Le 1ᵉʳ août, 213ᵉ jour de l’année, est une date profondément symbolique pour le Bénin, qui célèbre en ce jour son indépendance. À la lumière de cet événement, nous explorons les échos littéraires qui célèbrent ou interrogent cette souveraineté retrouvée, à travers les auteurs, les mémoires et les luttes consignées dans les livres. Ce jour est aussi marqué par le souvenir d’une figure de la critique littéraire anglaise, Percy Lubbock.

Célébration de l’indépendance du Bénin (1ᵉʳ août 1960)
Le Bénin (ancien Dahomey) accède à l’indépendance le 1ᵉʳ août 1960. Ce tournant politique et historique a inspiré des générations d’écrivains béninois. Parmi eux :
- Paulin Hountondji : philosophe et penseur critique, dont les textes interrogent les rapports entre pensée africaine, postcolonialisme et autonomie intellectuelle.
- Olympe Bhêly-Quenum : dont Le Chant du lac et Un Piège sans fin portent un regard lucide sur les blessures de l’histoire coloniale et les espoirs de l’après-indépendance.
- Florent Couao-Zotti : qui dans une écriture incisive, teintée de satire, peint les paradoxes des États postcoloniaux.
- Jean Pliya : dramaturge majeur, auteur de pièces comme Kondo le requin, où il ressuscite les figures de résistance et valorise l’histoire précoloniale du Dahomey.
L’indépendance a donné lieu à une littérature du réveil, mais aussi à une littérature du désenchantement, comme en témoignent bien des œuvres béninoises publiées dans les décennies suivantes.
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Décès
1ᵉʳ août 1965 : décès de Percy Lubbock, critique littéraire anglais. Son ouvrage The Craft of Fiction (1921) a profondément influencé l’analyse des formes narratives modernes.
Publications et événements marquants
Autour du 1ᵉʳ août 1960 : plusieurs auteurs africains contemporains de l’indépendance publient des œuvres majeures dans les années qui suivent :
- Une vie de boy de Ferdinand Oyono (1956) est relu avec une acuité nouvelle dans les années 1960.
- L’Enfant noir de Camara Laye, souvent réédité à cette époque, devient une référence postcoloniale.
- Les textes de Senghor, Césaire et Diop trouvent un écho fort dans les pays nouvellement indépendants.
Résonances croisées
L’engagement de Ko Un pour la liberté en Corée du Sud entre en résonance avec l’engagement des poètes africains de la Négritude et de l’indépendance.
Le 1ᵉʳ août devient, pour les Béninois, un rendez-vous mémoriel : les écrivains béninois ont progressivement contribué à inscrire la mémoire de l’indépendance dans la littérature nationale, même si l’écriture historique reste encore un chantier en cours.
Le 1ᵉʳ août est à marquer d’une pierre littéraire pour le Bénin. Au-delà de la commémoration politique, cette date incarne une conquête narrative, celle d’un peuple qui se réapproprie son histoire, ses langues, sa mémoire. À travers leurs œuvres, les écrivains béninois construisent une souveraineté symbolique, littéraire et culturelle, indispensable pour accompagner l’indépendance politique.
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