Édité par les Éditions Au Diable Vauvert en 2009, le livre POST-CAPITALISME : imaginer l’après est écrit par Clémentine AUTAIN. Cet ouvrage traite de la crise financière, plus spécifiquement des failles du capitalisme. Clémnetine AUTAIN a publié ce livre aussi dans l’optique qu’il sert à renforcer l’urgence à repenser au contrat social.
La société de consommation nous accompagne depuis l’enfance. Elle nous a donné des repères nous permettant de nous situer, de nous comparer, de nous valoriser. Elle a construit un mode de socialisation qui lui est propre. Elle a noyé le sens de l’acquisition, corrompu les notions de besoin et de désir.
Les besoins humains sont à la fois individuels et sociaux, matériels et spirituels. Le système capitaliste recourt abusivement à cette notion de besoin qu’il présente comme une catégorie naturelle à l’origine et extensible à l’infini.
La logique des besoins, naturelle à l’origine, s’est étendue à la totalité des désirs humains, qu’il faut absolument merchandiser en organisant la production collective pour les satisfaire. D’où les incessantes exhortations à consommer.
La consommation est devenue un acte civique. Elle peut porter sur n’importe quoi, pourvu que cela apparaisse dans les statistiques officielles, pourvu que cela soit visible. L’homme n’est alors qu’un producteur/consommateur. Il passe sa vie à réaliser une production qui a pour but de satisfaire des désirs qu’on lui impose. L’ensemble de la société ne travaille plus que pour un seul but : nourrir la machine à consommer.
Depuis la crise des subprimes de l’été 2007 et après l’électrochoc de la dépression financière qui a secoué l’économie mondiale, le capitalisme a perdu de sa superbe.
Alors que la chute du Mur de Berlin devait rimer avec la fin de l’histoire et le triomphe du marché, les certitudes des néo-libéraux furent brutalement mises à mal par la réalité, celle d’un système fondamentalement injuste, destructeur de l’environnement et tournant le dos aux exigences démocratiques.
Au lieu de chasser le mal à sa racine, les grands de ce monde cherchent depuis à moraliser, à humaniser le capitalisme. Une quête si vaine qu’elle masque l’objectif : maintenir l’essentiel des règles en vigueur coûte que coûte, il s’agit donc de sauver le capitalisme alors même qu’il faillit sous nos yeux.
Les inégalités se creusent à travers le monde, entre les riches et les pauvres, entre les territoires et singulièrement entre le Nord et le Sud. La sphère politique se voit incapable d’intervenir efficacement dans la vie économique, ce qui accroît la dépossession des citoyens de leur choix de vie et d’avenir.
Le primat de la logique de rentabilité a de très lourdes conséquences sur la biosphère, détruite avec une rapidité affolante. La marchandisation croissante de tout et n’importe quoi nuit à l’avenir mais également à nos désirs qui sont détournés vers la satisfaction de besoins de croissance de capital.
Le monde est transformé en gigantesque marché dans lequel la concurrence généralisée tire les droits sociaux et les conditions de l’émancipation humaine vers le bas.
EBAGNE BEKEMEN SÉVERIN