Véronique Tadjo parle de la fin du Prix Orange du Livre en Afrique (POLA)
Véronique Tadjo parle de la fin du Prix Orange du Livre en Afrique (POLA)

Véronique Tadjo parle de la fin du Prix Orange du Livre en Afrique (POLA)

La poète, écrivaine ivoirienne et présidente du jury international du Prix Orange du Livre en Afrique (POLA), Véronique Tadjo donne de la voix à propos de la fin du Prix sur le continent. C’est au détour de l’émission Les échos d’ailleurs du mardi 22 octobre 2024. Elle peint l’amour qu’elle portait pour le POLA et appelle les grandes entreprises comme Orange à continuer à encourager la lecture.

Intégralité de ses propos  

Le Prix Orange du Livre en Afrique – ou le POLA, comme on avait l’habitude de l’appeler – était une petite merveille.

Depuis sa création en 2019, j’avais le plaisir d’être présidente du jury. Rien qu’en parlant de ce prix à l’imparfait, cela me fait mal au cœur. Non, je veux dire que cela me brise le cœur ! Et ce n’est pas une métaphore. 

Le POLA avait quelque chose d’unique : il récompensait un roman écrit en langue française par un écrivain africain, publié par une maison d’édition basée sur le continent africain. Bien plus qu’un prix littéraire, il était animé par la conviction que les œuvres des auteurs africains devraient pouvoir être publiées en Afrique afin d’être largement accessibles dans les librairies locales. 

Par ailleurs, une campagne de promotion était mise en place au-delà des frontières du continent. Outre la dotation de 10.000 euros, un montant ayant le potentiel de changer la vie des auteur(e)s, 

Le POLA proposait aux éditeurs un programme de formation ainsi qu’une initiation à la critique littéraire pour les comités de lecture. Regroupant une centaine de lecteurs issus de 15 pays africains, ils assuraient la présélection des livres. Les romans étaient ensuite soumis à notre jury international, composé d’auteurs, de journalistes et de libraires.    

En six ans, le POLA avait marqué le paysage littéraire francophone en révélant des auteurs talentueux du Cameroun, du Maroc (deux fois), de la Tunisie, de Madagascar et du Congo-Brazzaville, ainsi que leurs maisons d’édition. Selon une étude de l’Organisation internationale de la francophonie, en 2050, l’Afrique abritera près de 85 % des francophones de la planète. Hélas, la maîtrise de la langue française y est en baisse, en raison du manque de soutien au livre dans l’enseignement et dans la vie culturelle.

Pourquoi mettre fin à cette belle aventure littéraire en Afrique ? Orange, l’un des principaux opérateurs de télécommunications et de services numériques dans le monde, implanté dans 18 pays africains, se détourne (délaisse) du livre et de la lecture ! Pour des raisons financières ? Pas du tout !

Il s’agirait de privilégier la musique. Considérant que les jeunes, de manière générale, se détournent du livre pour se plonger dans leurs petits écrans et les médias sociaux, il est urgent de faire pencher la balance. Les grandes entreprises ont la possibilité – ou plutôt, le devoir – de changer la donne.

Source : Les échos d’ailleurs sur Radio France Culture. 

Appel à une politique du livre 

Elle lance un appel à une politique du livre pour la jeunesse et note que les actions dans le cadre du POLA ne pesaient rien dans l’énorme budget de communication de Orange. Ce dernier aurait pris d’autres résolutions. Même si l’opérateur à mis fin au Prix Orange du Livre (France) et celui de la BD, la désormais ancienne présidente du jury du POLA axe son avis sur le dernier.

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