L’école, disait Albert CAMUS, prépare les enfants à vivre dans un monde qui n’existe pas. Publié chez les Éditions sociales, le livre PROPOSITIONS POUR : reconstruire l’école de Pierre JUQUIN abonde dans le même sens que le philosophe. Il traite de la thématique de l’école sous l’aune de la reconstruction. Le livre est publié en 1973 et fait des propositions d’actions concrètes.
Pour Pierre JUQUIN, nous devons reconnaître qu’il existe un malaise à l’école qui est en fait, selon lui, une crise de communication entre les jeunes et les adultes, entre les enseignants et les enseignés. Donc, cette crise existe, c’est un fait, et il faut donner tous les moyens nécessaires à la recherche et à l’innovation pédagogiques pour lui apporter des remèdes.
Pour lui, le temps n’est pas au repliement conservateur, à l’hésitation devant les nouveautés. Une pédagogie active, moderne est un impératif absolu.
Mais, pense Pierre JAQUIN, réduire à une crise de communication le drame actuel de l’école, laisse croire qu’une réforme de la pédagogie puisse le dénouer, n’est-ce pas une utopie ? La pédagogie peut-elle porter tous ses fruits si l’arbre scolaire reste intrinsèquement malade ? Elle n’est pas un remède miracle.
Des cercles de réflexions pensent que la crise chez les élèves dans les localités rurales africaines provient d’abord de l’inégalité sociale. Ainsi, suites à leur participation aux États Généraux de l’Éducation, le constat est donné de constater que les élèves, les parents d’élèves et les enseignants présents aux travaux acceptent de moins en moins ce qu’ils appellent les injustices faites à l’école dans ces localités rurales, pour eux c’est une injustice sociale que de voir les enfants scolarisés être contraints au sous-dosage pédagogique. Et ils ont raison. Leur position traduit l’aspiration grandissante à la justice qui marque l’ère du temps .
EBAGNE BEKEMEN SÉVERIN