Le chemin de l’auteur Assandé Franck DIBY raconte une histoire qui commence à N’zué, un village de la ville de Bongouanou. N’doly le personnage principal de cette première partie, un étranger de Banabo s’y était installé pour se réaliser. C’était un village mystérieux où régnaient des initiés et aucun fétiche destructeur n’a droit de cité. Celui-ci trébuche sur la puissance de N’zué qui extirpe et anéantit les pouvoirs étrangers aux siens.
À N’zué se trouve une multitude de génies dont les Petits Cailloux, des créatures (génies) à la taille d’une pierre ronde et parfois avec des pleurs d’enfants. Une rencontre avec de tels monstres peut être fatale. Lorsque le village perd un fils, aucun des membres ne devait aller au champ pendant les obsèques.
Il avait en bref, un tas de principes à respecter. Dans ce village mystérieux N’doly épousa N’guessa et s’achèta une forêt pour le champ. Mais très tôt, il fera face à la tyrannie des génies. Ce qui l’aménera à consulter un Homme Dur qui lui prescrivit des rituels pour conjurer le sort.
Ce qu’il fit, non sans effort financier de sa part. Les génies pour quelques gouttes de sang d’animaux innocents le laisseraient-ils facilement cultiver sa forêt ?
Malgré les rituels de N’doly, le champ était toujours dur à labourer. Alors qu’elle chercha des taros et autres tubercules pour la cuisson, N’guessa sa femme, trouva un caillou limpide comme l’or sous terre. Une trouvaille qui va changer le cours des événements de la famille.
Dans la foulée, elle tombera enceinte et eut un jumeau : N’da kadjo et N’da konin qui repartirent tous trois années après. Après cette disparition, elle tombera à nouveau enceinte et donnera naissance à une très belle fille, désirable et travailleuse, N’doly Kpangni. Celle-ci vécut dix années auprès de son père avant que ce dernier ne passa de vie à trépas.
Joueur émérite de FC N’zué, Anselme Faras épousa en première noce, à 19 ans Ahou qu’il avait précocement enceinté et fut ensuite attiré par Kpangni, la fille de N’doly qu’il épousa en secondes noces. Avec celle-ci, il eut Koman Valin.
Après le décès de son père, grand planteur, Anselme Faras, quitta N’zué, sa terre natale, pour se rendre à Gregbeu, un village du peuple Gnambaoa qui l’accueillit. Là-bas, il sua beaucoup dans les plantations des autres pour avoir de quoi se nourrir et commença son champ. Sa femme Kpangni qui connut des difficultés d’accouchement, des grossesses infructueuses pour finalement concevoir Ebié qui seconda Oka et son grand frère, Valin.
À Zoukougbé, Valin et Oka logent chez Akoos la sœur d’une connaissance de leur mère. Valin le premier à être envoyé chez celle-ci subissait en silence l’enfer. Après son CEP, son frère Oka le rejoignit. Mais pour une affaire de bijou volé, Akoos renvoya les deux frères de la maison. Prenant acte, leur mère leur chercha un local sous la supervision d’une autre amie plus clémente, Benise. Valin décrocha le BEPC et son frère fut d’excellent résultat.
Après le BEPC, Oka devrait rejoindre son frère à Daloa auprès de son oncle. Mais à peine arrivé, une guerre civile éclata et il devint difficile de vivre dans cette ville et d’aller à l’école comme cela se doit. Face à la terreur qui se montre dans tous les coins de rue, leur oncle décida que Valin, Oka et leurs cousins se déplacent pour le village, c’est-à-dire la ferme où vit Anselme et sa famille.
Trois ans après ce déplacement, les affrontements cessèrent et le gouvernement en place appela les enfants à reprendre le chemin de l’école. Valin, Ola et leurs cousins se rendirent à Daloa, cette ville qui 3 ans plus tôt les avait rejetés. Elle semblait désormais perdre de son éclat. De toutes les façons, les deux frères y restèrent et passèrent leur baccalauréat avec brio. Cette même année, Anselme Assemi, leur petit frère resté au village décrocha son CEP. Quel bonheur pour cette famille qui manque cruellement de ressources financières !
Comment les deux frères vivront-ils après cet heureux événement ? Trouveront-ils le chemin de l’université comme tous les amis ?
Grâce à Nadia, la sœur de son institutrice, Assemi réussit à s’installer à Bouaké. Là-bas, il vit au dépens de son frère Valin, devenu instituteur. Au vu des multiples difficultés, il se lança dans l’enseignement de l’espagnol alors qu’il poursuivait des études de Master. Malgré qu’il remplissait toutes les conditions pour être boursier, il n’en bénéficia que grâce au réseau qu’il infiltra. Une bande de corrompus !
Les efforts des enfants de Anselme ont payé. Assemi décrocha son doctorat et son frère Oka devint professeur d’allemand au collège. Mais leur père n’a pu tirer le fruit de ses efforts avant de passer de vie à trépas.
Ce qui semble être bien triste même si c’est la réalité de nombreux parents. De toute façon, la réussite d’un père ne se mesure-t-elle pas à la réalisation de ses enfants ? Kpangni, leur mère sera le seul parent à vraiment en profiter, c’est déjà un plus.
La lecture de ce livre laisse entrevoir le quotidien de nombreuses familles africaines. L’ouvrage montre comment des enfants issus de milieux dépourvus ont pu se hisser à des sommets grâce à leur abnégation et leur persévérance sans borne dans un pays où la corruption dicte sa loi et où le système éducatif est moribond.
L’auteur montre qu’il est possible de réussir peu importe son statut social. Il souligne que cela n’est pas si aisé et qu’il faut s’armer pour affronter les obstacles qui se dressent sur le chemin. Le chemin est un livre écrit dans un style fort simple.
Œuvre : Le chemin
Auteur : Assandé Franck DIBY (Roman)
Nombre de pages : 204