Chef de la délégation du Togo, pays invité d’honneur à la 3ᵉ édition du Festival International du Livre et des Arts Assimilés du Bénin (FILAB), Koudossou Fioklu Maurille, sociologue de la communication, revient sur une expérience marquante vécue à l’Université d’Abomey-Calavi, autour du thème « L’industrie culturelle à l’ère du numérique ». Une édition qui a rassemblé 15 pays et confirmé, selon lui, la vitalité du dialogue entre les peuples par le livre et les arts.
« Mes premières impressions sont que le FILAB a mobilisé autant de participants, amoureux des belles-lettres, à cette troisième édition qu’à la première. Nous avons eu à faire à une vingtaine de nationalités au moins. Cela prouve combien découvrir d’autres horizons littéraires et artistiques et faire de nouvelles rencontres sont les ambitions des femmes et des hommes de Lettres que nous sommes. »
Sur le thème central
« Le thème de cette année est pertinent face aux risques et aux agressions artificielles que l’industrie du livre court particulièrement. Le numérique est dangereux pour la promotion du livre physique. Le piratage est très facile, impliquant moins de ventes donc moins de bénéfices pour les créateurs. Le public doute désormais de nos créations : aujourd’hui, il suffit de cliquer sur un logiciel d’intelligence artificielle pour écrire un livre ou sortir un morceau musical sans effort. Plus personne ne croit aux artistes. »
Moments forts et appel à l’appui
« Ce fut le moment le plus épatant, mais aussi le plus triste. Les discours traduisaient un véritable appel à l’aide, à l’appui financier, technique et logistique. Beaucoup de participants l’ont ressenti. »
Améliorations souhaitées
« Presque toute l’organisation doit être revue. Les choses vont decrescendo au fil des ans, avec des murmures, des attentes non comblées et des mécontentements. Mais tout cela dépend du financement. Le festival est-il réellement financé ? Et à quelle hauteur ? La mobilisation des auteurs nationaux doit aussi être améliorée : leur absence sur le terrain n’est pas de bonne augure. En Afrique, l’accueil des invités est essentiel. »
Une note d’espoir et d’engagement
« Je suis optimiste et persévérant. J’irai toujours partout où le livre et la culture sont en fête, et j’y amènerai ceux qui veulent me suivre. La littérature ne doit pas être mise au ban des arts. On finance la musique et les fêtes populaires, pourquoi pas les Belles-Lettres qui forment la pensée humaine ? »
« Beaucoup de courage et de persévérance aux organisateurs. Il n’est pas facile de faire face à tout un monde hétéroclite pendant un festival, chaque délégation avec ses besoins, mais ces efforts méritent reconnaissance. »
— Koudossou Fioklu (Maurille)
Sociologue de la communication, Chef de la délégation du Togo, pays invité d’honneur à la 3ᵉ édition du FILAB (Festival International du Livre et des Arts Assimilés du Bénin)
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Je salue le professionnalisme de <>. L’aventure ne fait que commencer.