Une enfant de Poto-Poto est l’un des nombreux ouvrages de Henri Lopes. Comme à son habitude, ses écrits ont souvent un contexte et un cadre donnés qui se réfèrent à l’histoire et plus particulièrement à celle africaine. Une enfant de poto-poto est alors un roman qui narre l’histoire du protagoniste Kimia qui vit dans l’œuvre et raconte en même temps. Elle nous livre avec minutie des détails sur sa vie de congolaise rustique jusqu’à son installation aux Etats-Unis. Mais, sa symbiose avec son amie Pélagie a agrémenté l’œuvre.
Le roman s’étend sur 265 pages et est édité aux continents noirs Gallimard. Il a été publié le 05 janvier 2012 et obtint le prix littéraire de la porte dorée en 2012.
Résumé de l’ouvrage ‘’une enfant de poto-poto‘’ de Henri Lopes
Kimia, une jeune fille de dix-huit ans et son amie Pélagie se rendirent aux festivités qui annonçaient l’indépendance de leur pays le Congo. La plupart étant des analphabètes, les populations trouvèrent un moyen pour prononcer ce mot qui est pour eux un véritable casse-tête chinois ‘’Dipanda‘’. Ainsi, les deux amies qui ne sont pas de la même tribu, firent connaissance au lycée Savorgnan de Brazza.
Une connaissance qui va se transformer en amitié des plus solides. Car à leur entrée en sixième, elles étaient les seules noires dans un lot d’autres élèves de couleurs. Ne pouvant vivre en vase clos, Pélagie et Kimia s’asseyaient ensemble sur les mêmes bancs pour mieux tenir tête aux autres élèves de la classe; même si Pélagie est de Bacongo et Kimia de Poto-poto.
Cependant, après leur brevet, elles décidèrent de se séparer. Kimia opta pour la série C puisqu’elle envisageait de faire la médecine et Pélagie la série A latin-grec. Mais l’arrivée de Emile Franceschini lors de leur entrée en première fit changer d’avis à Kimia. Aux dires de Pélagie, Franceschini était un professeur exceptionnel.
Un enseignant de peau clair comme les Européens, mais qui défendait la cause des noirs tout comme si, il est un noir d’origine. Alors, entreprirent-elles de se rapprocher de ce professeur qui, par sa maîtrise de la pédagogie, va séduire nos deux africaines.
Quelle tournure prendra ce rapprochement des deux élèves du professeur ? Franceschini va-t-il demeurer dans l’univers des deux jeunes filles sans goûter au fruit défendu ? Pélagie et Kimia vont-elles accepter le déroulement des évènements au nom de leur amitié ?
Analyse de l’œuvre ‘’Une enfant de Poto-poto‘’ de Henri Lopes
Tout comme son compatriote Alain Mabanckou, Henri Lopes a une manière spécifique d’aborder un thème ou un fait en y ajoutant de l’humour. Ce qui fait que leurs œuvres sont toujours délectables. Dans cet ouvrage Henri commence son œuvre par l’indépendance du Congo ; ce qui nous situe le contexte dans lequel l’histoire est écrite.
Il est à noter que l’indépendance telle décrite par l’auteur est donnée. Car il estime que le seul souci des congolais et de toute l’Afrique en général est de renvoyer le colon dans son pays. De prendre ensuite les rênes du pouvoir afin de montrer qu’ils peuvent gouverner et bien sans le colon.
Lopes ne s’arrête pas seulement là, il décrit l’euphorie après l’octroie de cette indépendance. « Cela n’en finissait pas. La ville baignait dans la joie de Dipanda » P.17. En allant plus loin, il décrit la ségrégation dont ils étaient victimes dans les salles de classes et comment la solidarité africaine peut triompher de tout. « en sixième nous n’étions que deux noires … » P.31.
En la personne de Franceschini, Lopes montre le personnage africain qui a un moment de sa vie a voulu s’intégrer. Il a voulu s’imprégner des réalités de sa terre natale, mais a rencontré des difficultés. Une difficulté qui est due à la couleur de sa peau métissée.
Il montre les obstacles franchirent par Franceschini pour qu’on puisse l’accepter comme un congolais même s’il a passé la plupart de sa vie en occident. Sans aller par mille chemins, Lopes décrit Pélagie comme une africaine pétasse de première. Car elle ne ratait aucune occasion pour avoir des relations intimes avec son professeur, pas pour avoir de bonnes notes.
Car elle était travailleuse, mais juste pour être avec un blanc. Et c’est peut être la raison qui poussa Franceschini à devenir plus tard son mari. « une fenêtre s’est éteinte. Sans doute celle de Franceschini … » P.52. Kimia quant à elle, faisant la femme africaine idéale, nourrissait des désirs cachés à l’égard de son professeur sans pour autant l’affirmer.
Ce désir qui va la conduire, malgré qu’elle ait un mari, à avoir des rapports sexuels avec son professeur. En nous montrant ces facettes, Lopes attire l’attention sur un fait dont il n’est pas le seul à en parler. Il s’agit du rêve des africains qui pensent que l’enseignement de qualité ne peut que se faire en Europe.
Les professeurs de qualité pour eux, ne se trouvent qu’à la Sorbonne pour dire l’Europe. Même si dans sa narration, Lopes essaie de décourager cette manière de voir des jeunes africains, avec un ton humoristique, il leur donne aussi raison. Car l’enseignement en Afrique est au rabais et surtout éloigne les africains de leur réel objectif.
Avis critique de l’œuvre ‘’ Une enfant de Poto-poto de Henri Lopes
Ce volume de Henri Lopes est très bien écrit. La cohérence de la narration ajoute une touche particulière à l’œuvre de l’auteur. L’usage des figures de style et expression montrent la qualité du travail fait par l’auteur. Il est destiné à un public plus large.
Les personnages principaux de l’œuvre sont :
– Kimia : elle est la narratrice de l’histoire. Elle se noue d’amitié et d’amour pour son amie Pélagie avec qui elle passa toute sa vie. Elle devint écrivaine une fois ses études terminées aux Etats-Unis et se maria à Jordan. Elle se cocufia aussi avec son professeur qui devient son mentor dans l’écriture.
-Pélagie : elle est l’amie de Kimia. Elle a été présentée comme une fille amoureuse du luxe et des plaisirs channels. Ses aventures vont la conduire à tomber enceinte de son professeur. Une grossesse qu’elle attribua à un autre homme. Elle partit aussi vivre en France selon son souhait. Mais, elle se maria avec son professeur Franceschini avec qui elle eut d’autres enfants.
-Emile Franceschini : Nommé le débarqué, sa rencontre avec les deux jeunes filles Pélagie et Kimia va donner lieu à une série d’événements heureux et malheureux. Mais sa mort du cancer donne une connotation à l’œuvre.
-Banga : il est l’amie de Franceschini et le soutient jusqu’à la fin de sa vie.
Les œuvres de l’auteur :
– Tribaliques :1972
– La nouvelle romance :1976
– Sans tam-tam :1977
– Le pleurer-rire :1982
– Le chercheur d’Afrique :1990
– Sur l’autre rive : 1992
– Le lys et le flamboyant :1997
– Dossier classé :2002
– Ma grand-mère Bantoue et mes ancêtres les Gaulois :2003
-Une enfant de Poto-poto :2012
– Le méridional 2016