L’enfant noir de Camara Laye
L’enfant noir de Camara Laye

L’enfant noir de Camara Laye

L’enfant noir, est l’une des oeuvres majeures de Camara Laye. Publiée aux Éditions Plon, cette œuvre comporte 128 pages. Camara Laye y raconte son histoire, partagée entre la Guinée Conakry et la France. Que se cache t-il derrière cet homme ? Le livre L’enfant noir plonge dans la vie de cet célèvre écrivain africain dont les écrits ont bercé de nombreuses générations.  

L'enfant noir de Camara Laye

Présentation de l’ouvrage L’enfant noir de Camara Laye

L’ouvrage se présente sur un fond noir où la première de couverture laisse voir : 

  • le nom de l’auteur; 
  • le titre de l’œuvre; 
  • l’image d’un enfant;
  • le genre et la maison d’édition.

À travers la première de couverture, on peut s’imaginer une histoire, au parcours d’un homme. Une enfance enfouie dans les terres ancestrales.

Résumé de l’ouvrage L’enfant noir 

Camara Laye raconte dans cette œuvre autobiographique, son enfance et son parcours. Ayant vécu entre la ville et la campagne, il raconte ses expériences tout aussi émouvantes que intéressantes. Ayant grandi avec ses parents, un père forgeron et une mère aussi aimante Camara vivait une enfance dont les surprises furent le quotidien.

Le séjour à Tindican 

Pendant ses séjours auprès de sa grande-mère à Tindican il était considéré comme un roi. Mais pour prendre part aux cérémonies traditionnelles, notamment celle du lion et de la circoncision, il doit se rendre chez ses parents à Kouroussa. Camara était un élève brillant. Toujours stupéfait par le métier de son père, il cherchait à comprendre les mystères de ce métier. 

Devenu homme après les diverses cérémonies, une nouvelle case lui fut construite. Après le premier cycle, il prit le train pour poursuivre ses études à Conakry auprès de son oncle Mamadou. En effet, au cours de ce cycle à Kouroussa il vit des altercations entre son père et le directeur. 

Il vit aussi des mépris entre les élèves de la sixième année et ceux de la troisième dont il faisait partie. 

Le séjour à Conakry et son départ pour la France 

À Conakry, il découvrit un nouveau monde et noua une amitié avec Marie sous l’œil de ses tantes. Après l’obtention de son certificat d’aptitude, il rentra au bercail où il retrouvait ses amis. Son retour fut une grande joie pour ses parents, notamment sa mère. Le directeur de son école lui attribua une bourse pour la France. 

Malheureusement cette nouvelle augmentait la souffrance de sa mère qui le veut près d’elle. Son père le comprit et accepta son voyage. L’accord de sa mère fut difficile car celle-ci craignait ne plus revoir son fils et se révoltait contre les blancs qui lui arrachait à chaque fois son fils.

Analyse de l’œuvre de Camara Laye 

L’Enfant noir de Camara Laye est une œuvre autobiographique dans lequel l’auteur nous raconte son enfance, son histoire, son parcours. Cette enfance partagée entre Kouroussa et Tindican puis son adolescence et sa maturité entre Conakry et la France. Camara Laye nous raconte à travers son histoire, l’histoire de tous les enfants africains. 

Camara Laye fait part de ses expériences enfantines aux lecteurs africains  

Allant de ses expériences quotidiennes et son vécu, il nous amène à revivre notre enfance. L’enfance est une période au cours de laquelle, l’enfant est en pleine croissance donc sa curiosité est de plus en plus aiguisée. Cette curiosité le pousse à poser des actes qui peuvent se révéler dangereux. 

On peut voir l’expression de cette curiosité à la page 3 de l’ouvrage lorsque l’auteur nous raconte une de ses expériences avec un serpent : 

<< J’avais ramassé un roseau qui traînait dans la cour -il en traînait toujours, qui se détachaient de la palissade de roseaux tressés qui enclôt notre concession – et, à présent, j’enfonçais ce roseau dans la gueule de la bête.>> 

Cette illustration confirme également les propos de John Locke dans Quelques pensées sur l’éducation lorsqu’il dit que la curiosité est plus développée chez les enfants. Si l’enfance est une période de croissance et pleine d’expérience, c’est également une période où l’on se sent le plus choyé, protégé et aimé.

L’auteur montre l’importance des valeurs ancestrales pour l’enfant 

Camara Laye fait revivre de doux moments, à travers sa rencontre avec sa grande mère. Il l’illustre à la page 22 de l’œuvre : 

<< Elle me soulevait et me pressait contre sa poitrine, et moi, je me pressais contre elle, l’entourant de mes bras, comme éperdu de bonheur.>> 

L’auteur montre également dans son œuvre l’importance des valeurs ancestrales notamment de nos traditions. Parlant de tradition, Camara Laye montre ce à quoi ressemblent les rituels en Afrique. Ils constituent le fondement des traditions et permettent aux hommes d’avoir plus confiance en eux-mêmes. 

On peut voir cela à la page 71 quand il s’apprêtait à passer la cérémonie de l’incision. Cérémonie qui dans la tradition fera de lui un véritable homme. Il affirme : 

<< Je savais parfaitement que je souffrirais, mais je voulais être un homme.>>  

L’auteur explique aussi les mythes et légendes avec lesquelles on entourent ces rituels. Il pense que s’il n’y avait pas de secret qui puisse susciter la crainte et la peur, les cérémonies ou rituels perdraient leur effet. De plus, Camara Laye montre également l’amour des parents notamment celui d’une mère. 

Celle-ci est prête à tout pour satisfaire les besoins de ses enfants et aussi de les voir s’épanouir. Cet amour se dévoile à la page 89 de l’ouvrage, lorsque sa mère préparait son départ pour le lycée : 

<< Une semaine plus tôt déjà, ma mère avait entamé la tournée des marabouts les plus réputés, les consultants sur mon avenir et multipliant les sacrifices. >>

Camara Laye explique dans L’enfant noir l’importance des enseignements techniques

Plus loin l’auteur explique à la jeunesse, à travers le personnage de l’oncle Mamadou, l’importance des enseignements techniques. Ces derniers contribuent à développer nos aptitudes physiques. Mieux contrairement aux enseignements généraux, ils nous rendent dynamique sur n’importe quel terrain. C’est ce qu’explique l’oncle Mamadou à la page 100 de l’œuvre : 

<< …: si j’avais vingt ans de moins, si j’avais mes études à refaire, je n’eusse point été à l’École normale; non ! j’aurais appris un bon métier dans une école professionnelle : un bon métier m’eût conduit autrement loin ! >>

Camara Laye fait aussi transparaître dans son œuvre la souffrance des parents quand le moment vient de se séparer d’eux pour des raisons  professionnelles. Ayant vécu cela, il le raconte de part les plaintes de sa mère lorsqu’il reçut une bourse pour la France : 

<< Tant d’années déjà, il y a tant d’années déjà qu’ils me l’ont pris! dit-elle. Et voici maintenant qu’ils veulent l’emmener chez eux !…>> p.124 

L’auteur, à travers son expérience à école française, montre les souffrances et les difficultés auxquelles sont confrontées les apprenants. Ces derniers sont maltraités par les enseignants et directeurs : 

<< … le directeur employait certains élèves comme boys pour ses femmes…>> p.57 

Camara Laye dans L’enfant noir dénonce le manque de discipline dans les écoles 

Camara Laye dénonce l’indiscipline dans les écoles.  Il le fait à travers l’attitude de son père qui frappa le directeur de l’école. Il démontre que cette irresponsabilité de  bon nombre de dirigeants d’école fait que des élèves sont intimidés ou même brimés par les autres. 

Mieux, ces dirigeants d’école semblent seulement portés le nom, ignorant tout de ce qui se trame dans leur école. On peut voir cela quand le père de l’auteur demanda au directeur à la page 55 : 

<< Sais-tu ce qui se passe dans ton école ? >>.

Note sur le style d’écriture de l’auteur Camara Laye et l’intérêt du livre 

L’ouvrage est constitué de douze chapitres, le tout  bien organisé et agréable à lire. Le vocabulaire ainsi que les outils d’expression langagière rendent le livre plus souple et amusant. Les expressions telles que : travailler le derrière qui signifie les fessés, prendre sur soi et plein d’autres permet au lecteur d’enrichir son vocabulaire.

Ces expressions permettent aussi d’apprendre et de prendre plus de plaisir à lire. Ce livre est également un moyen de transmettre des valeurs ancestrales aux plus jeunes et de leur permettre de grandir en sagesse. Soulignons également le fait que l’auteur à travers son histoire inspire les enfants africains. 

Mieux la lecture de cet ouvrage ravive des souvenirs d’enfance chez les adultes et leur permet de voir la beauté de leur parcours. L’ouvrage est accessible à tous.

Bref aperçu sur l’auteur Camara Laye 

Camara Laye, né le 1er janvier 1928 à Kouroussa en république de Guinée et mort le 4 février 1980 à Dakar au Sénégal, est un écrivain guinéen d’expression française.

– Ses œuvres :

Œuvres principales

L’Enfant noir (autobiographie, 1953)

Le Regard du roi (roman, 1954)

Dramous (roman, 1966)

Le Maître de la parole (épopée romancée, 1978).

On peut retenir de la lecture du livre L’enfant noir de Camara Laye, quelques notions sur le parcours de chaque être. Celui-ci est plein de moments inoubliables et d’expériences qui concourent à la formation de l’homme. Retenons aussi que nos traditions ainsi que nos valeurs ancestrales sont des trésors, des parchemins qui nous conduirons à notre plein accomplissement.

Régis Mahougnon HANTAN est poète, écrivain, slameur, musicien et chroniqueur à L’ivre Du Livre. Il est philosophe de formation à l’UAC (Université d’Abomey-Calavi).

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2 commentaires

  1. Thierry v. Hounye

    C’est stupéfiant
    Ça me rappelle de bons souvenirs de ce livre mais aussi ça me rappelle l’ouvrage de Alain Manbanckou lumière de pointe noire qui raconte une histoire similaire

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