Du 9 au 11 octobre 2025, l’Université d’Abomey-Calavi a accueilli la troisième édition du Festival International du Livre et des Arts Assimilés du Bénin (FILAB), placée sous le thème « L’industrie culturelle à l’ère du numérique ». Cet événement majeur, qui a rassemblé des représentants de quinze pays, continue d’imposer sa marque comme l’un des rendez-vous littéraires et artistiques les plus fédérateurs du continent. Parmi les participantes venues d’horizons divers, Marina Myriam ONDO, universitaire et artiste gabonaise, a livré un témoignage empreint d’enthousiasme et de lucidité.
« J’ai été ravie de prendre part à la troisième édition du FILAB », confie-t-elle. « J’étais présente l’année dernière à la deuxième édition, j’ai été satisfaite par l’accueil chaleureux et l’organisation de l’évènement, c’est la raison pour laquelle je suis revenue tout comme bon nombre de participants venus du Cameroun, du Togo, du Sénégal et du Tchad que j’ai revus cette année avec une immense joie. J’ai donc cette impression que nous formons déjà une famille artistique dont les liens se soudent un peu plus chaque année. »
L’universitaire retient particulièrement sa participation au panel sur “L’art contemporain africain entre nature et culture”, un moment qu’elle décrit comme « passionnant » et « enrichissant ». « Nous avons eu droit aux diverses acceptions de l’art contemporain exploré dans chaque pays invité », souligne-t-elle. Elle s’est dite particulièrement touchée par la participation des lycéens, nombreux à avoir répondu à l’appel : « Les interventions des jeunes m’ont enchantée, car c’est à l’endroit de notre jeunesse que nous devons lancer des messages forts en vue de la préservation de notre patrimoine culturel africain. »
Toutefois, son regard critique n’épargne pas le manque d’implication du public universitaire béninois. « Je déplore le manque d’implication des étudiants et des enseignants de l’Université d’Abomey-Calavi ou d’une autre université du Bénin dans les différentes activités proposées au FILAB, notamment les communications, les expositions d’œuvres littéraires ou de travaux de recherches, les ateliers de formation. Des invités internationaux se sont déplacés pour échanger avec eux et ils n’ont pas daigné prendre quelques minutes de leur temps pour les écouter, voir ce que les autres avaient à leur offrir ou mieux, venir leur faire part de leurs savoirs endogènes. J’espère qu’ils sauront se rattraper à la quatrième édition du FILAB. »
Pour la chercheuse, le FILAB reste avant tout un espace de confiance, de reconnaissance et de rayonnement africain. « Je me réjouis d’avoir effectué le déplacement au Bénin. L’intérêt porté à ma personne pour animer une conférence au FILAB est une marque de confiance, tout comme j’ai été agréablement touchée de recevoir un diplôme et une médaille de reconnaissance pour mon implication dans la sphère culturelle africaine. » Et de conclure : « J’encourage le comité d’organisation à persévérer sur cette lancée malgré les multiples écueils afin de toujours drainer et de fédérer plus d’artistes. »
Marina Myriam ONDO, titulaire d’un doctorat en langue et littérature françaises de l’Université Jean Moulin Lyon 3, est Maître de Conférences, Directrice du Groupe de Recherche en Art, Littératures d’Expression Française, Anglaise et Hispanique (GRALIFAH) de l’École Normale Supérieure et Directrice de publication de la revue du GRALIFAH, lauréate du prix de reconnaissance FILIGA 2025. Représentante du Gabon au sein de l’Association Culturelle Sylvie Chalaye (ACSC), elle est également artiste-peintre et auteure de plusieurs ouvrages, dont :
- Nourritures célestes (poésie, 2012)
- Roses de porcelaine (poésie, 2024)
- Tout ce qui brille n’est pas de l’or (roman, 2013)
- La terre des sept (théâtre, 2013, prix FILIGA théâtre 2024)
- Des essais tels que La peinture dans la poésie du XXe siècle (2014), Les femmes écrivains gabonaises (2019) et Le théâtre gabonais – Du jeu scénique à l’écriture dramatique (2020).
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