L’auteur franco-vénézuélien Miguel Bonnefoy a remporté ce mardi 5 novembre 2024, le Prix Femina 2024 pour son roman Le Rêve du jaguar” (Ed. Rivages). Il a été sacré par les dames du Prix réunis ce mardi à 13 heures, au Musée Carnavalet, faisant de lui le successeur de Neige Sinno, avec Triste Tigre (P.O.L.) pour le même prix en 2023. C’est un doublé pour cet auteur qui a déjà été lauréat du Grand prix du roman de l’Académie française et qui est également sur la liste des finalistes du prix Médicis qui sera décerné mercredi 06 novembre.
La saga familiale “Le Rêve du jaguar” (Ed. Rivages)” a retenu l’attention de cinq des dames du prix, contre quatre pour Emma Becker. Ce qui fait du livre, le lauréat de l’un des très grands prix littéraires en France dont le jury est composé exclusivement de femmes. Lors de la dernière selection de ce prix, six finalistes ont été retenus par les dames, une femme et cinq hommes.
Le roman distingué est une saga familiale baroque et haletante entre trois pays : la France, le Chili et le Venezuela. C’est l’histoire d’un jeune homme, Antonio, abandonné sur les marches d’une église. Recueilli par une femme miséreuse, une mendiante muette de Maracaibo, ce petit devra a un an déjà mendier. L’enfant en haillons se nourrit de crabes bleus au milieu des marécages sur des rives humides.
Sa tutrice, ne se doute pas du destin hors du commun qui attendait cet enfant prodigue. Il deviendra l’un des plus grands médecins, chirurgiens de son pays. À travers la trajectoire de ce petit enfant Antonio, Miguel Bonnefoy raconte l’histoire du Venezuela. « Ce jaguar est aussi assez métaphorique, puisque, on raconte que les paysans à Maracaibo sont convaincus que, en toute sorte de chat, il y a un jaguar » comme il l’a lui-même exprimé au micro de RFI.
L’auteur se reconnaît dans la définition d’un “brasseur d’histoires”. Il confie à RFI que tous les éléments dans le livre, presque aucun n’a été inventé. Âgé de 37 ans, Miguel Bonnefoy est auteur d’une dizaine de romans qui reçoivent l’accueil du public et des prix littéraires. Son livre “Les Rêves du jaguar” a remporté un accueil critique.
Le prix Femina étranger a pour ce qui le concerne été remis à la chilienne Alia Trabucco Zeran pour Propre (Ed. Robert Laffont). Il s’agit d’un formidable roman psychologique mettant en scène Estela, une employée de maison à Santiago. Celle-ci enfile chaque jour, son uniforme et exécute proprement ses travaux ménagers : passant du passage de la serpillière, la préparation des pommes de terre, par l’arrosage du jardin aux soins à la petite Julia dont elle s’occupe délicatement. Elle succombera un jour de sa vie épuisante et monotone : « Propre est une véritable tragédie sur le temps, sur les rapports de domination et d’argent, les apparences et les conventions. Alia Trabucco Zeran nous tend un miroir et il est perturbant. » a écrit un chroniqueur du Figaro littéraire le 6 septembre.
C’est Tenir tête de Paul Audi (Ed. Stock) qui a reçu le prix Femina essai. Un prix spécial pour l’ensemble de l’œuvre de Colm Tóibín a été remis cette année par les dames du Femina.
L’auteur franco-vénézuélien Miguel Bonnefoy Prix Femina 2024 fera-t-il un triplé demain 6 novembre. Car Miguel Bonnefoy est encore présent sur la liste du Médicis.
Serait-il alors judicieux qu’il remporte trois Prix successifs, déjà avec deux, les libraires ne vendront qu’un seul livre. Seulement le bandeau comportera la liste des Prix, faisant pour les lecteurs d’une pierre trois coups mais pas pour les libraires, ce qui sera pour ces derniers un manque à gagner dans une période de crise du livre.