Publié le 28 février 2024 par l’Organisation des Nations Unies pour l’Education, la Science et la Culture – UNESCO, le livre Mémoire du monde : trésors du patrimoine documentaire de l’Afrique s’étend sur 86 pages. Elle présente les 26 inscriptions africaines au Registre international du programme “Mémoire du monde” en plus des trois (03) nouvelles inscriptions ajoutées en 2023. Cet ouvrage constitue une étape importante pour la région dans le cadre de son positionnement identitaire.
Mémoire du monde – Trésors du patrimoine documentaire de l’Afrique est la première publication de ce type dans la région. Elle vise à accroître la visibilité du patrimoine documentaire en Afrique, à promouvoir les efforts de sauvegarde et à sensibiliser les comités nationaux Mémoire du monde, les commissions nationales pour l’UNESCO et les institutions de la mémoire à la nécessité de mettre en œuvre la Recommandation concernant la préservation et l’accessibilité du patrimoine documentaire, y compris le patrimoine numérique.
Sur la couverture de l’ouvrage se trouvent des images du patrimoine documentaire de plusieurs pays africains, notamment le Bénin, l’Ethiopie, le Madagascar, la Maurice, le Mali, la Namibie, le Nigéria, le Sénégal et l’Afrique du Sud. Celles-ci ne peuvent cependant être reproduites sans l’autorisation de leurs dépositaires, qui en détiennent les droits d’auteur.
La publication du livre rassemble des descriptions informatives et des images de haute qualité présentant au public les 26 inscriptions de la région et les trois (03) nouveaux éléments du patrimoine documentaire africain ajoutés au Registre en 2023. Il s’agit de deux éléments de l’île Maurice, « Archives sur la traite des esclaves et l’esclavage à Maurice (1721-1892) » et « Les collections d’archives du Bienheureux Père Jacques Désiré Laval – L’Apôtre de l’île Maurice », et d’une soumission conjointe du Burkina Faso et de la France intitulée « Archives du Mouvement international ATD Quart Monde en France et au Burkina Faso, de 1957 à 1992 ».
Les inscriptions vont des archives portugaises des chefs Ndembu d’Angola aux registres de jugement des héros nationaux du Zimbabwe. En effet, “L’histoire des relations coloniales et commerciales de l’Afrique en fait le seul continent à posséder un patrimoine documentaire écrit dans autant de langues : le Néerlandais, le Portugais, l’Anglais, l’Allemand et l’Arabe, ainsi que les langues autochtones via les écritures d’origine africaine et « l’Ajami ».” Papa Momar Diop, Président du Comité régional africain pour la Mémoire du monde (ARCMoW)
L’histoire riche et complexe de l’Afrique, entrelacée avec ses profondes connexions mondiales, est vivement reflétée dans ses vastes collections de patrimoine documentaire. Qu’il s’agisse de manuscrits jaunis, de photographies ou d’expressions artistiques, ces documents offrent un aperçu du passé du continent, étroitement lié à son présent et à son avenir.
Malgré l’importance mondiale de ce patrimoine commun, le patrimoine documentaire de l’Afrique est resté largement invisible, ne représentant que 5 % des inscriptions mondiales au Registre international de la Mémoire du monde. Les difficultés rencontrées par les institutions de la mémoire dans la région, qu’il s’agisse du manque de ressources ou de la méconnaissance du programme Mémoire du monde, contribuent à ce manque de visibilité.
“Nous affirmons fermement que la préservation de ces documents n’est pas simplement une question d’importance historique, mais un droit fondamental pour nos générations présentes et futures, afin qu’elles puissent s’approprier notre mémoire collective, apprendre de l’histoire et cultiver leurs identités culturelles avec fierté.” Tawfik Jelassi, Sous-directeur général pour la Communication et l’information, UNESCO.
Mémoire du monde est un programme de l’UNESCO créé en 1992 pour sauvegarder le patrimoine documentaire et assurer sa diffusion au niveau national et international. Son Registre répertorie le patrimoine documentaire répondant aux critères d’importance mondiale.
Le livre Mémoire du monde – Trésors du patrimoine documentaire de l’Afrique adopte une approche sensible au genre pour mettre en valeur les perspectives féminines souvent négligées dans les archives historiques. Il met en lumière le rôle des femmes dans l’histoire africaine, en présentant leur vie et leur travail dans les registres mauriciens de l’immigration clandestine, le rôle vital de Dorothea Bleek dans l’enregistrement du vocabulaire, de la généalogie et de l’art rupestre du peuple San, ainsi que le courage du médium spirituel zimbabwéen Nehanda dans sa résistance à l’oppression coloniale.
Les efforts pour sauvegarder et promouvoir le patrimoine documentaire de l’Afrique s’inscrivent dans le cadre du projet de l’UNESCO « Histoire générale de l’Afrique », lancé en 1964 ; contribuant à la Décennie internationale des personnes d’ascendance africaine (2015-2024).
Les efforts pour sauvegarder et promouvoir le patrimoine documentaire de l’Afrique s’inscrivent dans le cadre du projet de l’UNESCO « Histoire générale de l’Afrique », lancé en 1964 ; contribuant à la Décennie internationale des personnes d’ascendance africaine (2015-2024).