CLIMBIÉ est un livre de l’écrivain ivoirien Bernard Dadié. Cet ouvrage loin d’être une simple histoire racontée par l’auteur, fait montre d’un vécu et d’un quotidien dont le véritable acteur n’est que l’auteur lui-même. Dans cette traversée autobiographique, l’auteur fait le mélange d’une description hors pair camouflée sur un genre poétique exaltant. Climbié est un roman d’un volume de 207 pages publié aux éditions Nouvelles Éditions Ivoirienne en 1956.
RÉSUMÉ DE L’OUVRAGE CLIMBIÉ DE BERNARD BINLIN-DADIÉ
« A ton retour ne sois pas comme les autres qui ne veulent pas nous connaître ». Climbié est un jeune garçon qui dès sa naissance a été confié à son oncle N’dabianpar, sa mère. Pour servir d’interprète des achats du cacao par les occidentaux, l’oncle décida d’envoyer Climbié à l’école.
Cette dernière permet aussi de le mettre à l’abri de l’ignorance des études scolaires et de le rendre apte à traduire les lettres sans attendre un lettré chaque fois. Ainsi, malgré que l’admission des enfants à l’école fut chose difficile, climbié trouva sa place dans cette école où il débuta sa périlleuse aventure.
Alors, avec l’ampleur que prenait les études, Climbié oublia sa vie de gamin agité pour se consacrer à ses études. Celles-ci sont devenues pour lui tout son univers car, travailler et avoir de bonnes notes étaient devenus sa raison d’exister. Grâce à son ardeur au travail et à sa persévérance, il réussit ses examens d’entrée à l’école primaire supérieure (EPS).
Cette même ardeur lui permet d’accéder à l’école WILLIAM Ponty et de partir pour Dakar où il passera la majeure partie de sa vie. Cet épisode de sa vie terminée, il trouva du travail au Sénégal où il fit sa vie. Mais, une grève explosa dans ce pays ou vivre devint difficile, alors il retourna dans sa côte d’ivoire natale.
La-bas, il prit connaissance de la situation du pays, s’engagea dans la lutte anti française dont il est l’un des principaux ténors. Le trouble qu’il sema ne profitant pas aux colons, il fit jeter en prison ou il passa un bout de temps avant d’être libéré.
ANALYSE ET CRITIQUE DE L’OUVRAGE CLIMBIÉ DE BERNARD DADIÉ
Cette œuvre ‘’Climbié’ de Bernard Dadié est un ouvrage épatant et succulent. D’abord, l’attaque de l’œuvre commence par une situation qui pour la plupart des africains et surtout ceux qui ont fait l’école coloniale est un fait normal. Il débute par la fuite de Climbié de la classe dès qu’il entend le pas de l’instituteur approché pour trouver refuge auprès d’un vieux qui passait par là.
Un phénomène quoique simple et sans importance va donner toute la valeur à l’ensemble du livre. Alors, il montre la rigueur avec laquelle l’enseignement était transmis puisque, l’auteur estime que par cette rigueur l’enfant est discipliné et se prend plus au sérieux pour acquérir le savoir que lui fait passer l’instituteur dont la seule vue inspire la crainte.
Aussi, avec une description minutieuse et approfondie, Dadié donne avec une précision de tireur d’élite l’univers dans lequel vit les apprenants et leurs efforts au quotidien pour faire du mieux qu’ils peuvent, le nécessaire pour réussir. Cet univers dont seuls les meilleurs sont récompensés et les concours pour attester de leur valeur montre la place que l’auteur accorde aux études dans son œuvre.
L’auteur en s’échinant à montrer la rigueur et la discipline dans les écoles pour avoir de meilleurs élèves, a montré aussi les situations de crise que traversent les pays pour faire vivre les populations de ces pays. Bernard à travers sa plume décrit ; mais aussi dénonce les exactions du colon sur l’homme noir dont les conséquences sont on ne peut plus graves.
Dans la partie deux du livre, il montre que l’homme blanc au lieu de s’allier aux noirs qu’ils surnomment indigènes pour faire évoluer la société, le prend toujours comme son serviteur ou comme un moins qu’un rien dont il doit faire usage comme bon lui semble.
Mieux, à travers le personnage de Climbié, il montre que les luttes des noirs pour accéder à leur pleine souveraineté se soldent toujours par des incarcérations de la minorité battante ou de leurs leaders. Ce qui n’est pas sans l’appui des frères noirs à qui l’ont graisse la pâte ou à qui l’on donne des pots de vin pour qu’ils puissent se soulever contre leurs congénères qui se battent pour leur survie.
Climbié est œuvre très compréhensible lorsque toute l’attention est de mise. Aussi, il est écrit dans un style simpliste avec des tournures grammaticales souples. Un vocabulaire pas trop rigoureux, mais pas aussi très simple. L’usage des figures de styles de métaphore, l’allégorie et d’énumération permettent une aisance de lecture.
A contrario, le vocabulaire trop rigoureux rend la compréhension opaque. Mieux, l’usage trop abusif d’images et le trop plein de description rend le rythme de lecture trop lent et ne permet pas une lecture rapide et claire.
QUELQUES THÈMES DANS L’ŒUVRE
La mort : ici,à travers Climbié, l’auteur dans sa naïveté pense qu’il pourra se frotter à elle puisqu’il conçoit mal la perte d’un être cher qui au-delà de tout représente tout pour lui. (tu ne mourras jamais papa) p.10
Symbole : Dans cet ouvrage, le symbole est un objet craint par les élèves qui le reçoivent après avoir parlé leur patois ou le vernaculaire au lieu du français dans l’enceinte de l’école. Ainsi, à aucun moment l’apprenant ne veut le porter puisqu’il donne une apparence très étrange à celui qui le porte (on ne cherche, on ne guette que le porteur du symbole) p.20
Etude : Pour l’auteur, les études occupent une place très importante pour un avenir radieux. Elle est la voie par laquelle l’homme peut s’en sortir pour être considéré dans la société et ne pas être traité comme tout le monde et surtout humanise l’homme( tu comprendras plus tard, mon enfant……..Tes études t’apprendront à secourir tout homme) p.68
UN BREF APERÇU SUR LA VIE DE L’AUTEUR BERNARD DADIÉ
Bernard Binlin Dadié est un écrivain, académicien et homme politique ivoirien né à Assinie au sud de la Côte d’ivoire le 10 janvier 1916 et mort le 09 Mars 2019 dans une clinique à Abidjan. Il est auteur de plusieurs ouvrages dont : LE PAGNE NOIR, LA RONDE DES JOURS, UN NEGRE A PARIS, LES VOIX DANS LA VENT et bien d’autres.
HOUNYE Thierry
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