Dans son livre Une terre promise, l’ancien président Barack Obama, le 44e des États-Unis d’Amérique raconte ses années à la maison blanche. Il évoque les grands événements qui ont secoué sa mandature, ses réussites, ses défis mais surtout parle de son successeur Donald Trump. Ce livre, il a commencé à l’écrire “peu après la fin de sa présidence. Avec Michelle Robinson-Obama ils sont montés à bord d’Air Force One pour la dernière fois et avaient mis le cap à l’ouest pour prendre des vacances longtemps reportées.”
Nous étions l’un et l’autre épuisés, physiquement et mentalement, pas seulement par le labeur des huit années écoulées, mais aussi par l’issue inattendue d’une élection qui avait vu quelqu’un de diamétralement opposé à tout ce que nous défendions choisi pour me succéder. Toutefois, ayant assuré notre part de la course jusqu’au bout, nous éprouvions une certaine satisfaction à savoir que nous avions fait de notre mieux – et, en dépit de tout ce que je n’avais pu accomplir en tant que président, même si je n’avais pu mener à bien tout ce que j’avais espéré, le pays était à présent en meilleure voie que lorsque j’avais pris mes fonctions. Pendant un mois, Michelle et moi avons fait la grasse matinée, dîné en prenant notre temps, effectué de longues promenades, nagé dans l’océan, fait le bilan, ravivé notre complicité, redécouvert notre amour et envisagé un deuxième acte moins tumultueux mais, espérions-nous, pas moins épanouissant. Et, quand j’ai été prêt à me remettre au travail, à m’asseoir à ma table avec un stylo et un carnet (j’aime encore écrire à la main, je trouve que l’ordinateur confère même à mes premiers brouillons un lustre trop brillant et pare les idées inabouties d’une netteté factice), j’avais en tête les grandes lignes du livre. Je souhaitais d’abord et avant tout rendre compte avec honnêteté des années de ma présidence – pas seulement évoquer les événements historiques qui avaient jalonné mes deux mandats et les personnalités importantes que j’avais côtoyées, mais également raconter certains vents contraires, politiques, économiques et culturels, qui avaient défini les défis à relever par mon gouvernement, et les choix que moi-même et mon équipe avions faits en conséquence. Je voulais, autant que possible, offrir au lecteur une idée de ce que c’est qu’être président des États-Unis ; je voulais lever un coin du voile et rappeler aux gens que, au-delà du pouvoir et du faste, il ne s’agit que d’un travail, que notre gouvernement fédéral n’est qu’une entreprise humaine comme n’importe quelle autre, et que les hommes et les femmes employés à la Maison-Blanche connaissent le même mélange quotidien de satisfactions, de déceptions, de tensions au bureau, de bourdes et de menus triomphes que le reste de leurs concitoyens. Je voulais en définitive raconter une histoire plus personnelle, susceptible d’inspirer les jeunes gens envisageant une carrière dans la fonction publique : comment mon parcours politique avait réellement démarré, alors que je cherchais une place qui me conviendrait, un moyen d’expliquer les différentes branches enchevêtrées de mon héritage, et comment ce fut seulement en arrimant mon chariot à quelque chose de plus ample que moi que j’avais finalement été en mesure de me trouver une communauté et un but dans la vie.
Extrait de la préface du livre Une terre promise de Barack Obama