L’école dans laquelle les enfants (africains) sont poussés leur apprend à lier le bois aux bois et à défendre des idées sans avoir raison. Elle s’acharne également à tuer en eux ce qu’ils aiment et conservent avec soins. Ces réflexions émises par le personnage de Samba Diallo, dans l’aventure ambiguë de Cheik Hamidou Kane, sont celles qui fondent le livre Procès aux lettres de Joël GLELE.
Résumé du livre Procès aux lettres de Joël GLELE
Dans sa première production poétique, le jeune auteur béninois fait sienne les réflexions de l’écrivain philosophe.
La langue est Savoir dans le livre Procès aux lettres de Joël GLELE
L’ouvrage dans sa première partie met l’accent sur les langues de manière générale. Celle-ci s’intitule “La langue est Savoir” et raconte la vie de l’auteur tout en forgeant les armes d’un procès minutieusement organisé. Il s’est amusé à appeler à la barre successivement les différentes composantes de la langue française.
Il commence l’audition par les éléments qui permettent de bien écrire et de parler la langue. Il s’agit de :
- la grammaire ;
- la conjugaison ;
- l’orthographe.
A la suite de ceux-ci, le poète-procureur appelle à la barre les principaux genres littéraires.
Chacune de ces composantes ont répondu à l’appel et ont répondu convenablement aux questions du poète. Ce dernier émet donc ses observations sur les différents discours des éléments à la barre. Il en conclut à chaque niveau l’obstacle que leur enseignement constitue à l’épanouissement des autres langues.
Procès aux lettres, c’est aussi un procès sur la vie de l’auteur. L’œuvre l’amène à se poser des questions sur sa vie, ses choix et sur les effets de ces derniers. Comment pourrais-je savoir que je coupais un pont entre ma culture et moi, entre une langue et mon histoire ? Même si cette question semble personnelle, elle est également celle de nombreux akowé de la cité des glétavis ayant une grand soif du savoir.
Le respect à la tradition est un devoir
Dans la deuxième partie de son procès, l’histoire se déroule en milieu rurale. A ce niveau, le poète peint les réalités qui caractérisent les villages africains et met en premier plan ses parents et amis. Il décrit ceux-ci comme les piliers fondamentaux autour duquel se construit sa vie intellectuelle.
C’est aussi dans cette partie, que Joël GLELE a reprécisé le rôle de la femme dans la société. Sans s’opposer aux courants féministes, il décrit la femme comme étant une aide pour l’homme. Il le représente comme une créature obéissante et soumise qui contribue énormément à une meilleure qualité de vie pour ses parents.
Toutefois, sous les ligne de l’écrivain, il est aisé de faire la différence entre la contribution de la femme paysanne et celle urbaine. La première est obéissante, soumise et respecte à la lettre la tradition. La seconde sans être rebelle participe et est en mesure de donner son point de vue pour un monde meilleur.
Le nom est pouvoir et L’amour au décevoir
La troisième et la quatrième partie ont été l’occasion pour Joël GLELE de montrer la force des noms et l’amour. Ceux-ci représentent pour lui un pouvoir à ne pas sous-estimer. Cette partie montre que les noms déterminent la signification glorieuse des actes du passé. Il est donc indispensable d’étudier de manière approfondie chaque nom donné à un enfant.
Il faudra aussi aimer celle que les parents ont donné à condition qu’elle soit en phase avec les réalités sociales séculaires. Le nom est pouvoir, tout idée contraire à celle-ci mérite le procès de l’auteur.
Analyse du livre
Cette œuvre poétique de Joël Glele remet en question certaines réalités longtemps ignorées. La thématique des langues, du rôle de la femme dans la société et des noms est sans doute la plus présente dans son livre. L’auteur croit dur comme fer que les langues sont un moyen, un vecteur de développement.
Il pleure et appelle les lecteurs (p. 30) à pleurer les langues africaines. Pour lui, celles-ci sont enterrées. Mais ce constat n’affaiblit pas le combat de la restauration entrepris par Jo. Pour ce faire, il pense remplacer dans ses lectures les écrivains comme Molière, Pierre Corneille et Hugo dans leur vieux français par Florent COUAO-ZOTTI et autres.
Florent COUAO-ZOTTI a une meilleure approche de la langue dans l’écriture de ses œuvres en l’occurrence les fantômes du Brésil et Western Tchoukoutou et mérite d’être un modèle pour l’auteur béninois. A l’instar des langues, le respect de la tradition semble être un devoir pour l’auteur. Joel GLÈLÈ pense qu’il est possible de bien respecter les traditions ancestrales tout en permettant aux femmes de partager leurs idéologies.
Livre : Procès aux lettres
Auteur : Joël Glele
Editions : CEJECO, poésie collection muse
Année de parution : 2022
Congratulations!