Condamné à cinq ans de prison pour association de malfaiteurs dans le dossier du financement libyen de sa campagne présidentielle de 2007, Nicolas Sarkozy sera conduit, ce mardi 21 octobre 2025, à la prison de la Santé, à Paris. Une incarcération inédite dans l’histoire de la République française.
Mais avant de franchir les portes de la célèbre maison d’arrêt, l’ancien chef de l’État a confié au Figaro son intention de mettre à profit son séjour carcéral pour lire. Trois ouvrages, le maximum autorisé, l’accompagneront dans sa cellule d’isolement :
- La Biographie de Jésus de Jean-Christian Petitfils
- Le Comte de Monte-Cristo, tomes I et II, d’Alexandre Dumas
Deux figures d’hommes injustement condamnés
Le choix de ces lectures n’a rien d’anodin pour celui qui n’a cessé de clamer son innocence depuis le début de ses ennuis judiciaires. Sarkozy confie s’être identifié à Jésus, « crucifié au nom d’une vérité dérangeante », et à Edmond Dantès, le héros de Dumas, « trahi par des amis qui jalousaient sa réussite ». Deux destins marqués par la trahison et la rédemption. Toujours selon ses confidences, un prêtre lui aurait déjà remis une Bible, accompagnée d’un message simple : « Vous êtes dans mes prières. »
Lire derrière les barreaux
La prison de la Santé, inaugurée en 1867, a vu passer Alfred Dreyfus, Guillaume Apollinaire, ou encore Jean-Christophe Mitterrand. Elle dispose aujourd’hui d’une bibliothèque de plus de 10 000 livres, offrant aux détenus un rare espace d’évasion intellectuelle. Sarkozy y occupera une cellule de onze mètres carrés, à la fenêtre scellée. Sa routine sera strictement encadrée, mais il pourra recevoir trois livres à couverture souple par semaine.
Pour beaucoup, ce séjour s’annonce comme une épreuve. Pour lui, peut-être une période d’introspection. L’ancien président aurait déjà évoqué son intention d’écrire un nouveau livre depuis sa cellule — un récit où il livrerait sa propre vision de l’histoire.
Lire pour renaître
« Ma vie est un roman », a-t-il déclaré au Figaro, deux jours avant son incarcération. Et le voilà, peut-être, prêt à écrire le chapitre le plus inattendu de ce roman : celui de la lecture comme survie morale.
Entre Jésus et Monte-Cristo, Nicolas Sarkozy semble avoir trouvé deux compagnons de cellule à la hauteur de ses tourments : le pardon et la vengeance, la foi et la justice, la solitude et la reconstruction.
Lire pour s’en sortir : telle pourrait bien être désormais sa devise.
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