Le Salon du livre de Toronto a révélé le 3 février 2025 les œuvres en lice pour le Prix Alain-Thomas 2025 parmi dix-huit candidatures. Le prince africain, le traducteur et le nazi de Didier Leclair (roman, David); La cité de Kali de Sherman Sezibera (roman, Terre d’Accueil); Un lourd prix à payer de Claire Ménard-Roussy (roman, David); en sont les heureux finalistes.

Didier Leclair
Didier Leclair (nom de plume de Didier Kabagema) est un auteur franco-canadien né à Montréal en 1967. Ayant grandi en Afrique, il a eu l’opportunité de parcourir plusieurs pays du continent en raison des affectations professionnelles de ses parents rwandais. Il retourne au Canada à 18 ans pour étudier à l’Université Laurentienne de Sudbury et au Collège universitaire Glendon à Toronto. Installé à Toronto, il a travaillé pour TFO et Radio-Canada avant de se consacrer à l’écriture, à la traduction et à la révision. Ses œuvres explorent des thèmes tels que l’identité, la culture et l’immigration, avec des influences d’auteurs comme Fernando Pessoa, Jean-Claude Charles et James Baldwin.
Distinction de l’auteur
Parmi ses distinctions, se trouve le Prix littéraire Trillium 2001 pour « Toronto, je t’aime », une nomination au Prix du Gouverneur général en 2004 pour « Ce pays qui est le mien », une place de finaliste au Toronto Book Award 2019 pour le même ouvrage, et le Prix Christine Dumitriu Van Saanen 2016 pour « Pour l’amour de Dimitri ».
Son roman « Le prince africain
Son roman « Le prince africain, le traducteur et le nazi » est décrit comme une poursuite palpitante. L’histoire se déroule à Paris en 1941, sous l’Occupation allemande. Antonio Jose Henrique Dos Santos Mbwafu, prince héritier du royaume Kongo, est impliqué dans un trafic de diamants entre son pays et la France. À Paris, il est assisté par son traducteur Jean de Dieu et son chauffeur Hans. Lors d’un voyage à Lisbonne pour récupérer des sacs de café envoyés par son père, le roi Pedro VII, il prévoit de vendre les diamants cachés à l’intérieur. Cependant, ses activités attirent l’attention du major Baumeister de la Gestapo, qui cherche à s’emparer des pierres précieuses. S’ensuit une chasse à l’homme captivante dans Paris, impliquant des personnages hauts en couleur, dont Sarah, une Polonaise juive, Jean de Dieu, Jenny la Chinoise, et Armando, un Brésilien propriétaire de café. Ce roman d’espionnage offre une perspective unique sur l’Occupation, vue à travers les yeux des Noirs et des colonisés opposés au nazisme.
Sherman Sezibera
Sherman Sezibera est un écrivain, journaliste, scénariste et producteur de théâtre franco-canadien d’origine rwandaise. Né au Rwanda, il émigre au Canada en 1994 à l’âge de neuf ans. Passionné de littérature dès son jeune âge, il entreprend une carrière dans l’écriture. Ses voyages en Inde et au Népal, ainsi que ses pèlerinages dans l’Himalaya, influencent sa spiritualité et son approche littéraire. En plus d’écrire, Sezibera est professeur de yoga certifié et a enseigné au Canada, en Europe et en Asie.
Un premier ouvrage qui explore l’autisme
Son premier ouvrage, « Être autiste et réussir sa vie » (2018), explore les défis et réussites des personnes autistes.
Son second roman, « La cité de Kali”
Son second roman, « La cité de Kali », est une fable suivant Lulu et Salif, deux jeunes survivants du génocide rwandais, dans un voyage initiatique où ils confrontent Kali, déesse du temps et de l’illusion. Sélectionné pour inaugurer le club de lecture inclusif du Salon du Livre de Toronto en novembre 2024, ce récit allégorique les pousse à affronter leurs peurs et à découvrir leur véritable identité.
Claire Ménard-Roussy
Dans son roman Un lourd prix à payer, Claire Ménard-Roussy nous plonge au cœur d’une intrigue policière percutante qui interroge le poids des choix individuels et leurs répercussions sur plusieurs générations. À travers ce récit poignant, l’auteure dresse le portrait d’une famille immigrante en Ontario après la Seconde Guerre mondiale, dévoilant avec intensité les défis et les drames qui ont forgé leur destin. Chaque page tient le lecteur en haleine, témoignage de la maîtrise narrative de Claire Ménard-Roussy qui explore les dilemmes moraux et les conséquences inévitables de décisions souvent lourdes de sens.
Ce roman, véritable miroir des tensions sociétales et des souffrances héritées, s’inscrit dans une démarche qui ne se contente pas de raconter une histoire : il interroge l’essence même du sacrifice et du coût à payer pour un avenir meilleur. La plume incisive de l’auteure met en lumière la complexité des choix qui, bien que parfois douloureux, ouvrent la voie à la rédemption et à l’espoir. Le lecteur se trouve ainsi invité à méditer sur l’impact de ces décisions sur l’identité et la cohésion d’une communauté, ainsi que sur les lourdes charges émotionnelles qui se transmettent de génération en génération.
Un lourd tribut littéraire n’est pas seulement le titre d’un roman, c’est aussi une invitation à réfléchir sur les sacrifices personnels et collectifs qui jalonnent notre parcours vers la réussite et la rédemption. Claire Ménard-Roussy, par son œuvre, nous rappelle que chaque choix a son prix, mais que c’est aussi dans ces épreuves que se forge la grandeur de l’âme.
Prix Alain-Thomas
Le Prix Alain-Thomas, qui récompense l’excellence littéraire en Ontario français, offre une dimension supplémentaire à cette rencontre entre art et engagement. Doté d’une bourse de 2 000 dollars, ce prix est décerné chaque année par l’Association des auteures et des auteurs de l’Ontario français en partenariat avec le Salon du livre de Toronto. La cérémonie d’ouverture, qui se tiendra le jeudi 27 février 2025 à l’Université de l’Ontario français (9, rue Lower Jarvis, Toronto), permettra de dévoiler l’œuvre gagnante, symbole d’un effort collectif pour promouvoir la diversité culturelle et la richesse du patrimoine littéraire francophone.
Le jury, composé de trois membres représentant la diversité franco-ontarienne, a examiné avec soin les œuvres en lice, en évaluant leur qualité littéraire, leur originalité ainsi que leur capacité à émouvoir et à questionner. Cette démarche vise non seulement à honorer les talents établis, mais également à encourager la relève et à stimuler la passion pour la lecture dans une région où la littérature continue de jouer un rôle fondamental dans l’éducation et la transformation sociale.
Le Prix Alain-Thomas, initialement nommé Grand prix du Salon du livre de Toronto en 1993, vise à reconnaître l’excellence littéraire en Ontario français. Renommé en 1999 en hommage à Christine Dumitriu Van Saanen, fondatrice du Salon, il adopte son nom actuel en 2021 pour honorer Alain Thomas, ancien président du comité du prix et promoteur de la littérature franco-ontarienne.
Les genres admissibles pour ce prix incluent le roman, la poésie, les essais et le théâtre. Les ouvrages publiés à compte d’auteur, les rééditions, les éditions critiques, les thèses, les études académiques, les ouvrages pédagogiques, les traductions et les livres électroniques ne sont pas éligibles.
Pour toute information complémentaire sur le Prix Alain-Thomas 2025, vous pouvez contacter Gabriel Osson, président du comité du prix, à l’adresse info@salondulivredetoronto.com ou par téléphone au 416-670-9847.