Le livre VERS LE MONT CAMEROUN est écrit par l’homme politique camerounais Joseph Charles DOUMBA. Il a été publié en 1982 aux Éditions ABC. C’est sur 187 pages que l’auteur de cet essai s’est évertué à démontrer que le multipartisme devait être évité à une époque pour le bonheur du peuple.
Joseph Charles DOUMBA essaie dans cet ouvrage de faire certaines démonstrations sur le multipartisme camerounais. Il montre qu’à cette aube brumeuse des temps nouveaux, il était justement un des facteurs du naufrage évoqué au début. Pour lui, il fallait donc nécessairement se sauver.
Pour Joseph Charles DOUMBA, le multipartisme affectait négativement les institutions. Il nourrissait et portait en son sein les antagonistes, véritables belligérants d’une guerre civile, véritables agents d’une entreprise qui dégénérait en aventure. Et lui de déclarer dans cet ouvrage que certains des protagonistes, hélas, ne poursuivaient pas un intérêt national, mais tribal.
Certes, la tribalité, réalité humaine, historique et socio-culturelle objective, qu’on ne saurait ignorer en tant que telle, peut-être porteuse de valeurs positives. Mais, pense Charles DOUMBA, cette tribalité peut muer lorsqu’elle est transposée sur la scène politique et exploitée abusivement. Elle devient très vite le tribalisme, puis la négation du patriotisme, la négation de la réalité nationale.
Pour cet homme politique camerounais, le multipartisme fait émerger le tribalisme et menace la nation dans ce qu’elle a de transcendant. Elle la secoue dans ce qu’elle a de fécondant et d’unificateur. Ainsi, l’inconvénient du multipartisme pour une jeune nation comme le Cameroun, est de faire ramer les pagayeurs dans tous les sens. Finalement ces derniers ne rament plus dans aucun sens.
Le multipartisme harcèle le timonier, il paralyse la barque, il l’ébranle même, et l’expose au naufrage. Le multipartisme n’est rien d’autre qu’une expression de la diversité institutionnalisée, c’est inhérent à la nature humaine. Chaque homme cherchera à s’affirmer, à défendre son autonomie et sa personnalité contre ceux d’autrui.
Cela se justifie par le fait qu’il est unique, différent des autres dans son tempérament, son caractère, ses opinions, ses intérêts. Cette singularité, qu’est censée organiser et exprimer le multipartisme, est ainsi inscrite dans la vie sociale.
EBAGNE BEKEMEN SÉVERIN
Coordonnateur du Cercle de Réflexion et d’Action pour le Développement Holistique de Nitoukou , CRADHON