La littérature maghrébine de langue française contemporaine : retour du référent, exercice de style ou expérience de l’hybridité ? (Djerba)
La littérature maghrébine de langue française contemporaine : retour du référent, exercice de style ou expérience de l’hybridité ? (Djerba)

La littérature maghrébine de langue française contemporaine : retour du référent, exercice de style ou expérience de l’hybridité ? (Djerba)

  • Date de tombée (deadline) : 30 Septembre 2025
  • À : Djerba-Tunisie

Colloque international

La littérature maghrébine de langue française contemporaine :

retour du référent, exercice de style ou expérience de l’hybridité ?

Djerba, 13-14 et 15 février 2025

Université de Sfax

Faculté des Lettres et Sciences Humaines

Laboratoire de Recherche Interdisciplinaire en Discours, Art, Musique et Economie

(LARIDIAME, LR18ES23) et L’Ecole doctorale en Lettres, Arts et Humanités ((EDLAH, ED08FLSHS01). En collaboration avec L’Université de Rouen Normandie Institut Interdisciplinaire Homme société IRIHS Avec le concours de L’Institut Français de Tunisie.

La littérature maghrébine de langue française fait aujourd’hui, incontestablement partie intégrante du paysage culturel maghrébin. Les œuvres de Assia Djebar, Lynda Chouiten, Kamel Daoud, Boualem Sansal, Yasmina Khadra, Malika Mokeddem, Amin Zaoui, Mohammed Dib, Azza Filali, Héla Béji, Emna Belhaj Yahia, Fawzia Zouari, Wafa Ghorbel, Ali Bécheur, Yamen Manaï, Sonia Chamkhi, Mouha Harmel, Abdellah Baïda, Abdelhak Serhane, Mohamed Nedali, Mokhtar Chaoui, Myriam Alaoui, Mahi Binebine, Abdellah Taïa, Leïla Slimani, Bouthaïna Azami, Bahaa Trabelsi, etc. figurent ainsi dans les manuels scolaires et les programmes universitaires. L’une des caractéristiques de la littérature maghrébine en langue française, qui est aussi une preuve de richesse et de vitalité est, comme l’affirmait Jacques Noiray déjà en 1996, la grande variété de ses thèmes ainsi que de ses formes d’expression. Cette littérature est sans doute de ce fait encore difficile à cerner. Il est indiscutable qu’une large proportion des œuvres qui la constituent se préoccupe des mutations sociales et politiques, remet en question toutes les formes de pouvoir, qu’il soit politique ou religieux, mais une autre part, non moins grande, cherche aussi à contester certains canons littéraires et à renouveler ses formes. On y décèle, comme l’affirme l’universitaire algérien Hadj Miliani, de nouvelles postures ainsi que des modèlements et des articulations esthétiques originaux. Cette littérature connaît donc une incessante dynamique de transformation au point qu’on a qualifié cette évolution de maghrébinisation. Ces mouvements d’appropriation n’excluent ni dialogue ni ouverture sur l’altérité.

Pour appréhender la complexité de cette expression, on peut se référer au contexte linguistique. Le moyen d’expression des auteurs maghrébins, dans une société postcoloniale, n’est ni l’arabe littéraire, ni la langue populaire, « la darija », mais la langue de l’ancien colonisateur (celle-ci pouvant ne pas être exclusive dans la pratique d’écriture). Or, toute langue, loin d’être seulement un outil de communication, est porteuse de valeurs culturelles, esthétiques, éthiques et idéologiques. Elle garde la trace de l’histoire d’un peuple, de sa mémoire, façonne son imaginaire et sa manière de penser. C’est pourquoi elle est (encore ?) considérée par certains comme la manifestation d’une aliénation des écrivains qui la pratiquent et qui seraient ainsi toujours soumis à un impérialisme. D’autres, comme les Tunisiens Albert Memmi ou Azza Filali, pensent que cette appropriation de la langue française est plutôt un moyen de libération que ce soit dans la représentation du monde ou de soi dans le monde. Elle a permis l’émergence d’une littérature qui a été à la fois un lieu de résistance face à l’ancien colonisateur et un moyen d’analyse, d’enrichissement et de renouvellement face aux traditions culturelles arabe ou berbère. Elle offre du coup une belle occasion d’échanges et de pratiques interculturelles. Christiane Chaulet Achour affirme : « L’écrivain bilingue, trilingue a, dans sa besace, un nombre incalculable de richesses. En plus, sa situation de dominé lui donne la rage d’inventer, de faire autrement, de ne pas proposer une littérature de la décalcomanie. » (Entretien avec Diacritik, le 8 février 2017).

Cette « rage d’inventer, de faire autrement » qui anime les écrivains maghrébins se manifeste précisément dans leur quête de nouvelles formes d’écriture qui se déploient contre les codes établis et contre les modes de réception conventionnels. Ces formes inventives privilégient le mixte, l’hybride, l’hétérogène, l’indétermination, etc. Nous citerons à titre d’exemple Bangkok blues de Hédi Bouraoui : l’auteur ne se borne pas à se distancier du modèle narratif traditionnel, il le déstructure en créant un nouveau genre qu’il appelle « le romanpoème ». D’autres écrivains maghrébins comme Yamen Manaï (Bel Abîme), Wafa Ghorbel (Le Jasmin noir, Fleurir), Monia Mouakhar Kallel (Cheikhs en confidences), Leïla Slimani (Le pays des autres), Tahar Bekri (Par-delà les lueurs), Foued Laroussi (Pavillon Monet), Mouha Harmel (Siqal, l’antre de l’ogresse), Azza Filali (Malentendues) …, sont, eux aussi, dominés par une même hantise d’ordre poétique, une même nécessité de recherche de modalités littéraires inventives.

L’objectif de ce colloque n’est donc pas de revenir sur les aspects socio-historiques ou idéologiques qui ont marqué cette littérature dans sa phase d’émergence et qui ont été analysés mais d’explorer, dans une perspective littéraire, poétique, stylistique, didactique… les voies empruntées par cette littérature au XXIe siècle. Comment les voix actuelles de la littérature maghrébine manifestent-elles leur originalité ? L’appréhension du réel est-elle toujours prédominante ou mise à distance ? Lorsque certains aspects du réel sont pris en charge par les œuvres (la question féminine, le lien social, le terrorisme, etc.), sont-ils représentés de façon neuve ? Quels sont les modèles efficients – toujours reproduits ou au contraire bousculés ?

Notre colloque envisage de réfléchir sur cette littérature autour des axes suivants :

• Le retour / le refus du référent

• Expression de soi et écritures de l’intime aujourd’hui

• Représentation du féminin / représentation du masculin

• Représentation de la violence et du terrorisme

• L’art du témoignage

• Innovation formelle, générique et esthétique

• Les stratégies scripturales et les modes de lecture de la littérature maghrébine actuelle

• Le mixte, l’hybride, l’hétérogène dans la littérature maghrébine actuelle

• Esthétique de la réception

• Littérature et enseignement

Les propositions de communication (titre et résumé), d’environ une demie page, accompagnées d’une courte notice biographique sont à envoyer uniquement par voie électronique avant le 30 septembre 2024 à l’adresse :

mustapha.trabelsi@flshs.usf.tn

Inscription :

Les frais de participation (avec hébergement de 3 nuitées dans un hôtel 4*à Djerba) :

· 350 euros pour les non-Maghrébins

· 550 dinars TND pour les Maghrébins

Frais de participation (sans hébergement) :

· 250 dinars TND pour les Maghrébins

Les frais d’inscription sans hébergement couvrent les pauses café, le déjeuner et le pack du colloque (y compris les activités culturelles et artistiques).

Le déplacement restera à la charge des communicants.

Comité scientifique :

Abdellah Baida (Université Mohamed V, Rabat)

Dalila Belkacem (Université de d’Oran 2, Mohamed ben Ahmed)

Arselène Ben Farhat (Université de Gabes)

Charles Bonn (Université Lyon II)

Mounira Chatti (Université Paris VIII, Vincennes-Saint-Denis)

Touria Fili (Université Lyon II)

Sonia Fitouri-Zlitni (Université de Tunis)

Hind Fodil Belkacem (Université Mostaganem, Abdelhamid Ibn Badis)

Kamel Gaha (Université de Tunis)

Martine Job (Université de Bordeaux Montaigne)

Foued Laroussi (Université de Rouen Normandie)

Abdelouahed Mabrour (Université Chouaib Doukkali El Jadida)

Hazar Maiche (Université de Annaba)

Samir Marzouki (Université de la Manouba)

Chokri Rhibi (Université de Gabes)

Catherine Rioux (Université de Clermont-Auvergne)

Abdellah Romli (Université Ibn Toufail, Kenitra)

Marta Seggara (Centre National de la Recherche Scientifique-CNRS)

Abderrahan Tenkoul (Université Euro Méditerranéenne de Fès)

Mustapha Trabelsi (Université de Sfax)

Calendrier

15 octobre 2024 : réception des propositions de communication

30 octobre 2024 : notification aux auteurs

février 2025 : Colloque international

Juin 2025 : publication

Responsable : Mustapha Trabelsi,

Laboratoire de Recherche Interdisciplinaire en Discours, Art, Musique et Economie (LARIDIAME)

• Adresse : Faculté des Lettres et Sciences Humaines – Sfax (Tunisie)

Articles Similaires
Livre et édition au cœur des priorités : l’OIF lance l’appel à projets FORCE pour dynamiser la filière francophone

Dans le cadre de son programme « Industries culturelles et découvrabilité », l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) lance deux Lire plus

Grand Prix Littéraire du Bénin 2025 : l’appel à candidatures est lancé jusqu’au à 15 juillet

La scène littéraire béninoise s’apprête à vivre un temps fort de son calendrier culturel : le lancement officiel de l’appel Lire plus

Appel à contributions pour le numéro spécial de la revue L’Impact n°6 : Varia littérature et arts

1Date limite de soumission : 20 septembre 2025 Lieu : Marrakech Après cinq numéros thématiques, la revue L’Impact propose un Lire plus

Prix du Livrovore, la première édition lancée – 15 juin 2025, faites parler vos langues et vos lectures !

Amoureux et amoureuses de la littérature, de la culture et des arts, ceci est pour vous ! Dans le cadre Lire plus

PRIX FILO 2025 : l’appel à candidature pour la 18e édition prend fin le 25 juin prochain

La 18e édition des Grands Prix du Livre de la FILO, organisée dans le cadre de la Foire Internationale du Lire plus

Des Mots à la Scène : l’Institut français soutient les nouvelles écritures dramaturgiques africaines et francophones – candidature jusqu’au 11 juillet 2025

Le programme Des Mots à la Scène est une initiative phare de l'Institut français, conçue pour soutenir et promouvoir les Lire plus

Appel à contributions pour Prismi, revue du département d’italien de l’Université de Lorraine

Date de tombée (deadline) : 15 Juin 2025 À : université de lorraine APPEL A CONTRIBUTIONS POUR PRISMI nouvelle série Lire plus

Appel à communications – Lecture, écriture et image à l’ère du numérique et de l’IA

Date de tombée : 01 octobre 2025 Lieu : Université Bourgogne Europe Colloque « Lecture et écriture. Texte et image Lire plus

Appel à candidatures – Horizon Littéraire 2025

🎯 Thème général : LES MOTS QUI NOUS RELIENT 📅 Dates : Du 28 au 31 juillet 2025 🌐 Format Lire plus

Appel à candidatures pour le Prix des Archives du Centre Gide-Schlumberger de la Fondation des Treilles, ouvert jusqu’au 30 septembre 2025

En 2008 est créé le Centre d’Études Littéraires des Treilles, qui est baptisé ensuite du nom de Jean Schlumberger, oncle Lire plus

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Share via
Copy link