pour votre ouvrage et pour les échanges.

FASSINOU Edith Adélaïde: Merci à vous Abbé

Esckil Agbo: 🙏🏿🙏🏿🙏🏿

Habib N’OUENI, CIDI Livres Journaliste : Merci Père

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