Mon conte s’envole tel une colombe et se pose sur le petit village de FIFA. Ce village était réputé pour le caractère paisible de ses habitants et pour son abondance. Alors que les villageois s’apprêtaient à la récolte, un gigantesque éléphant passa dans les champs et dévasta tout sur son passage.
Grâce à la coopération de ses voisins, le village survécut à la famine. Mais le roi, très remonté, demanda aux trois chasseurs les plus adroits – le renard, le lièvre et l’hyène – de tuer la source de tous leurs malheurs. Sans attendre, les trois chasseurs se lancèrent dans la savane et débusquèrent le gros mamifère. Ils sortirent en même temps leurs mousquets et tuèrent l’éléphant sur le champ. Puis, ils dépecèrent l’animal et ramenèrent ses restes au village.
Le roi voulait partager le butin en trois, mais une querelle éclata entre les chasseurs. Chacun prétendait avoir tué l’éléphant tout seul. Pour mettre fin à la dispute, le roi lança une compétition. Le lendemain, il y aurait une course entre les trois chasseurs et le gagnant remporterait tout le butin.
Le soleil se leva et l’hyène, le lièvre et le renard étaient prêts à courir. Le garde du roi tira un coup de fusil et la course commença. L’hyène attendit que les deux autres aient pris de l’avance pour leur mordre les fesses.
Le lièvre souffla de la poudre poivrée dans les yeux de l’hyène qui dut déclarer forfait. Il ne restait plus que le lièvre et le renard. Pour compenser son manque de vitesse, le lièvre sautait de plus en plus haut. Il finit par devancer le renard.
Le renard simula une chute et supplia le lièvre : « Lièvre, mon bon ami, par pitié, viens m’aider. Voilà que je me suis foulé la cheville. Tu ne voudrais quand même pas m’abandonner à tous ces prédateurs ! »
Le lièvre eut pitié du renard et revint sur ses pas. Au moment où il tendit la main pour aider le renard à se relever, ce dernier bondit sur lui et lui trancha la gorge. Le lièvre perdit la vie. Seul, le renard marcha calmement vers la ligne d’arrivée. Le village fut étonné de ne revoir que l’hyène bien plus tard, les yeux boursouflés et rougis. Les villageois célébrèrent le vainqueur et lui remirent sa récompense ensanglantée.
Aurel KINKPO
Bon conte !