‎R.D.C : Entretien avec Léonard Espérant KABEYA au tour de son ouvrage « L’Homme est noir »
‎R.D.C : Entretien avec Léonard Espérant KABEYA au tour de son ouvrage « L’Homme est noir »

‎R.D.C : Entretien avec Léonard Espérant KABEYA au tour de son ouvrage « L’Homme est noir »

Avec son premier recueil L’Homme est noir, le poète congolais Léonard Espérant KABEYA s’impose comme une voix nouvelle et prometteuse de la littérature en RDC. Dans une poésie à la fois intime et universelle, il interroge l’histoire coloniale, les blessures de la mémoire, mais aussi la beauté africaine et l’espoir d’une humanité réconciliée. Rencontre avec un écrivain engagé qui croit en la force des mots pour éveiller les consciences. Nous vous proposons de lire notre entretien.

‎« L’Homme est noir » : un titre qui interpelle


‎LDL : Votre recueil frappe d’abord par la force de son titre. Quelle idée ou urgence vous a conduit à écrire ce livre ?

‎LEK : Merci de la question, en effet, un grand nombre d’idées m’a parvenu, mais une seule m’y est amené. Il s’agit d’une double opposition et observation entre ces êtres humains : « singe » au « porc » et « noir » au « blanc ». Ainsi, il y a plusieurs lurettes l’homme blanc qualifiait le noir de singe vu la couleur de sa peau. De son côté et pour la paix universelle, l’homme noir a réagi par le silence, il n’a pas qualifié le blanc de porc vu également la couleur de peau. Bref, c’est une des idées et motivations à notre carrière.

LDL : Quels sont les grands thèmes que vous développez dans ce recueil ? Et en quoi vous paraissent-ils particulièrement actuels ?

LEK : Dans ce recueil, nous avons abordé plusieurs thèmes, nous citons : l’amour de sa nation (où nous appelons l’homme à aimer ses us et coutumes), le massacre (ici nous nous référons aux méfaits de la colonisation), la révolte (un appel vibrant à l’homme noir, qui ne doit plus se laisser manipuler), la paix et son règne (cri à l’est du Congo, partie toujours agressée), la nature (notamment la beauté africaine).

‎Une poésie engagée et universelle

‎LDL : On sent dans vos vers un engagement profond, une voix à la fois intime et collective. Peut-on parler d’une poésie engagée ?

LEK : Oui, nous pouvons parler ainsi, parce qu’elle défend les sans-défenses et lutte contre l’oppression.

‎LDL : Votre écriture poétique semble convoquer à la fois l’histoire, la mémoire et la condition humaine. Comment avez-vous articulé ces dimensions dans votre œuvre ?

LEK : Elle ne semble pas mais elle l’est. Ces dimensions sont articulées selon le respect des règles poétiques, grammaticales, stylistiques et consorts.

‎LDL : A qui s’adresse L’Homme est noir ? Et que souhaitez-vous que le lecteur retienne après l’avoir lu ?

LEK : L’Homme est noir s’adresse à tous c’est-à-dire aux blancs, jaunes, noirs, etc. Le lecteur doit retenir que l’Homme peu importe tous ses faits, il doit apprendre à atteindre ses fins nonobstant les défis et fis. Et doit savoir que rien n’est parfait sur terre. D’où le titre L’Homme est noir.

‎Rendre la poésie accessible à tous

LDL : La poésie est parfois considérée comme élitiste ou inaccessible. Quel est votre regard là-dessus, et comment travaillez-vous pour toucher un public large ?

LEK : Bien qu’elle soit ainsi, en écrivant nous travaillons tous les niveaux de langue (basilecte, mésolecte et acrolecte) pour permettre à tout le monde d’y accéder.

‎Un parcours récent mais prometteur

LDL : Parlez-nous un peu de votre parcours d’écriture. D’où vient votre passion pour la poésie et quel a été le chemin vers ce premier recueil ?

LEK : Et voilà, mon parcours d’écriture débute en fin Octobre 2022. Nous avons rencontré fis et défis surmontés mais aussi compliments et éloges. Cette passion vient comme expliquer à la première question. Le chemin était long, vu que nous n’avions aucune expérience, seul le vingt fois sur le métier polissez votre ouvrage nous réconfortait.

‎LDL : Quels sont vos projets littéraires à venir ? Pensez-vous prolonger cette réflexion identitaire dans d’autres formes ou genres ?

‎LEK : Certainement, nous le pensons. Nos projets d’avenir sont multiples vu que nous avons des œuvres littéraires inédites (roman, conte et poésie).

LDL : Enfin, quel message ou quel appel souhaitez-vous adresser à vos lecteurs et lectrices à travers L’homme est noir ?

LEK : A travers L’Homme est noir, nous adressons à nos lecteurs un message de Justice Paix Travail.

Fiston Axel ILUNGA Kabasele, représentant de l’ivre du livre-RDC

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7 commentaires

  1. Cet entretien est instructif sur la manière dont les auteurs peuvent transformer des oppositions simplistes (singe / porc, noir / blanc) en thèmes universels. La démarche poétique engagée pour défendre les sans-défenses est louable, et lidée de rendre la poésie accessible en utilisant tous les niveaux de langue (basilecte, mésolecte, acrolecte) est pragmatique. Cependant, le vingtième sur le métier pour polir son ouvrage semble un peu… optimiste, surtout quand on évoque des œuvres littéraires inédites en perspectives. On sent une grande passion, mais peut-être un peu dimmaturité dans la perception des défis réels de la création littéraire. Toujours est-il que le message de Justice Paix Travail est un cri dalarme utile dans ce monde complexe.laser marking machine

  2. Cet entretien met en lumière une poésie qui cherche à polir les inégalités, mais où lidée de polir son ouvrage vingt fois sur le métier fait sourire ! Polir une poésie, cest une vrai art de la patience, surtout quand on a aucune expérience. Cependant, lengagement pour rendre la poésie accessible à tous en utilisant tous les niveaux de langue (basilecte, mésolecte, acrolecte) est louable. Et que dire de ces projets davenir (roman, conte) après une passion qui date de fin octobre 2022 ? On sent le dynamisme, mais peut-être faudra-t-il attendre la Grande Rentrée Littéraire de Kinshasa 2025 pour voir ces futures œuvres. Enfin, le message de Justice Paix Travail est un cri dalarme utile, comme dirait LEK !deltarune the girl prophecy

  3. Cet entretien, oh là là ! LEK parle de polir son ouvrage « vingt fois sur le métier », ça me fait sourire, un vrai art de la patience, surtout avec aucune expérience ! 😉 Mais lidée de rendre la poésie accessible en utilisant tous les niveaux de langue (basilecte, mésolecte, acrolecte) est louable, un vrai défi ! Et les projets davenir (roman, conte) après une passion de fin octobre 2022, cest un dynamisme à souligner ! Cependant, le message de Justice Paix Travail reste un cri dalarme utile dans ce monde complexe. Bonne chance pour la GRKL de Kinshasa 2025, on attend vos futures œuvres ! 📚✨act two ai video

  4. Cet entretien est instructif sur la manière dont les auteurs peuvent transformer des oppositions simplistes (singe / porc, noir / blanc) en thèmes universels. La démarche poétique engagée pour défendre les sans-défenses est louable, et lidée de rendre la poésie accessible en utilisant tous les niveaux de langue (basilecte, mésolecte, acrolecte) est pragmatique. Cependant, le vingtième sur le métier pour polir son ouvrage semble un peu optimiste, surtout quand on évoque des œuvres littéraires inédites en perspectives. On sent une grande passion, mais peut-être un peu dimmaturité dans la perception des défis réels de la création littéraire. Toujours est-il que le message de Justice Paix Travail est un cri dalarme utile dans ce monde complexe.đếm ngược ngày

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